Depuis quelques mois, nous observons que l’activité économique commence à décliner, de sorte que les pourcentage des ventes de voitures et de logements diminuent de plusieurs points. Les commerçants le remarquent également cet été et ils expliquent que les touristes dépensent moins que l’année précédente, un problème qui a suscité une certaine inquiétude dans le secteur. Tous les indicateurs suggèrent que cette tendance se poursuivra cette année et probablement l’année prochaine, en fonction de l’efficacité plus ou moins grande des mesures correctrices pour lutter contre l’inflation mises en œuvre depuis l’année dernière.
Il est clair que le marché se régule lui-même et que les mesures de la BCE visent précisément à freiner la hausse des prix en faisant circuler moins d’argent sur le marché et donc aussi à freiner la demande. Et bien sûr, cette mesure finit également par influencer la consommation des touristes, qui se retrouvent également avec des prix plus élevés en raison de l’inflation qui est maintenant combattue, ce qui, j’imagine, finit par influencer leurs décisions d’achat.
Mais il faut dire que depuis l’Observatoire de la marque d’Andorre, nous voyons cette baisse de la consommation locale et touristique comme un événement temporaire, résultat d’une contraction forcée du marché pour lutter contre l’inflation, et que tout porte à croire que, l’IPC stabilisé autour de 2,5% comme le souhaite la BCE, nous irons vers une normalisation progressive de la consommation et nous nous approcherons des niveaux prépandémiques les plus optimaux. Concrètement, cela signifie que d’ici le second semestre 2024, nous devrions probablement déjà assister à une reprise de la consommation.
Cette opinion est confirmée par le fait que l’un des facteurs qui a traditionnellement servi à mesurer la santé de notre économie a été la force plus ou moins grande du tourisme, et il convient de noter qu’il existe suffisamment de données significatives pour suggérer que le secteur du tourisme est clairement sur une tendance à la hausse. Ainsi, si en 2022 la normalité prépandémique s’est presque redressée avec une augmentation de notre nombre de visiteurs et de touristes de 55% par rapport à 2021 (clairement toujours affecté par les mesures restrictives), si nous analysons les données du mois d’avril 2023 par rapport à il y a douze mois, nous constatons une croissance de 24%, et en fait tous les indicateurs suivants annoncent mois par mois une croissance soutenue qui nous place déjà à un chiffre annuel d’environ 9 millions de visiteurs et de touristes en 2023.
À ce stade, il est nécessaire d’envoyer un message favorable en faveur du gouvernement et d’Andorra Tourisme et, en général, de tous les agents touristiques publics et privés, car c’est grâce à leur effort d’organisation et de promotion que le tourisme se développe fortement. Probablement même les citoyens d’Andorre eux-mêmes ne sont pas pleinement conscients des efforts déployés de ces dernières années pour réinventer et relancer l’un des grands moteurs de notre économie, et pas seulement le tourisme en général, mais aussi le commerce, à propos duquel des mesures encourageantes ont été prises. Et je dis cela sur ce ton parce qu’il est clair que le secteur le plus faible en ce moment, qui tourne autour du tourisme, est précisément le commerce, qui déplore depuis des années une perte progressive de force et exige des mesures qui n’arrivent jamais tout à fait à atteindre les résultats souhaités.
En ce sens, il est particulièrement significatif qu’ils aient finalement été unifiés en un seul Ministère, le tourisme et le commerce, car les deux doivent faire partie d’une stratégie commune, en comblant les particularités. Je pense également que c’est une très bonne mesure que des représentants du secteur privé, en particulier du commerce, de l’hôtellerie et de la Chambre du Commerce et de l’Industrie, aient rejoint le conseil d’administration d’Andorra Tourisme pour la première fois.
À la fin du dernier mandat, le Plan stratégique pour le commerce a été récupéré et renforcé grâce à la création de trois groupes de travail : un sur l’Excellence Commerciale, pour stimuler et attirer de nouvelles marques, un sur l’Observatoire du Commerce, pour analyser et réfléchir sur le commerce de détail, et un sur le Shopping en Andorre, pour améliorer et rehausser l’expérience commerciale. Maintenant, nous devons voir comment cette initiative évolue. Nous espérons que, comme l’a indiqué le ministère, le suivi approprié sera effectué et, surtout, les résultats seront mesurés et, s’ils ne sont pas suffisants, ils prendront les mesures correctrices appropriées.
Dans le domaine du tourisme lui-même, je mets en exergue le magnifique travail que je conseille à tous les citoyens du pays de visualiser et que l’on retrouvera sur le site de visitandorra.com. L’offre pour les touristes potentiels est très large et le nombre d’ « expériences » qui sont proposées peut répondre, me semble t-il, aux attentes des plus exigeants et aussi avec un engagement clair de désaisonnalisation, qui met en évidence la brillante campagne « Atypical », été comme hiver, avec la culture « atypique », le shopping, la nature et le bien-être, avec du matériel audiovisuel disruptif, et, en même temps, bien complété par l’accord avec Disney, avec la campagne « Destination cinématographique Andorre » qui, avec un style pour tous les publics, met en valeur certains des éléments emblématiques du pays.
De plus, si nous analysons les statistiques, nous verrons que l’augmentation du nombre de touristes et de visiteurs a augmenté sous l’aspect des autres nationalités, au-delà des traditionnels français et espagnol, ce qui démontre l’efficacité des campagnes lancées. La conclusion est assez évidente : avec beaucoup d’efforts, les 9 millions de visiteurs avec lesquels nous clôturerons sûrement 2023 ne seront pas le fruit du hasard. Nous avons réussi à créer une Andorre beaucoup plus attrayante pour les visiteurs et cela doit être mesuré en résultats.
Oui, c’est vrai, le commerce souffre plus que souhaitable, mais ce n’est pas un problème nouveau résultant de la dernière crise inflationniste et il est déjà venu de plus loin. Imaginez combien plus de commerçants souffriraient si nous ne pouvions pas compter sur les zones piétonnes ! Ou que se passerait-il sans des campagnes du niveau « Andorra Atypical » ! Et malgré tout, le ministère du Tourisme et du Commerce et Andorra Tourisme, ainsi que son Plan stratégique commercial, ont beaucoup de travail à faire, en collaboration avec les associations de commerçants du pays, pour faire évoluer le commerce vers une nouvelle dimension, celle du monde numérique et de l’expérience d’achat, qui marquent sans aucun doute l’avenir de ce secteur.
Depuis l’Observatoire de la marque Andorre, nous ne pouvons pas imaginer une économie prospère pour l’Andorre qui n’inclut pas une activité commerciale réussie et, par conséquent, nous continuerons à suivre l’évolution des équipes de travail actuelles en charge de la stratégie. Un conseil : au-delà des grandes conceptions théoriques (que nous connaissons depuis des années), je pense que les commerçants apprécieront les efforts pratiques, efficaces et durables, et bien sûr aussi beaucoup de tutelle et de soutien qui incluent la formation, la pédagogie et le suivi, car il n’est pas facile d’exécuter le changement avec succès.
Pere Augé, PDG et associé fondateur de l’entreprise Augé Holding Group
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