Observatoire de la Marque Andorre : “Investir Avec Andorre”, l’essence de l’attitude face à l’Europe !

Il y a quelques jours, je révisais le matériel promotionnel que nous avions dans nos archives et, à ma grande surprise, j’ai trouvé un exemplaire d’un ancien document intitulé à l’époque “Invest With Andorra” (IWAND). Naturellement, je ne pouvais pas m’empêcher de le feuilleter tout en me remémorant tout ce qu’il avait représenté pour la Confédération des Entreprises Andorranes dans un moment particulièrement délicat pour l’économie du pays.

Ce document a été créé en 2012, juste après l’adoption de la nouvelle loi sur l’Investissement Étranger, dans le but de faire connaître au monde le nouveau modèle économique et fiscal andorran, à un moment où notre PIB avait atteint un niveau bas et où nous n’avions d’autre choix que de miser sur la diversification économique, étant donné la saturation des secteurs traditionnels qui nous avaient apporté prospérité jusqu’au début des années 2000.

Le document résumait les principales vertus issues du processus d’homologation internationale différentielle, nous positionnant comme une juridiction suffisamment compétitive pour éveiller l’intérêt des investisseurs étrangers.

Je me souviens comme si c’était hier de la conférence de presse de fin novembre 2012 où IWAND a été présenté et de la première des nombreuses conférences organisées pour présenter son contenu, lors d’une froide matinée du 3 décembre 2012 à Foment del Treball à Barcelone.

D’autres conférences ont suivi, tant auprès de nos voisins, l’Espagne et la France, que dans d’autres pays d’Europe centrale et de l’Est, en Chine et au Moyen-Orient, le tout dans le but de donner une visibilité internationale à Andorre et ainsi pouvoir expliquer et éduquer sur les changements importants impulsés par notre pays et que nous souhaitions utiliser pour donner un nouvel élan à notre économie avec l’arrivée d’investissements étrangers.

Qui aurait pu dire à l’époque que 12 ans plus tard, nous serions en train de “nous défendre” de “l’invasion extérieure spéculative” et de ses effets les plus nocifs, surtout après avoir vu combien il était difficile d’être écoutés et valorisés comme une option réelle de juridiction attrayante et sûre pour investir. En effet, les premières années n’ont pas été bonnes, car le modèle était incomplet et il manquait des accords pour éviter la double imposition.

L’accord avec l’Espagne est arrivé en premier, mais celui avec la France s’est fait attendre jusqu’à ce qu’Andorre adopte la loi sur l’IRPF et généralise ainsi la fiscalité directe à partir de 2015.

Revenant à IWAND, plus d’un se serait demandé pourquoi “WITH” et non “IN”, comme c’était l’habitude dans d’autres juridictions cherchant à attirer des investissements étrangers. Pour répondre à cette question, il faut se placer dans l’époque où nous étions entre les listes noires et grises de l’OCDE après une crise financière en 2007 et un déclin économique mondial. Nous avons décidé de mettre fin une fois pour toutes à l’opacité de certains territoires, comme le notre.

Nous avons toujours été un pays extrêmement conservateur et restrictif en matière d’investissements étrangers, et seule la nécessité nous a obligés à nous ouvrir à eux.

De plus, depuis 2009, nous étions “pressionnés” de tous côtés, conscients que nous devions nous transformer et parier sur l’homologation ou rester en marge du nouveau contexte international. Bien sûr, avec un tel accent sur la transparence, il est arrivé un moment où nous nous sentions peut-être tellement exposés que par pudeur, du moins dans cette première étape, nous avons considéré que l’utilisation de “IN” était un peu agressive.

Peut-être que tous ceux avec qui nous négociions se fâcheraient encore. À ce moment-là, la CEA a réfléchi et le temps a prouvé que c’était la bonne décision, que nous ne pouvions pas rester les bras crois és et que nous devions être courageux, sans aller à l’extrême. Et c’est ainsi que nous avons réalisé qu’il était beaucoup plus positif pour le pays que les entreprises internationales que nous désirions voient le jour de la main et sous la tutelle d’Andorre et de son peuple.

Il s’agissait de partager, de collaborer, d’ouvrir les bras aux nouveaux partenaires internationaux et de développer ensemble de nouvelles initiatives, et non simplement d’attirer des fraudeurs ou des évadés fiscaux. Nous nous sentions beaucoup plus à l’aise avec “WITH” et c’est ainsi que cela est resté. Aujourd’hui, nous nous rendons compte que si nous avions promu davantage “WITH” que “IN”, les excès qui nous obligent maintenant à réagir face à un investissement étranger incontrôlé n’auraient probablement pas eu lieu.

Malgré notre prudence initiale, des temps d’euphorie et de désinhibition sont arrivés, en particulier avec la signature des conventions pour éviter la double imposition avec l’Espagne, la France et le Portugal et surtout, l’accord avec l’UE pour l’échange automatique d’informations fiscales, qui nous a permis de sortir de toute liste qui n’était pas blanche, et notre gouvernement s’est vanté de son INVEST IN ANDORRA coïncidant avec la consolidation de l’ouverture économique et l’arrivée d’investissements étrangers atteignant des niveaux proches de 20 % du PIB.

Nous avons déjà mentionné dans des articles précédents que le processus de diversification économique a échoué et que nous avons besoin d’une réflexion profonde à ce sujet.

La réponse, je l’ai indiquée dans mon dernier article, où je revendiquais justement un nouveau processus de diversification économique réel et efficace, et où l’Accord d’Association avec l’Union Européenne nous ouvrait de nouvelles perspectives de possibilités et de prospérité. Je ne veux pas me répéter dans tout ce que j’ai écrit dans mes derniers articles, où l’UE a joué un rôle de premier plan, et je veux juste souligner ici que nous ne devons pas craindre ce qui nous vient d’Europe. Au contraire, en apprenant des erreurs du passé, lorsque nous irons à Bruxelles pour promouvoir notre pays, faisons-le avec cet esprit de collaboration de 2012, ouverts à accueillir et à apprendre de ceux qui viennent de l’extérieur et à partager l’espace pour faire des choses plus grandes que celles que nous ferions seuls et séparément, ayant une attitude de “WITH” et non de “IN”, et en profitant de tout ce que le Marché Unique Européen nous offre, si finalement nous choisissons d’en faire partie, bien sûr.

Je revendique donc l’esprit d’Invest With Andorra, conservé dans un tiroir de la CEA, mais qui est resté entrouvert dans l’attente que nous en sauvions l’essence un jour et que nous l’utilisions, pourquoi pas, pour affronter le nouveau lien avec l’Europe de manière coopérative, ouverte, proactive et empathique.

Alors que j’écrivais cet article, nous venons d’apprendre que les négociations du gouvernement avec l’UE ont conclu et qu’elles seront bientôt signées, suivies du processus de ratification par le Conseil Général et du référendum subséquent. Je ne sais pas ce que vous voterez, mais si j’ai l’occasion de voter, je voterai “WITH”.

Pere Augé, PDG et associé fondateur de l’entreprise Augé Holding Group

Plus d’informations : https://www.augelegalfiscal.com/fr/

Tel. +376 80 36 36

Whatsapp +376 33 33 76

E-mail : [email protected]

Read more: Aide juridique en ligne avec Augé Grup ...