Alexander Voloshinov : Esthétique et philosophie mathématique et collaboration entre science et art

Alexander Voloshinov : Esthétique et philosophie mathématique et collaboration entre science et art

Alexander Victorovich Voloshinov – Candidat de sciences physiques et mathématiques, Doctorat en philosophie, Professeur d’université. Auteur de plus de 200 articles scientifiques, quarante d’entre eux sont écrits en anglais et en français, auteur des livres « Mathématique et art » (deux éditions), « Pythagore : Union de vérité, bonté et beauté » (cinq éditions), « La couronne de la sagesse d’Hellás » (trois éditions), « La trinité d’Andreï Roublev : Géométrie et philosophie ».

La thèse de doctorat d’Alexander Voloshinov est dévouée au modelage mathématique de l’amortissement d’une onde de choc d’une explosion atomique, alors que la thèse de doctorat de « L’ontologie de la beauté et les principes mathématiques de l’art » est complètement pacifique.

Un des adversaires dans la dissertation était le célèbre concepteur de technologie astronautique et historien de l’art, académicien de l’Académie des sciences de Russie, Boris Rauschenbach, qui donna une note élevée au travail soutenu.

Ses intérêts en recherche incluent l’esthétique empirique et mathématique, méthodes de synergie de l’information et symétriques de l’analyse de l’art, philosophie de collaboration entre science et art. Membre d’un grand nombres d’associations et de sociétés internationales. Inclus dans plusieurs répertoires biographiques internationaux.

Nous avons rencontré Alexander Voloshinov la veille de la troisième édition du livre « Mathématique et art » :

Alexander Viktorovich, la mathématique et l’art sont traditionnellement perçus comme les deux pôles de l’activité créative humaine qui sont divisés par l’abîme. Comment avez-vous réussi à combiner ces deux domaines de l’activité intellectuelle en un seul livre ?

Je n’ai pas beaucoup de mérite. En vérité il s’agit de l’état des affaires, la science et l’art sont unis, ils sont liés par des milliers de fils invisibles, et tout ce que j’avais à faire était d’essayer d’exposer ces fils. Tout comme Michel-Ange qui voyait son travail comme se débarrasser du marbre supplémentaire qui cachait une belle sculpture.

Le grand Buonarroti, bien sûr, était astucieux ici, et en parlant sérieusement, je suis convaincu que les lois de l’harmonie que la nature créée par Dieu dissimule et que les lois de l’harmonie que créé l’artiste sont unies.  La mathématique comme reine des sciences nous révèle ces lois mieux que d’autres sciences. À mon avis, cette idée était clairement exprimée dans la Divine Comédie de Dante :

L’art des humains imite la nature,

De même qu’un disciple en tout suivant son maître ;

À l’art de Dieu le vôtre est comme petit-fils.

Et donc je n’avais qu’à mettre un « et » connecteur entre les mots mathématique et art, et non pas le « ou » séparatif. Ceci est mentionné dans l’introduction du livre.

Le dernier exemple de l’unité de l’harmonie de la nature et de l’harmonie de l’art est la théorie fractale, qui sont des structures approximatives de dimensions fractionnaires. Vers la fin du vingtième siècle, il devint clair que tout le monde autour de nous -montagnes, rivières, nuages, arbres, sang et système neural- tous ceux-ci sont fractals.

Si à l’aube de la science naturelle moderne Galilée avait déclaré que le livre de la nature était écrit en langage de cercles et de triangles, alors de nos jours nous pouvons argumenter que le livre de la nature est écrit en langage de fractals.

En outre, lors des 20 dernières années nous avons essayé de démontrer que le livre de l’art est écrit en langage de fractals. En effet, les structures fractales, y compris les fractals du nombre d’or, peuvent être trouvées dans la musique et dans la musique glacée : architecture, poésie, prose.

Et comment êtes-vous arrivé à Pythagore ? Votre livre sur Pythagore c’est la chose la plus intéressante que j’ai rencontré sur ce grand homme. En le lisant, on dirait que c’est comme si vous-même avez été témoin des événements d’il y a trois mille ans. Comment avez-vous réussi ceci ?

Il semblerait que Hemingway a dit que lorsque l’auteur découvre le contenu de son livre lui-même, alors ce contenu devient intéressant pour le lecteur. J’ai découvert Pythagore et j’avoue que ceci n’a pas été facile. Le livre fut écrit lors de l’époque soviétique, et les autorités ne favorisaient pas le philosophe ancien idéaliste. Même A. F. Losev appela (probablement forcé) à Pythagore une personne demi-mythique. Je croyais en un Pythagore réel et je récupérais les informations survivantes sur lui petit à petit.

Mais la meilleure preuve de l’existence du Pythagore réel est son enseignement. 500 ans avant notre époque, dans la loi des proportions de valeur intégrale en harmonie, Pythagore a découvert le lien entre la mathématique et la musique, les deux exposants les plus élevés de la science et de l’art. Cependant, la grandeur de Pythagore repose non seulement sur le fait qu’il a découvert la loi de l’harmonie, mais qu’il a aussi réussi à comprendre sa véritable importance idéologique.

Non seulement la musique « terrestre » est harmonie et nombre, mais tout l’univers a une structure mathématique belle, simple et claire, tout le monde entier est harmonie et nombre, tout l’univers est organisé conformément au principe de l’harmonie musicale, la musique divine des sphères céleste est jouée à travers de tour l’univers. Ainsi les pythagoriciens ont conclu leur célèbre principe que tout est un nombre.

Les idées de Pythagore furent bientôt acceptées par Platon et formulées par lui sous forme du plus important principe transnational et transépochal de la science : le principe de mathématisation de la science. Et Platon a en fait la philosophie de tout le monde ultérieur. C’est pourquoi le philosophe et mathématicien anglais A. Whitehead a appelé toute la philosophie occidentale comme la somme des notes de bas de page de Platon.

Alors de Pythagore et de Platon vous êtes arrivé à toute la philosophie ancienne ?

Oui, le livre « La couronne de la sagesse d’Hellás » -sa dernière édition- a comme sous-titre « Philosophie ancienne dans les portraits et les destins de Thalès à Boèce ». Il s’agit de la dissertation de toute la philosophie ancienne, qui est vraiment tressé en une couronne ferme et belle. Il s’agit vraiment d’une couronne de laurier, mais aussi d’une couronne d’épines de l’ancien Hellás, étant donné que la vérité est toujours déchirée à travers d’épines. Le destin de l’homme sage est tissé dans sa philosophie et ce destin est d’habitude très difficile. L’Héraclite ridiculisé déambule dans les montagnes et nous ne savons pas ni où ni comment il est mort.

Zénon d’Élée prisonnier mord sa langue et la crache au visage du tyran, il ne peut alors plus rien lui dire.

Démocrite se rend aveugle pour que sa vision n’interfère pas avec sa spéculation intérieure.

La nuit avant son exécution, Socrate refuse de s’échapper et accepte sa mort tranquillement le matin suivant.

Calomnié, Boèce, alors qu’il attend son exécution, ne demande pas clémence, mais il écrit sa meilleure œuvre, « Consolation de Philosophie ».

Alors les hommes sages anciens nous laissèrent pas seulement les graines de leur sagesse, mais aussi les exemples de la grandeur morale.

Et enfin, où est-ce que nous pouvons acheter vos livres ?

Vous pouvez commander « Pythagore » et « Couronne » sur le site web de la Maison d’édition URSS: http://URSS.ru.

En ce moment cette maison d’édition prépare la troisième édition du livre « Mathématique et art ». J’espère que se livre soit publié avant la fin de l’année.

Entretien : Ivan Stepanyan

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