Dub Fx : J’ai fait ce que certains appellent «le voyage d’un héros»

Dub Fx: J'ai fait ce que certains appellent «le voyage d'un héros»

Dub Fx parle de son nouveau projet “Branches”, de ses réflexions sur la pandémie de COVID – 19 et des manifestations en Australie, de son rêve d’avoir “une famille musicale” et de bien autres choses

Benjamin Stanford est mieux connu sous son nom de scène, Dub Fx. Le musicien est devenu célèbre grâce à son approche originale et ses techniques de création musicale largement basées sur ses compétences impressionnantes de “beatboxer” et l’utilisation de pédales multi-effets.

Le jeune Benjamin a commencé sa carrière musicale en rejoignant un groupe de rock alternatif et de rapcore (aussi nommé punk rap), qui s’appelait N.O.N. Après que N.O.N a sorti son premier et unique album en 2004, Benjamin a décidé de poursuivre en solo et a déménagé en Europe où il a pratiqué pendant de nombreuses années le style de vie gitan d’un musicien nomade.

On peut dire que cela a été un tournant décisif dans l’avènement de Benjamin en tant qu’artiste. Derrière l’alias Dub Fx, il a alors commencé à se révéler, lors de ses voyages à travers l’Europe, avec des performances de musique de rue, empreintes de ses techniques uniques et son style musical reconnaissable.

En 2008, Dub Fx a été filmé quand il performait sa chanson «Love Someone» au Royaume-Uni dans la rue de Bristol. La vidéo est devenue virale sur YouTube et a recueilli plus de vingt millions de vues. Cela a certainement aidé Dub FX à obtenir une large reconnaissance internationale et a conduit à changer son statut, passant d’un musicien de rue en artiste bien connu et très recherché offrant des concerts réguliers dans les meilleurs festivals musicaux et grandes salles du monde entier.

Avec cinq albums studio qui se trouvent au carrefour de styles musicaux tels que le dub, le reggae, le hip-hop, les instruments de percussion et la basse, Dub FX continue son passionnant voyage musical. Nous avons eu une grande opportunité de parler avec le maestro sur sa nouvelle musique, sur ses vues sur la situation postpandémique fragile dans le monde et à propos des protestations en Australie, sur sa vie de famille, ses collaborations musicales préférées et bien d’autres choses.

Interview : Dmitry Tolkunov

Salut! Merci beaucoup d’avoir trouvé du temps pour cette interview, c’est un très grand honneur pour nous. Ce serait génial de savoir ce qui vous a occupé récemment. Si je comprends bien, la dernière musique que vous avez sortie est une compilation de morceaux appelés “Branches”?

Oui. J’ai réalisé le projet «Branches» pendant que j’enregistrais mon dernier album «Roots», c’est pourquoi les titres fonctionnent ensemble. À l’origine, ça allait être un énorme album, mais je me suis rendu compte que j’avais trop de chansons et que tout ne s’accordait pas bien. Je les ai divisées en deux catégories. La première partie «Roots» est un hommage à la musique avec laquelle j’ai grandi, et la deuxième partie «Branches» est une musique qui se nourrit de ces racines et va dans de nouvelles branches musicales.

Cette étrange réalité de quarantaine dans laquelle nous vivions depuis quelques mois a-t-elle eu un impact significatif sur vous?

Je devais effectuer environ 70 concerts cette année parce que je sortais ces deux albums, mais je n’en ai fait que dix! C’était assez déplaisant car j’ai travaillé très dur sur mes albums et le nouveau live show. Maintenant, quand tout redeviendra normal, je devrai sortir quelque chose de nouveau avant de partir en tournée.

Les tournées vous manquent-elles?

J’ai une relation amour-haine avec les tournées. J’adore faire les spectacles et rencontrer les fans. Mais je déteste que ma famille me manque. Mais c’est ce que je suis et je continuerai de le faire.

Avez-vous une idée de quand vous aurez l’occasion de repartir en tournée?

Je viens de commencer à réserver des spectacles en Allemagne pour mars 2021. Je pense que je ferai aussi le reste de l’Europe.

Que pensez-vous de cette situation dramatique liée à la pandémie?

Personnellement, j’ai l’impression que la gestion de cette pandémie a été démesurée. Au début, quand on nous a tous dit à quel point ce virus était mortel et contagieux, j’étais complètement prêt à rester chez moi et à me mettre en quarantaine. Mais maintenant les dernières informations qui nous sont parvenues contestent le fait que le virus soit réellement capable de survivre sur des surfaces comme ils nous l’avaient dit à l’origine, les personnes asymptomatiques ne pourraient pas propager le virus, et le nombre de décès a été falsifié car ils attribuent à toutes les personnes qui meurent avec le virus un décès COVID-19 même si n’importe quel autre type de grippe aurait tué ces personnes qui présentaient des antécédents.

Cela montre qu’ils ont planifié cette pandémie ou utilisé ce virus pour fermer le monde sciemment pour paralyser l’économie, nous priver de nos droits souverains sur nos corps en préconisant le fichage électronique globalisé et les vaccins obligatoires et générer la peur de créer un nouvel ordre mondial. Il semble évident que quelque chose de louche est en train de se passer et de nombreux experts sont d’accord là-dessus.

Êtes-vous basé en Australie maintenant ? Quel genre d’ambiance ressentez-vous dans votre pays d’origine maintenant?

Oui, je suis en Australie, en ce moment, le mouvement Black Lives Matter occupe le devant de la scène, ce qui est génial. Le gouvernement ici est raciste et ne mérite pas d’être au pouvoir. La révolution ou du moins une réforme est nécessaire en ce moment. Tout notre système est construit sur le colonialisme, que les gens le veuillent ou non.

Comment avez-vous gardé une connexion avec vos fans pendant ce long confinement?

J’ai joué tous les mercredis et samedis sur Facebook et twitch.tv. Je n’en ai tiré aucun profit financier mais je me suis beaucoup amusé.

En plus des diffusions en direct, je fais également des cours particuliers avec des personnes qui veulent apprendre mes techniques. Cela a également été amusant d’enseigner ; je pensais que ça n’intéressait personne!

Allez-vous continuer à faire ces émissions et leçons en ligne régulières après que la vie reviendra à la normalité?

Cela dépend peut-être de la façon dont ça se développe. Au fur et à mesure que ça grandit, je croise les doigts pour le garder ainsi.

Votre musique est toujours très inventive, éclectique et couvre différents styles musicaux. Entre-voyez-vous maintenant un nouveau style musical, avec un son frais, ou de nouvelles idées qui seront bientôt populaires?

Steppas Dub semble prendre de l’ampleur et devenir plus en vogue, bien que ce ne soit pas nouveau. Je ne sais pas si de nouveaux genres vont voir le jour maintenant. On dirait plutôt que les nouvelles techniques de production revisitent les anciens genres.

Votre carrière artistique est pleine de collaborations passionnantes avec différents grands artistes, en avez-vous des préférés?

Ouais, j’aime vraiment l’album que j’ai fait avec Sirius. J’aime aussi les vidéos que j’ai faites avec ma femme Sahida Apsara.

Le fait que votre belle épouse Sahida Apsara soit aussi une grande artiste et que vous fassiez de la musique ensemble doit mener votre famille à un grand niveau de compréhension?

Ça a toujours été mon rêve d’avoir une famille musicale. J’ai toujours essayé d’impliquer mes anciennes copines mais elles n’ont jamais vraiment apprécié. Ma femme Sahida partage le même rêve que moi donc c’est parfait!

À quoi ressemble votre journée familiale ordinaire?

Habituellement, Je me réveille et prépare le petit déjeuner pour toute ma famille. Notre fille Sahara chante des chansons pendant que nous planifions notre journée. Nous prenons généralement le chien pour une balade, puis rentrons chez nous et préparons le déjeuner. Après le déjeuner, ma femme ou moi prenons quelques heures seuls dans le studio pour faire du travail pendant que l’autre s’occupe des enfants. Puis vers 18h, nous commençons à préparer le dîner et regardons quelque chose sur Netflix. Nous mettons ensuite les enfants au lit et nous avons le temps pour les e-mails ou les médias sociaux. Ou nous nous câlinons sur le canapé, puis nous nous couchons.

On dirait une journée parfaite! Vous faites l’impression d’une personne très équilibrée, en bonne santé physique et mentale. Avez-vous des recommandations à faire à nos lecteurs sur la manière d’atteindre et de développer une telle santé physique et mentale dans ces temps compliqués et hystériques?

Je fais cette impression? Hahaha. Eh bien, j’ai fait ce que certains appellent le «voyage d’un héros». J’ai quitté la maison après le lycée. Je suis sorti dans le monde et j’ai compris qui j’étais.

Pendant six ans, j’ai vécu dans une camionnette et j’ai fait des spectacles de rue partout dans le monde. J’ai monté ma propre carrière. Donc je suppose que je suis très à l’aise dans ma peau. La plupart des gens que je connais ont fini l’école et sont entrés à l’université, puis ont rejoint directement le monde du travail. Certains d’entre eux ont peut-être passé un an à voyager et à s’amuser, mais c’est tout.

Maintenant, ils sont dans la trentaine et ont des enfants, mais ils n’ont jamais vraiment entrepris de voyage héroïque. En conséquent, ils manquent d’un type de maturité que je ne peux pas vraiment exprimer avec des mots. On a l’impression qu’ils ont besoin d’être alimentés à la cuillère, car c’est ainsi qu’ils ont passé la majeure partie de leur vie.

Le plus drôle, c’est qu’ils pensent tous que je suis fou.

Je vous souhaite de continuer à rester à l’aise dans votre peau et de poursuivre ce voyage héroïque. Et merci beaucoup pour cette interview intéressante.

Je vous remercie.

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