Depuis des années, je vois l’Andorre comme un grand campus où l’on pourrait développer l’enseignement, la recherche et l’investigation, mais aussi comme un grand moteur économique pour ce que signifierait l’installation de centaines d’étudiants dans le pays. Cependant, malgré l’augmentation du nombre d’étudiants, l’accent a d’abord été mis sur l’enseignement virtuel, même si cela pourrait changer si les changements qui pourraient conduire à une nouvelle adéquation avec l’Europe se concrétisent.
En effet, la stratégie éducative de l’Andorre a dû être adaptée aux particularités du pays, tant en termes de population et de territoire que de situation géographique entre l’Espagne et la France. La diversité de l’offre éducative au niveau primaire et secondaire, avec les systèmes andorran, français, espagnol, confessionnel et privé international, permet de répondre à une demande de plus en plus variée, liée à l’augmentation de la population nationale et étrangère. Environ 11 000 élèves fréquentent l’école secondaire, ce qui, sur une population de 80 000 habitants, représente environ 14 % de la population, un chiffre très similaire en pourcentage à celui de la Catalogne, par exemple, qui compte un million d’élèves pour une population de 7,7 millions d’habitants.
Dans le domaine des études universitaires, l’Andorre s’est historiquement caractérisée par l’exportation d’étudiants à l’étranger, faute d’une offre suffisamment diversifiée dans le pays. Mais ces dernières années, les efforts déployés pour améliorer l’offre éducative de l’université d’Andorre et l’arrivée de plusieurs universités virtuelles, l’Université Carlemany et l’Université Europea, ont permis d’augmenter le nombre d’étudiants universitaires. Cependant, sur les 1 365 étudiants universitaires que comptait le pays en 2020, seuls quelque 6 675 étaient inscrits en Andorre, le reste se répartissant entre l’Espagne (785), la France (160) et d’autres pays (15).
Pour l’année académique 2022/23, les nouvelles universités virtuelles privées sont déjà entrées en jeu, accueillant environ 800 étudiants, ce qui, avec les 670 étudiants inscrits à l’UDA en études réglementées et les quelque 950 qui étudient à l’étranger, fait un total de 2 420 étudiants universitaires liés à notre pays, d’une manière ou d’une autre, bien que seule une minorité le fasse en personne en Andorre, environ 300, tandis que le reste étudie à l’étranger ou le fait de manière virtuelle.
Cependant, bien que l’Andorre ait encore un long chemin à parcourir pour parvenir à un écosystème consolidé d’études universitaires présentielles permettant également de promouvoir la recherche et l’investigation au même titre que d’autres pays européens, le monde universitaire andorran, renforcé par l’arrivée de nouvelles institutions internationales, tente de s’organiser en tant que pôle d’enseignement universitaire, le monde universitaire andorran, renforcé par l’arrivée de nouvelles institutions internationales, tente de s’organiser en tant que pôle d’enseignement universitaire.
Il y a un an, l’Association du Campus de Sant Julià de Lòria (ACU) a été créée, qui regroupe l’Université d’Andorre, l’Université Carlemany et l’Université Européenne, le Comú de Sant Juliá et avec le soutien du Gouvernement pour faire de la paroisse un point de référence dans le domaine universitaire. Il convient de rappeler que cette même paroisse abrite le ministère de l’éducation et de l’enseignement supérieur, le centre de formation professionnelle, Andorre Recherche + Innovation, l’académie d’aviation d’Andorre et qu’il semble que d’autres projets soient en cours d’élaboration dans le domaine des études musicales.
Par ailleurs, et compte tenu du besoin croissant d’espace de l’UDA, celle-ci a accepté d’allouer un espace d’environ 3 000 m2 pour agrandir les installations, et la Comú envisage également de construire une résidence étudiante pour répondre à l’arrivée d’étudiants étrangers attirés par l’offre d’études universitaires en Andorre.
Mais le point sensible reste la consolidation de ce nouvel écosystème universitaire avec une offre plus importante d’études sur place. En ce sens, et malgré l’appartenance de l’Andorre à l’Espace européen de l’enseignement supérieur (EEES), il existe encore toute une série d’études techniques qui ne pourront pas être consolidées dans le pays tant que l’Andorre ne bénéficiera pas de la reconnaissance automatique des diplômes dont jouissent les pays membres de l’UE. En ce sens, l’accord d’association entre l’Andorre et l’UE peut faire beaucoup pour attirer à l’avenir les institutions universitaires internationales qui souhaitent s’établir dans le pays pour développer des programmes de formation en présentiel à haute valeur ajoutée et qui stimuleront la recherche et l’investigation dans le pays, ce qui, en fin de compte, donne du prestige à une institution universitaire.
Je sais que cette question est à l’ordre du jour des négociateurs andorrans, en particulier celui qui découle de la directive 2005/36/CE du 7 septembre 2005, conscient de l’importance de l’application potentielle de la reconnaissance automatique des qualifications obtenues en Andorre, dans des domaines tels que l’architecture, la pharmacie, l’odontologie, la médecine et les soins infirmiers. C’est précisément ce dernier domaine qui a de bonnes chances d’être inclus dans l’annexe V de l’accord d’association et, par conséquent, d’être considéré comme l’une des qualifications à reconnaissance automatique prévues à l’annexe VII du directeur de référence.
Imaginez le potentiel de notre pays à rivaliser à armes égales avec d’autres pays européens grâce à la reconnaissance automatique des diplômes ! Imaginez comment le futur écosystème universitaire du pays pourrait croître et se développer avec une présence massive d’éducateurs, d’étudiants et de chercheurs de haut niveau vivant parmi nous ! Sans aucun doute, l’Andorre peut aspirer à devenir un grand pôle d’études universitaires avec des étudiants d’Europe et du reste du monde, attirés par les conditions magnifiques que le futur “Campus d’Andorre” peut leur offrir ! Mais la première étape, c’est l’accord d’association avec l’UE !
Pere Augé, PDG et associé fondateur de l’entreprise Augé Holding Group
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