Giorgia Angiuli : Je n’ai pas eu la chance de passer beaucoup de temps avec des jouets quand j’étais enfant

GIORGIA ANGIULI PARLE DE SES RACINES MUSICALES, DE L’IMPACT DU CORONAVIRUS SUR LA VIE NOCTURNE, DE SA NOUVELLE MUSIQUE, DE L’AMOUR DES JOUETS VINTAGE ET DE BIEN D’ AUTRES CHOSES

Giorgia Angiuli est un nouveau visage, source d’une touche de fraîcheur, sur la scène de la musique électronique. Elle dispose cependant d’ un impressionnant portefeuille qui comprend des sorties très abouties des meilleurs labels de la techno et de la house , un album solo et de nombreux concerts dans les meilleures boîtes de nuit du monde.

Giorgia est née dans une famille de musiciens, dans la région des Pouilles, autrement dit dans “le talon de la botte italienne”. Dès son enfance, elle a reçu une formation classique de guitariste. Elle a tiré son expérience dans une large gamme de genres musicaux et a même joué dans des groupes d’adolescents folk et new metal.

Sa découverte de l’album de Radiohead «Kid A» marque un tournant dans sa vie; elle tombe alors littéralement amoureuse de la musique électronique. À partir de ce moment, elle commence à développer son style, avec un son qui lui est propre. Elle concilie alors sa formation musicale classique, riche d’une compréhension profonde de la ligne mélodique et de la composition, avec un ton rêveur né de sa façon mélancolique de chanter.

Outre tous ces composants qui fonctionnent bien ensemble, Georgia est connue pour son approche de la création musicale à l’aide de synthétiseurs, de batteries électroniques, mais aussi de jouets pour enfants tels que des flûtes, des saxophones, des trompettes notamment. Dès 2013, alors que Giorgia Angiuli se sent bien en phase avec son identité électro et a amélioré suffisamment ses compétences, elle obtient sa première résidence au Tenax Club à Florence.

Son talent, son son unique et sa façon de présenter la musique ont été rapidement repérés par les principaux entrepreneurs de la musique électronique contemporaine et il n’a pas fallu attendre longtemps pour voir sortir ses titres sur des labels importants tels, entre autres, Stil vor Talent, Crosstown Rebels, Kindisch, KMS, Harry Klein.

Inéluctablement, il s’en est suivi des tournées interminables où Giorgia a présenté son son aux dancefloors du monde entier. Nous avons eu une belle opportunité de parler avec Giorgia du lent retour à la scène des clubs nocturnes italiens après le confinement, de l’impact du COVID-19 sur la vie nocturne en général, de ses impressions sur le premier concert après la quarantaine, de sa passion pour les jouets et pour les objets vintage, de ses projets musicaux et de bien d’autres choses.

Interview : Dmitry Tolkunov

Salut Giorgia! Merci bien d’avoir trouvé du temps pour cette interview, c’est un très grand honneur pour nous. Tout d’abord, il serait intéressant de savoir sur quoi tu travailles maintenant.

Merci pour l’attention que vous me portez. Je viens de sortir un EP” TRUST THE HOURS”, inspiré de la réalité de ces derniers jours. Je travaille aussi sur un nouveau projet que je partagerai prochainement en ligne. Ces derniers mois, j’ai beaucoup travaillé en studio et, bien sûr, je sortirai bientôt ma nouvelle musique.

On dirait que tu as recommencé à te produire en live, du moins en Italie. Comment est la vie de club nocturne en Italie après ces étranges et longues journées de quarantaine ?

Il y a quelques semaines, après quatre mois, j’ai joué à Trieste. C’était une sensation d’une force sans nom! Mes mains tremblaient… Je me suis sentie vivante à nouveau. Nous pouvons survivre sans art, mais nous ne pouvons pas nous sentir complètement vivants sans lui. En Italie, nous avons eu une période de confinement très longue et stricte donc, pour le moment, tout revient à peu près à la normale. Il y a peu d’événements, mais au moins quelque chose se passe.

Quel genre d’impact penses-tu que cette pandémie de COVID-19 laissera sur les clubs de la musique électronique ?

Les nuages se sont fortement épaissis en raison du coronavirus, mais je veux rester positive et penser que le soleil reviendra briller très bientôt. Pour le moment, c’est très compliqué de prédire un possible futur pour les événements, il suffit d’être patient.

Je pense que nous avons tous réalisé à quel point c’est triste une vie sans musique, c’est comme regarder un film en noir et blanc.

Tu es connue comme artiste de musique électronique pour ta vision unique qui rend tes spectacles passionnants. Tu ne fais pas que jouer de la musique en utilisant un ordinateur portable comme le font de nombreux producteurs. Tu utilises aussi beaucoup de jouets pour enfants pour obtenir des sons spéciaux. D’où te vient cette passion ?

J’ai étudié la guitare classique, j’ai grandi dans une famille de musiciens et j’avais une éducation stricte. Je n’ai pas regardé de dessins animés et je n’ai pas eu la chance de passer beaucoup de temps avec des jouets quand j’étais enfant. Puis, quand j’ai commencé à vivre seule, je suis tombée amoureuse des jouets vintage, des objets vintage en général (vêtements, montres etc) et j’ai commencé à collectionner plein de choses différentes. Tout s’est passé de manière naturelle.

J’ai décidé d’introduire des instruments atypiques dans mes performances, et j’ai été fascinée par de nombreux artistes des années 90 comme Luigi Nono, Luciano Berio, Charlemagne Palestine. J’ai juste essayé de trouver mon chemin, dans ce qui me faisait me sentir à l’aise.

J’adore faire de la recherche et je ne mets pas de limites à ma musique: l’art nous aide à élargir notre imagination chaque jour.

A ce que je sais, Tu es une artiste de formation classique avec une solide formation. Peux-tu nous parler un peu de ton cheminement dans la musique depuis l’enfance et comment la passion pour la musique électronique t’est venue ?

J’ai étudié la guitare classique au Conservatoire, puis j’ai joué du new metal et de la musique folk et je suis tombée amoureuse de “Kid A” de Radiohead … Je pense que cet album a été la clé qui m’a ouvert la porte du monde électro. J’ai eu mon premier Ableton et je n’ai jamais cessé de l’utiliser.

La musique électronique signifie pour moi avoir l’opportunité de découvrir toujours de nouvelles façons de créer de la musique.

Dans tes spectacles, joues-tu uniquement ta musique ou ajoutes-tu parfois les morceaux d’autres artistes?

Je ne joue que ma musique car je ne joue que des sets live.

As-tu déjà pensé à créer ton propre label ?

Je viens d’ouvrir mon label nommé «United» qui est sorti dans le United 03 le 10 août.

Ces dernières années, tu as fait des tournées dans le monde entier de façon très intense. Après tous ces voyages, y a –t-il des endroits qui ont laissé une empreinte spéciale dans ton cœur et où tu aimes vraiment jouer ?

J’ai beaucoup voyagé et j’en suis très reconnaissante pour tous les beaux paysages que j’ai visités ces dernières années. Je pense que mon endroit de prédilection pour les fêtes, c’est l’Amérique du Sud. J’adore les gens de là-bas et leurs bonnes vibrations.

Les tournées te manquent ou ça te va bien de faire une sorte de pause après cette longue balade folle que tu as vécue ces dernières années ?

J’étais super fatiguée de tant voyager mais ça me manque vraiment. Alors, pour être honnête, j’ai hâte de reprendre la route…

Passion et satisfaction ne font qu’une.

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