Observatoire de la Marque Andorre : Réseaux de l’UE et la solution “viennoise” au problème du logement

“L’histoire d’Andreas et Franziska à Vienne est une très bonne façon d’illustrer ce que représente la participation aux réseaux de l’UE qui apportent tant de solutions en matière de droit à un logement décent et à un prix abordable”.

Nous venons tout juste de conclure un Accord d’Association avec l’Union Européenne, lequel nécessite encore quelques procédures, en particulier la plus importante, le référendum contraignant qui doit donner le feu vert définitif, si la citoyenneté le décide ainsi.

Cela se passera vers la fin de l’année prochaine 2024, mais entre-temps, nous restons confrontés au problème de la perte de pouvoir d’achat et aux batailles entre syndicats, patronat et gouvernement pour l’augmentation des salaires, et avec le problème du logement, qui est devenu une question d’État et sans doute la plus préoccupante.

En fait, deux manifestations de protestation à cet égard ont déjà eu lieu et le gouvernement a approuvé une série de mesures, parmi lesquelles la Loi 24/2023 du 28 novembre, sur les mesures de stimulation et de stabilisation du marché locatif, qui sera suivie de la modification de la législation en matière d’investissement étranger au niveau immobilier, ou la législation qui réglemente l’accès au logement.

Dans ce sens, il y a quelques jours, je réfléchissais sur ce que je considérais être la manière correcte d’accueillir l’investissement étranger en vue de son assimilation et intégration dans notre société, qui n’était autre que celle d’une coopération harmonieuse avec ces intérêts internationaux menés par de futurs citoyens d’Andorre, qui choisissent notre pays pour grandir mais aussi pour nous faire grandir. Une stratégie collaborative qui, dans son essence, sauvait cette façon de faire du milieu du siècle dernier, qui a su si bien accueillir des gens venus de partout et dont le fruit aujourd’hui sont les troisièmes ou quatrièmes générations de citoyens qui vivent et même gouvernent tout naturellement chez eux, ce pays d’accueil qui fait maintenant face à un nouveau mais enthousiasmant processus de transformation appelé “Europe”.

Dans ce contexte, je me souvenais également d’un célèbre document né en 2012 à la CEA, l'”Invest With Andorra” (“IWAND”) conçu avec l’esprit d’accueillir l’investissement étranger dans un sens collaboratif de développer conjointement des initiatives et qui se distinguait du concept “Invest In Andorra” aux connotations un peu plus agressives et peut-être à cette époque pas si propices, entre listes noires et grises de l’OCDE, crises financières et le déclin économique mondial qui a forcé à prendre la décision de mettre fin à l’opacité de certains territoires, comme le nôtre.

Quoi qu’il en soit, la stratégie de faire connaître la nouvelle offre d’Andorre en tant que juridiction a fonctionné mais mal, et douze ans plus tard, nous sommes obligés de nous “défendre” de “l’invasion extérieure spéculative” et de ses effets les plus nuisibles, en particulier sur l’inflation et l’augmentation démesurée du prix du logement, inaccessible pour la majorité de nos citoyens.

Il est clair que le processus de diversification économique envisagé en 2012 n’a pas donné le résultat escompté, favorisant davantage la spéculation que la croissance effective de nouveaux secteurs stratégiques et donc, nous avons une nouvelle opportunité de résoudre cette insuffisance avec l’accord d’association avec l’Union Européenne et les perspectives qu’offre l’adhésion au Marché Unique Européen. On pourrait dire que jusqu’à aujourd’hui nous avons été plus “IN” que “WITH”, et que peut-être il nous convient de retrouver son essence, celle du “WITH”, pour aborder le nouveau lien avec l’Europe de manière coopérative, ouverte, proactive et empathique, en entrant dans la dimension du “WITH EUROPE”.

Depuis un certain temps, le problème du logement préoccupe énormément les citoyens, les acteurs sociaux et le gouvernement, et en fait, certaines mesures ont déjà été prises pour y faire face, bien que, il faut le dire, d’un point de vue très local, comme si le problème n’était que le nôtre et que nous devions le résoudre seuls, alors qu’en réalité, c’est une préoccupation de dimension internationale et c’est dans ce domaine que nous devrons apprendre à nous déplacer dans un avenir plus proche de l’Europe.

Justement, dans le cadre européen et son marché intérieur, la question du logement et ses multiples manifestations sont traitées aussi bien au niveau local/national que transnational à travers les réseaux de collaboration entre États. En effet, c’est l’une des méthodes de travail les plus habituelles pour promouvoir le partage d’expertise entre tous les membres du marché unique et autres États associés, pour que tous apportent expérience et connaissance et s’enrichissent réciproquement.

Un exemple est le réseau “Eurocities” (l’un des nombreux réseaux promus et financés par l’UE) et un en particulier, basé sur l’amélioration du logement social (à prix abordable), inspiré essentiellement de l’exemple de Vienne, la ville considérée avec la meilleure qualité de vie en Europe et qui a le mieux abordé et résolu le problème du logement. En fait, c’est une ville où environ 60 % est de propriété publique et qui, avec le reste des politiques en matière de logement social, l’a transformée en une référence pour d’autres villes européennes qui essaient de l’imiter, en particulier pour les solutions pratiques mises en œuvre en faveur de ses citoyens.

Le vidéo explicatif promotionnel de la ville de Vienne (https://youtu.be/mReXZJdo2lo?si=Dx3EkpizRT6qVZWP) et sa stratégie pour lutter contre les expulsions et le manque de logement, qui à travers les expériences de deux personnages, Andreas et Franzisca, et face à l’augmentation incontrôlée du marché locatif et la perte de pouvoir d’achat, illustre comment on peut aider un travailleur à opter pour un logement public qui représente au maximum un tiers de son salaire et à moitié prix du marché, ou comment on peut aider une infirmière, mère célibataire avec un enfant à charge, à faire face à une situation générale de non-paiement avec l’aide d’une entité publique spécialisée qui l’aide à renégocier les dettes, à résoudre le problème du logement à un prix plus abordable ou même en ce qui concerne la garde de l’enfant à travers des aides spécifiques pour la crèche.

Tout cela est possible grâce à un fort investissement depuis des années dans le logement public et dans une politique sociale extrêmement engagée, ce qui a également permis la création de groupes de travail avec des représentants d’autres villes qui ont également leurs propres circonstances et qui essaient de trouver de meilleures solutions en apprenant de l’expérience des autres.

Au final, Eurocities est un réseau de villes financé par l’Union Européenne qui partage de bonnes pratiques de gestion publique entre les différentes villes membres de son réseau et qui participent à ses programmes, traitant toute sorte de sujets de gestion, de l’habitat à la mobilité durable ou l’attention aux personnes âgées, comme domaines d’intérêt pour nous. Le fait qu’Andorre devienne membre d’Eurocities lui permettrait, aux Communes et au propre Gouvernement, s’il décidait de participer, d’être au courant des politiques publiques les plus efficaces dans un domaine aussi sensible que le manque de logement à prix abordable, et de ne pas avoir à le résoudre seul comme si c’était un problème exclusif de notre pays, alors que nous voyons que c’est un problème généralisé dans toute l’Europe.

En définitive, confronter des expériences et des circonstances avec d’autres territoires peut s’avérer extrêmement satisfaisant et efficace pour trouver les meilleurs remèdes à ce problème de plus en plus angoissant du logement. En fait, Andorre devrait profiter du contexte de l’Accord d’Association avec l’UE pour participer non seulement au réseau Eurocities mais aussi à d’autres tout aussi intéressants (Energy Cities, United Cities and Local Governments CGLU, Cities Alliance, ……), afin d’élargir sa connexion avec le continent et pour apprendre comment faire de meilleures politiques publiques dans tous les domaines tels que le logement social, l’attention aux personnes âgées, le soutien à la jeunesse, la gestion de l’eau et de l’énergie, parmi d’autres, tous des sujets très actuels et brûlants qui peuvent être mieux gérés si Andorre apprend de ses partenaires de l’UE et d’autres États associés.

Je crois que l’histoire d’Andreas et Franziska à Vienne nous unit de très bonne manière pour illustrer ce que représente la participation aux réseaux de l’UE qui apportent tant de solutions en matière de droit à un logement décent et à un prix abordable. Je veux croire que même les Andorrans les plus négationnistes et euro-sceptiques doivent voir comme extrêmement positif d’interagir dans le cadre du Marché Unique Européen et des réseaux décrits pour trouver les solutions les plus imaginatives au problème du logement. La pédagogie en ce qui concerne l’Accord d’Association, au-delà des études d’impact, doit aller dans le sens indiqué. Par conséquent, “WITH EUROPE” mieux que seul, ne croyez-vous pas ?

Pere Augé, PDG et associé fondateur de l’entreprise Augé Holding Group

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