Les prix de l’immobilier en Andorre vont augmenter chaque année de 5% à 7% environ, dit Président de L’association des entrepreneurs de l’Andorre Xavier Altimir Planes

association-businessmen-andorra-CEA-Xavier-altimir-Planes-300x225L’association des entrepreneurs de l’Andorre (CEA – La Confideració Empresarial Andorrana) a fait le bilan du travail pour l’année 2014. Le président de l’Association, Xavier Altimir Planes, a parlé des résultats des activités, les plans et de beaucoup d’autres liés à la politique et  à l’économie d’Andorre, pendant l’interview accordée à all-andorra.com.

Interview : Irina Rybalchenko

De quoi s’occupe la CEA? Quels sont les principaux résultats de l’association pour l’année 2014?

La CEA – La Confideració Empresarial Andorrana – a été créée en 2006 afin de coordonner l’interaction entre les structures d’affaires d’Andorre et les autorités publiques. Une tâche pas moins importante de l’association est la représentation des intérêts de la principauté au niveau international. Aujourd’hui, l’association se compose de 558 entreprises andorranes, y compris les cinq banques du pays (Andbank, Credit Andorra, Banc Sabadell, Morabanс et Banca Privada d’Andorra), ainsi que les compagnies représentants les différents secteurs du marché (les agences de voyage, les magasins de bijoux, les agences immobilières, les sociétés spécialisées dans le commerce de détail, etc.).

Chaque année, l’administration de la CEA doit rendre des comptes devant les membres de l’association pour présenter les résultats de l’année écoulée. En mars, nous avons résumé les résultats pour l’année 2014. La CEA a participé à 59 conférences, a organisé 47 réunions avec les chefs d’entreprise d’Andorre et les représentants des entreprises étrangères investisseurs potentiels dans l’économie andorrane. L’objectif principal est de présenter les avantages et les meilleures façons de développement des entreprises dans la principauté d’Andorre. Nous avons aussi pour but d’informer le public sur les taxes en Andorre. L’année dernière, l’administration de la CEA a également participé à 34 réunions avec les représentants du gouvernement d’Andorre, où ils ont discuté des moyens d’améliorer le modèle économique de la principauté en tenant compte des intérêts des représentants des entreprises.

D’après le département des statistiques, l’année dernière, plus de mille autorisations d’exercice des activités d’investissement ont été délivrées sur le territoire de la principauté pour un montant de plus de 100 millions d’euros. De quels projets s’agit-il? Les entrepreneurs de quels pays préfèrent investir dans l’économie andorrane?

Plus précisément, pendant l’année dernière 1215 autorisations ont été délivrées. En fait, il s’agit de secteurs de l’économie, comme le commerce (28%), l’immobilier (22%), les services de consultation (17%), le secteur financier (11%), les prestations de services (8%) et la médecine (6%). Le reste des projets ce sont les conceptions innovantes, les établissements d’enseignement, les services intermédiaires et le secteur du tourisme d’affaires. La grande majorité des investisseurs sont des entrepreneurs espagnols (50%). En second lieu ce sont les entrepreneurs français (28%). Les investisseurs russes, belges, britanniques et d’autres pays viennent ensuite. En ce qui concerne le volume d’investissement c’est une notion relative. La société peut d’abord investir  un montant minimum et ensuite augmenter ses investissements. Nous attendons l’afflux principal de l’investissement dans les 5-7 prochaines années.

Quels changements ont eu lieu en Andorre après l’adoption de la nouvelle loi “Sur les investissements étrangers” de 2012 du point de vue de l’attractivité de la principauté?

Le principal changement est la possibilité d’enregistrer les entreprises sur le territoire d’Andorre avec 100% de capital étranger. Les premiers changements de ce genre dans la législation ont eu lieu en 1990, alors que le gouvernement d’Andorre a permis aux actionnaires étrangers de posséder 33% des actions de la société enregistrée sur le territoire de l’Andorre. Cela n’a pas apporté le résultat escompté. En 2008, le gouvernement a permis d’augmenter la part des capitaux étrangers à 49% – mais le bloc de contrôle devait être possédé par l’actionnaire andorran. Et ce n’est qu’au bout de 4 ans que l’Andorre est entièrement ouverte, permettant aux investisseurs étrangers de contrôler totalement l’activité de la société.

Quels sont les grands projets d’investissement impliquant le capital étranger et andorran qui sont réalisés dans la principauté à l’heure actuelle?

L’un des projets principaux est la construction d’un nouveau centre d’affaires et un immeuble de bureaux de la société Andorra Telecom. Cette société à 100% est détenue par le gouvernement d’Andorre. Le début de la construction est prévu en 2015. La date de fin de construction est pour 2017. Le coût du projet est de 33 millions d’euros. Outre le siège social de la société Andorra Telecom, le bâtiment accueillera une salle de conférences, de nombreux bureaux ainsi que le centre de télécommunications d’affaires.

Il est important de noter qu’Andorra Tеlecom a l’intention d’accroître bientôt son activité sur les marchés internationaux. Maintenant, la société n’est disponible que sur le marché d’Andorre. Toutefois, elle a l’intention de se développer ayant commencé à exporter son savoir-faire. Maintenant il s’agit de pays d’Afrique. De tels projets contribueront à promouvoir l’image de l’Andorre et pas seulement comme un pays-station touristique, situé au pied des Pyrénées, mais comme propriétaire de ses propres innovations.

Il y a aussi un grand projet: la construction d’un parc aquatique. L’investisseur russe, propriétaire de l’un des parcs aquatiques de Moscou, a acheté il y a deux ans le terrain d’une superficie globale de 4 hectares au centre de la capitale d’Andorre. Le montant de l’investissement s’élève à 11 millions d’euros. L’ensemble du projet est estimé à 80 millions d’euros. Actuellement l’homme d’affaires est à la recherche de partenaires y compris parmi les entrepreneurs andorrans.

Skydream (la construction d’un tunnel aérodynamique), dont la mise en œuvre peut commencer dès l’année prochaine, ainsi qu’un complexe sportif dans l’un des districts administratifs d’Andorre – Ordino – d’une superficie globale de 17 000 mètres carrés figurent parmi les grands projets à venir. La construction de complexes sportifs pour l’Andorre est régulière car de nombreuses organisations sportives préfèrent que leurs athlètes s’entraînent en Andorre grâce aux infrastructures et aux bonnes conditions climatiques. Le complexe comprendra un terrain de football d’une capacité de 500 places, des courts de tennis, un centre de remise en forme, une piscine, etc.

Il y a aussi plusieurs projets dans le secteur de l’enseignement. Il s’agit de l’ouverture d’écoles et d’universités privées dans la principauté d’Andorre. Il y a des projets dans le domaine de la médecine – cliniques privées, centres de médecine esthétique, etc.

Quelle direction d’investissements dans l’économie de l’Andorre est particulièrement attractive pour les capitaux étrangers?

À mon avis, tout d’abord, ce sont les projets liés à l’achat de terrains, ainsi que dans l’immobilier – de la construction d’immeubles de bureaux et de l’immobilier commercial de tous types, ainsi que des maisons d’habitation. Maintenant, en Andorre, il y a peu de biens immobiliers qui pourraient répondre aux exigences des clients les plus exigeants. En même temps, le nombre de ces clients augmente de plus en plus chaque année. Par conséquent, la construction d’un plus grand nombre de biens immobiliers de luxe est nécessaire.

Maintenant, les investissements dans l’immobilier sont tout à fait opportuns – selon nos prévisions, au cours des prochaines années, les prix de l’immobilier en Andorre vont augmenter chaque année de 5% à 7% environ.

Y a-t-il des projets d’investissements importants pour le développement de l’économie de l’Andorre et destinés à des investissements particulièrement lourds, qui peuvent obtenir un soutien supplémentaire de la part du gouvernement d’Andorre sous la forme d’avantages fiscaux, par exemple?

Le système fiscal andorran lui-même est très attrayant par rapport à ceux d’autres pays européens. Par exemple, tout holding des ventes peut avoir son siège en Andorre et de s’occuper d’affaires partout dans le monde, en payant seulement 2% d’impôt sur les bénéfices. Le taux d’imposition sur les bénéfices est de 10%.

Dans le cadre des élections au parlement et au gouvernement qui se sont passées en mars 2015, quels changements dans la législation du pays attendez-vous?

Le gouvernement d’Andorre a été réélu à nouveau au complet. Par conséquent, aucun changement radical n’est prévu. L’Andorre va poursuivre son ouverture vers l’économie internationale. Le premier ministre va mettre en œuvre de nombreux plans. En effet, ce sont ses quatre dernières années où il pourra le faire (la durée maximale du mandat de Premier ministre en Andorre est de 8 ans). Il est prévu d’apporter certaines modifications à la législation andorrane qui concernent les relations financières avec des circonscriptions administratives (les parroquies).

Les réformes dans le domaine social sont aussi attendues.

Il est également important que l’Andorre continue les négociations sur l’intégration avec l’Union européenne. Dans un avenir proche pour Andorre, la conclusion d’accord sur la double imposition avec un certain nombre de pays européens (de tels accords ont déjà été signés avec les pays voisins – la France et l’Espagne) est également prévu.

Commentez, s’il vous plaît, la situation avec la Banca Privada d’Andorra (BPA). Comment peut-elle influer sur l’attrait de l’Andorre? Quelles mesures doivent être prises pour éviter une telle situation dans l’avenir?

Dans cette situation, l’attitude du gouvernement d’Andorre est importante. Il tente de résoudre le problème aussi rapidement que possible en collaboration avec les organisations internationales. Dernière information: le gouvernement d’Andorre a pris la décision d’ouvrir à la BPA une ligne de crédit d’un montant de 45 millions d’euros avec la possibilité d’augmenter ce montant jusqu’à 100 millions d’euros ayant pour but de restaurer des activités d’exploitation de la banque et de sa solvabilité. Par conséquent, le gouvernement du pays, étant garant en première instance, a l’intention de minimiser les risques financiers au moment de l’enquête et la prise de décisions sur l’avenir de la banque.

“L’affaire BPA”, comme on le sait, a une composante criminelle. Des gens sont accusés dans la collaboration avec des organisations criminelles. Le chef de la direction de la banque, Joan Pau Miquel Prats, est déjà en prison et ce n’est que le début.

La situation avec la banque peut être résolue de deux manières. La première façon c’est la restructuration, ce qui implique le changement de l’équipe, le changement de nom de la banque ainsi que l’isolation des comptes bancaires “infectés”. La deuxième façon c’est la liquidation de la banque, tant que la personne juridique présentant un risque systémique. À mon avis, la première façon est préférable car elle aidera à sauver de nombreux emplois ainsi que les relations avec les clients et les partenaires.

Au cours des deux prochaines semaines, la loi qui permettra de résoudre la question sur l’un des deux scénarios sera adoptée. Cette loi est basée sur la directive de la Commission européenne, qui a pour but la mise en œuvre de la gestion efficace des crises. A l’heure actuelle, en Andorre, il n’y a pas de loi, car le cas avec la BPA est sans précédent.

Quels sont les caractéristiques structurelles (et d’autres) du système bancaire qui ont contribué à la réalisation de ce type de problème?

Je crois que la situation avec la BPA est apparue à cause de manque du contrôle de la part de l’état et à cause d’absence de sanctions dans la législation. Comme je l’ai déjà dit, le gouvernement travaille activement dans cette direction. Pour l’Andorre c’est une excellente occasion de combler les lacunes de la législation existante pour éviter cette situation à l’avenir. C’est aussi l’occasion de démontrer au public financier mondial que l’Andorre est en mesure de résoudre le problème rapidement et efficacement.

En raison de la baisse de crédit de l’Andorre annoncée par l’agence S&P, le secteur bancaire du pays a perdu son attrait. Peut-on le restaurer?

A cette occasion, le système bancaire de l’Andorre a eu une réputation irréprochable. Je suis sûr que nous pourrons éviter la méfiance de la part des clients dans l’avenir. La situation avec la BPA est le seul cas dans l’histoire du pays et tous ceux qui sont coupables seront punis.

La réduction de la notation du pays dans cette situation est la décision objective et équitable. Dans le même temps, l’agence note la réaction rapide du gouvernement d’Andorre et son désir de coopérer dans cette question avec les parties prenantes. C’est le signe qui nous permet d’espérer qu’au cours des trois prochains mois, la notation de crédit de l’Andorre sera révisée et commencera à se redresser progressivement.

L’un des avantages du système bancaire en Andorre  est la préservation du secret bancaire. De combien est durable cette institution?

Bientôt, à partir du 1er  janvier 2017, le secret bancaire en Andorre disparaîtra complètement. L’Andorre a signé un accord avec l’OCDE qui prévoit l’échange d’informations entre les pays. Il sera impossible de cacher de l’argent dans les banques d’Andorre. Il est important de noter que cette modification s’applique uniquement aux non-résidents. Pour les résidents le respect du secret bancaire est toujours maintenu. Pour plus d’informations: la Suisse a signé un tel accord en 2008, le Luxembourg – en 2015. Il y a seulement quelques pays qui ont refusé de signer: notamment le Panama, le Bahreïn, la République de Nauru, la République du Vanuatu et les îles Cook. Ces pays seront isolés et n’auront pas l’occasion de procéder à des transactions internationales.

Cinq banques travaillent en Andorre. Toutes sont d’origine andorrane? Pourquoi? Y-a-t-il des restrictions légales?

Il n’y a aucune restriction. Le marché bancaire de l’Andorre est ouvert à tous les groupes bancaires. Le montant minimum du capital social de la banque ouvrant un bureau de représentation en Andorre est de 30 millions d’euros. Ce montant est inconséquent pour les grandes banques internationales. Mais elles ne s’intéressent pas à l’Andorre.

Pourquoi en Andorre l’institut des monopoles d’état est développé jusqu’à présent? Par exemple, Andorra Telecom a le monopole sur le marché des télécommunications, FEDA de même sur le marché de l’énergie. L’état ne prévoit-il pas la réforme de ces entreprises et la vente d’une partie de leurs actions?

Cette question n’est pas une question actuelle. La cause principale de cela est que les citoyens d’Andorre eux-mêmes ne sont pas intéressés par l’acquisition d’actions de ces entreprises. La vente aux actionnaires étrangers jusqu’à ce moment est également abordée.

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