Le musée de l’Air et de l’Espace (MAE) du Bourget est le plus important musée aéronautique de France. Fondé en 1919, il est le plus ancien et l’un des plus grands du monde. Ses espaces ouverts au public, situés dans la partie sud-est de l’emprise de l’aéroport du Bourget, sur le territoire des communes de Dugny et Le Bourget, au nord-est de Paris, occupent l’aérogare de style Art déco du Bourget, construite par Georges Labro pour l’Exposition universelle de 1937, à proximité du Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA).
Une partie des collections, qui compte plus de 150 avions, est présentée dans plusieurs halls, dont le plus important est la « Grande galerie », tandis que les avions les moins fragiles sont exposés à l’air libre. Les réserves du musée sont essentiellement conservées au sud-ouest de l’aéroport, sur la commune de Dugny.
Fondé en 1919 sur proposition d’Albert Caquot, la collection commence à prendre forme dans un hangar du terrain d’Issy-les-Moulineaux. Le musée est inauguré en 1921, à Chalais-Meudon, puis le 20 novembre 1936, boulevard Victor, dans le 15e arrondissement de Paris. Durant la Seconde Guerre mondiale et l’Occupation, les Allemands le font fermer, mais toutes les pièces exposées boulevard Victor sont rapatriées à Chalais-Meudon après la guerre.
C’est seulement à partir de 1973 que le musée déménage progressivement de Chalais-Meudon à l’aéroport du Bourget, sous l’impulsion de son nouveau directeur, le général de brigade aérienne Pierre Lissarrague. En 1974, la création du nouvel aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle libère de la place au Bourget et le regroupement des collections dispersées, dans une partie des halls de l’aéroport, est étudié. Le premier hall, le hall B, est inauguré en 1975, peu avant le Salon du Bourget.
Lors de son déménagement au Bourget en 1975, le musée occupait une partie de l’esplanade ainsi qu’un hangar, au sud de l’aérogare. En 1977, la disparition du trafic commercial entraîne une reconversion rapide de l’aéroport dans l’aviation d’affaires, et libère de l’espace pour l’extension du MAE qui ouvre, en moyenne, un nouveau hall tous les deux ans jusqu’en 1983.
C’est en 1987 que l’aérogare, en partie désaffectée depuis 1977, devient « La Grande Galerie », qui présente la plus belle collection d’avions originaux des débuts de l’aviation et de la « Grande Guerre ». Le « Hall Concorde », conçu par Jean-Luc Chancerel, est construit en 1994.
L’esplanade est réhabilitée en 1999, et le « Hall de l’Espace », ainsi que le Planétarium sont entièrement rénovés en 2000. En 2008, la Galerie des maquettes est ouverte et présente de nombreuses maquettes anciennes, autrefois conservées dans les réserves. La salle des 8 colonnes et sa verrière, au centre de la Grande Galerie, ont fait l’objet d’une restauration importante à partir de mars 2012. Ce chantier s’est poursuivi en 2013 malgré la tenue du 50e Salon international de l’aéronautique et de l’espace de Paris-Le Bourget. L’aérogare a été restaurée dans son état d’origine et a rouvert le 14 décembre 2019 pour célébrer le centenaire du musée.
Le musée est un établissement public administratif (EPA) dépendant du ministère des Armées, placé sous la tutelle de la direction de la Mémoire, du Patrimoine et des Archives (DMPA). Depuis le 1er janvier 1994, il est doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière.
En 2011, les trois Fouga CM-170 Magister trônant à l’entrée du musée ont été déposés pour des raisons de conservation, à la suite de l’usure extrême de leur cellule. Ils n’ont pas été remis en place, mais remplacés par des répliques en polyuréthane et en résines, qui ont été hissées en mai 2013. En raison de vents violents survenus le 10 mars 2019, une des copies s’est décrochée et est tombée au sol.
La fréquentation du musée a atteint 315 787 visiteurs en 2019.
À l’entrée du musée, différents monuments commémorent l’histoire de l’aviation : une statue en hommage à Charles Nungesser, François Coli et Charles Lindbergh ayant tenté (pour les deux premiers) ou réussi (pour Lindbergh) la traversée sans escale Paris – New York et une statue en hommage au régiment Normandie-Niémen.
Sur la façade, trois statues réalisées par Armand Martial, représentant des femmes, symbolisent les principales destinations, avec la mention de villes desservies : l’Occident (en bas, avec New York, Athènes et Paris), l’Afrique (au centre, avec Tananarive et Dakar) et l’Extrême-Orient (en haut, avec Hanoï et Saïgon).
Horaires
Le musée est ouvert chaque jour de 10 h à 17 h. Il est fermé les lundis.