David Berrué est titulaire d’un Brevet d’État d’Educateur Sportif 1er degré (BEES1) option escalade et canyoning. Il a également passé un Certificat de Qualification Professionnelle (CQP) de technicien cordiste. David est porte-parole du groupe Europe Ecologie-Les Verts Pyrénées Catalanes. Il est diplômé en sociologie, discipline dans laquelle il a validé une Licence avant de ne pas persévérer en Master… mais ça, c’est une autre histoire.
Le métier de moniteur de canyon, au-delà de la connaissance des parcours et des techniques de progression, c’est un métier fait de rencontres. C’est l’art d’animer un groupe où les uns et les autres ne se connaissent pas. C’est de savoir rigoler quand c’est possible, redevenir sérieux lorsque cela est nécessaire et vivre ensemble des moments de convivialité en pleine nature, en toute sécurité.
David parle français, anglais et espagnol. Il nous a expliqué pourquoi le canyoning devient de plus en plus populaire et a également partagé son opinion selon laquelle la tendance du développement de l’écotourisme déterminera notre avenir.
On pense que le canyoning fait référence aux loisirs extrêmes. Cette référence, à mon avis, est exagérée. C’est plutôt un argument publicitaire. Pour que la communication soit efficace. En réalité, le canyoning est une activité pour tous les publics raisonnablement sportifs. On peut le pratiquer en famille, avec des enfants. Tout dépend du parcours que l’on choisit. Avec une dominante technique ou ludique, des sauts et des toboggans ou des descentes en rappel. Il est vrai que le canyoning est devenu très populaire. L’activité a maintenant toute sa place dans les représentations du public, aux côtés du rafting ou de la randonnée.
La pratique est plus aisée et confortable aux beaux jours. L’hiver, le canyoning est possible mais on change de dimension. Une combinaison étanche ou semi-étanche est indispensable, plutôt qu’une combinaison néoprène. Le franchissement des cascades se fait dans la neige et dans la glace. C’est une approche du canyoning très engagée, qui s’apparente aux risques de l’alpinisme. Une exception en Europe : le canyon thermal de Thuès-les-Bains qui est à bonne température même en hiver, même sous la neige, grâce à des sources d’eau chaude sulfureuses de plus de 35°C qui alimentent la rivière. Et qui est un parcours de niveau découverte.
Je voudrais souligner que des étudiants de multiples universités de France ou d’Europe intègrent le canyoning dans leur formation, soit via les associations sportives universitaires qui organisent des stages, soit dans des cursus de formation comme celui des STAPS (Font-Romeu) en effet.
Nous proposons également l’escalade et la via ferrata.
On me demande parfois, est-il vrai que les gens veulent passer de plus en plus de temps dans la nature ?Difficile à dire. Une partie des gens veut passer du temps dans la nature sous une forme consumériste. La nature est vue comme un terrain de jeu, un espace de loisir avec de beaux paysages, avec des villes et des villages qui soient comme des parcs à thèmes en altitude.
Cette vision est très présente chez de nombreux élus qui veulent aménager la montagne toujours plus. Pourtant, passer du temps dans la nature, c’est aussi ne pas avoir de réseau pour son téléphone, c’est accepter qu’à un refuge où on fait une halte on ne trouve pas de canette de Coca à la vente, c’est aussi accepter des zones de protection environnementale où on laisse les écosystèmes respirer sans les humains. Et tout cela, pas sûr que cela parle à de “plus en plus de gens” qui envisagent le monde à travers leur smartphone !
Je crois que avec le prix des carburants, se déplacer en vacances sans voiture individuelle va se développer. Nous devons aller vers un “droit aux vacances décarbonées” qui soit accompagné d’efforts du côté des autorités publiques.
Dans l’avenir, les seuls territoires qui garderont une attractivité touristique sont ceux que l’on pourra rallier grâce à des transports en commun”.
