La Cité de l’Automobile à Mulhouse : un « Louvre de l’Automobile »

La Cité de l’Automobile présente plus de 450 voitures de rêve constituant l’une des plus belles collections du monde. Le Musée est installé dans une ancienne filature de laine achetée par les Frères Schlumpf en 1957 et transformée quelques années plus tard en écrin pour leur collection.

L’histoire des Frères Schlumpf

Les deux frères sont nés (Hans en 1904 et Fritz en 1906) en Italie d’un père suisse et d’une mère mulhousienne, Jeanne Becker. La famille s’installe à Mulhouse en 1906. Leur père Carl travaille alors comme comptable de la société d’horticulture Becker. Mais sa santé se dégrade et il succombe en août 1918.

Hans est envoyé dans une école privée en Suisse et obtient un diplôme supérieur de commerce. Il travaille ensuite dans deux banques mulhousiennes avant de s’associer à son frère en 1929.

Fritz fréquente le lycée public de Mulhouse jusqu’en terminale. Embauché dans des entreprises textiles mulhousiennes, il s’installe à son compte en 1928 dans le courtage de laine.

En 1935, les deux frères fondent la SAIL (Société Anonyme pour l’Industrie Lainière) et achètent leurs premières actions de la filature de Malmerspach et prennent le contrôle de diverses sociétés en 1940, puis en 1956 à Erstein, puis à Roubaix.

1957 : Rachat de l’usine textile HKD (Heilmann, Koechlin, et Desaulles), ancienne filature de laine à Mulhouse, par les frères Schlumpf. Elle est rebaptisée HKC («C» pour compagnie). Fritz Schlumpf commence à acheter des voitures anciennes après avoir participé à de nombreux rallyes avec sa Bugatti 35B depuis 1939.

1961-1963 : Achats massifs de voitures anciennes réalisés en secret.Pour effectuer ces achats, Fritz Schlumpf noue une série de contacts avec des «rabatteurs» en France, en Suisse, en Angleterre, en Italie, en Allemagne et aux Etats-Unis. Certains de ces contacts sont très fructueux puisque 13 d’entres eux lui procurent la moitié de sa collection soit plus de 200 voitures. Parmi eux figure M. Rafaelli, agent Renault possesseur de plusieurs Bugatti, qui accepte de devenir son conseiller d’achat. Cette collaboration dure plusieurs années. Le riche industriel achète sans répit les voitures européennes de la haute époque en refusant les modèles américains.

Mai 1965 : Parution du premier article dans l’Alsace révélant l’ampleur de cette collection dissimulée.

1966 : Les travaux de mise en valeur de la collection débutent. L’objectif de Fritz Schlumpf est désormais de dévoiler pour la première fois au public l’ensemble exceptionnel qu’il a réussi à réunir en quelques années. Il aménage une partie des entrepôts de l’usine et crée ainsi le « Musée Schlumpf ».

Le chantier est de taille et s’échelonne sur de nombreuses années. Ils ont abattu toutes les cloisons du grand bâtiment à sheds séparant les différents espaces de production. Cette nouvelle salle d’exposition de 17 000 m² d’un seul tenant est subdivisée en 23 « quartiers », comprenant 10 à 20 voitures et bordés de trois kilomètres d’allées carrelées de grande largeur, baptisées « Avenue Carl Schlumpf », « Avenue Jeanne Schlumpf », « Rue Royale »…

Pour acheter et exposer sa collection, Fritz Schlumpf a ainsi dépensé, en 10 ans, environ 12 millions de francs.

28 juin 1976 : L’usine textile est en crise, les salariés en grève. Les frères Schlumpf tentent de vendre leurs usines pour un franc symbolique. Face à l’absence de propositions, ils démissionnent, se réfugient à Bâle et ne reviendront plus en France.

Fin 1976 : Une longue période de procès débute, opposant les Frères Schlumpf à leurs créanciers.

7 mars 1977 : Occupation des entrepôts par les syndicats. Le « Musée Schlumpf » est débaptisé; il devient « Musée des Travailleurs ». L’entrée du Musée est gratuite.

1978 : Sous l’impulsion de Jean Panhard, la collection est classée en Conseil d’Etat, au titre des Monuments Historiques, interdisant de fait à tout élément de quitter le territoire français.

1979 : La Cour d’Appel de Colmar confirme l’extension de la liquidation aux biens personnels des frères Schlumpf (y compris la collection de voitures restaurées sur les fonds des usines).

Octobre 1980 : La cour de cassation autorise la vente de la collection.

1981 : L’association propriétaire du Musée national de l’Automobile la rachète. Elle regroupe alors la ville de Mulhouse, le Département du Haut-Rhin, la Région Alsace, la Chambre de Commerce et d’Industrie de Mulhouse, l’Automobile Club de France, la Société Panhard et le Comité du salon de l’Automobile. Elle est présidée par le Président du Conseil Général du Haut-Rhin. Elle réunit les 44 millions de francs nécessaires à l’achat de la collection. Cette valeur forfaitisée sera contestée par les frères Schlumpf qui obtiendront gain de cause 20 ans plus tard et 25 millions de francs supplémentaires.

10 juillet 1982 : Ouverture au public du Musée national de l’Automobile.

1999 : L’exploitation du Musée est confiée à Culturespaces.

25 mars 2000 : Après des travaux, Culturespaces ouvre au public le plus grand musée automobile du monde en partie rénové et modernisé.

Juillet 2006 : Culturespaces inaugure les nouveaux espaces, conçus par le Studio Milou Architecture. Ces nouveaux espaces comprennent l’entrée du Musée (parvis, passerelle, atrium, mur d’images) ainsi que les trois espaces d’exposition en fin de parcours de visite.

Dès la nouvelle entrée, le visiteur découvre un envol de voitures suspendues. Cette mise en scène improbable autour d’autos et d’animaux se prolonge par un dispositif sonore changeant où se mêlent des sons naturels, atmosphériques et mécaniques.

Guidé par la passerelle, le visiteur traverse plusieurs bâtiments industriels, vestiges de l’ancienne filature et réceptacles des nouvelles expositions. Un grand confort de visite permet à chacun d’évoluer à son rythme : à la famille ou aux amis de se retrouver dans les canapés des espace de détente, aux spécialistes d’accéder à des informations développées…

L’objectif majeur de ce projet est de passer d’une collection dans un écrin à un musée ouvert sur l’extérieur, visiteurs et autres usagers, passionnés d’automobile ou curieux de la découvrir en investissant la totalité de l’ancienne filature s’étendant sur plus de 4 hectares.

Juillet 2006 : Agrandi, modernisé et enrichit, le Musée national de l’Automobile devient la Cité de l’Automobile – Musée national – Collection Schlumpf. Les automobiles sont regroupées en grands espaces dont les principaux sont : l’espace Aventure, l’espace Course, l’espace Chefs-d’œuvre et l’espace Bugatti Supercars .

La Cité de l’Automobile, avec cette collection unique au monde, s’apparente à un « Louvre de l’Automobile ».

Juillet 2011 : La Cité de l’Automobile s’agrandit avec l’inauguration de l’Autodrome. Cette piste offre aux visiteurs la possibilité de voir évoluer les voitures des collections. Un spectacle, « En piste ! 17 voitures emblématiques racontent leur histoire » y est proposé tous les week-ends.

La collection Schlumpf

L’espace Aventure

Garnie de 800 lampadaires identiques à ceux du pont Alexandre III à Paris, la grande salle présente, sur 17 000 m², les automobiles agencées par périodes : Les « Ancêtres » : l’Antoinette et autres Panhard, Peugeot, De Dion et Benz couvrent une période allant de 1878 à 1918. C’est à cette époque que l’architecture des véhicules Panhard définit l’essentiel de ce que sera l’automobile moderne pendant des décennies, avec dans l’ordre, de l’avant à l’arrière : un moteur, un embrayage, une boîte de vitesses et une transmission aux roues arrières.

Les « Classiques » amorce une 2e phase (1918-1938) symbolisée par la fusion de deux puissants constructeurs : Mercedes et Benz. Avec cette fusion démarre l’ère des « super-voitures » caractérisées par des dimensions et une puissance formidables. L’introduction en série de la traction avant par Citroën en 1934 constitue la grande innovation technique de cette époque, encore utilisée aujourd’hui par de nombreux constructeurs. Enfin, l’ouverture des usines Sochaux signe une étape capitale pour la firme Peugeot.

Les « Modernes » de l’après 1945 sont marquées par l’apparition des voitures légères et populaires. Les constructeurs abandonnent les projets de véhicules onéreux ou « bourgeois » au profit de la construction d’automobiles consommant peu de carburant. Cette production fut rendue possible notamment par la mise en pratique du taylorisme.

L’espace Course

La collection présente des modèles sportifs exceptionnels tels qu’une Panhard-Levassor Biplace course (1908), une Mercedes W125 (1937), une Maserati 250F (1957) ou encore une Lotus type 33 (1963). Avec son aérodynamisme révolutionnaire, la fameuse Bugatti type 32 de 1923, conçue par le créateur, est la seule rescapée du circuit de Tours. Elle possède encore son moteur d’origine. Bien alignées de part et d’autre de l’allée centrale, elles offrent un bref aperçu de la plus belle ligne de départ du monde. Dernières arrivées (en décembre 2014) : la Porsche 911 RS et la Porsche Spyder LMP2 2006.

L’espace Chefs-d’œuvre

Les voitures de grand prestige (X26 de Panhard-Levassor, coach Delahaye type 135 de 1949, Rolls Royce Silver Ghost de 1924…) trouvent une place privilégiée dans ce musée. Le quartier central de cet espace met en valeur les célébrissimes Bugatti Royales dont la Bugatti Royale Type 41, coupé Napoléon 1930 ayant appartenu à Ettore Bugatti.

L’espace Bugatti

Supercars

La Bugatti Veyron est l’un des joyaux de la collection de la Cité de l’Automobile. Un savoir-faire technique issu de l’aéronautique et de l’astronautique a été nécessaire pour réaliser un circuit de freinage tout simplement incroyable. De quoi stopper de 100 km/h à l’arrêt en 31,4 m. Et si l’on freine à fond, il suffit de dix secondes à la Bugatti Veyron pour ralentir de 400 km/h à l’arrêt complet.

Cette voiture d’exception méritait une présentation spectaculaire. C’est aujourd’hui chose faite : pendant près de 5 minutes, une animation autour de la Bugatti Veyron fait d’elle l’objet de toutes les attentions. Elle est disposée sur un socle tournant permettant d’en observer chaque détail. Derrière elle, de grands écrans diffusent un film dynamique et élégant réalisé par la maison Bugatti présentant ses capacités techniques exceptionnelles.

La collection Jammet

Cette collection de 101 voitures d’enfants représente un siècle d’histoire automobile à travers des rêves d’enfants et la représentation de « la voiture de papa ». Pour les modèles les plus récents, elle est principa-lement constituée de voitures françaises ou européennes. Plusieurs modèles datent du début du XXe siècle : des citroënnettes rares et recherchées ou encore des véhicules Eurêka, la marque phare du jouet d’enfant de 1920 à 1940.

La collection de mascottes

Les mascottes sont les figurines qui décorent les bouchons de radiateurs. L’étoile encerclée de Mercedes Benz ou la Spirit of Ecstasy de Rolls Royce sont des mascottes célèbres, imposées par des marques. Les autres laissaient le libre choix aux automobilistes jusqu’en 1958. Ils pouvaient acquérir un des milliers de modèles à thème humain ou animal, choisissant ainsi le message qu’ils souhaitaient adresser aux autres usagers de la route.

La halle des moteurs

Dans une obscurité feutrée, des reproductions sculptées illustrent l’évolution des moteurs posés dans les années 1880 puis déclinés par tous les motoristes du XXe siècle. Des animations interactives permettent au visiteur de mieux appréhender ces mécaniques : un film en 3D, accompagné de bruitages sonores, a été imaginé pour expliquer le fonctionnement de chacun de ces moteurs. Sur grand écran, le film en 3D et en 3 langues dévoile le fabuleux moteur 16 cylindres de la Royale, Bugatti Veyron.

L’autodrome

La piste d’évolution de la Cité de l’Automobile peut accueillir 4 500 personnes dans ses gradins. Elle pro-pose également un paddock non couvert dans lequel jusqu’à 30 voitures peuvent stationner ainsi qu’un club house équipé d’un garage pour recevoir les clubs et permettre de travailler sur les véhicules. Elle permet ainsi à la Cité de l’Automobile de passer de 4 à 8 hectares et introduit dans ce complexe muséal, un théâtre de plein air.

La Cité de l’Automobile est le premier musée de ce type à créer un équipement qui rompt délibérément avec l’image statique d’une collection exposée. Les voitures reprennent leur mouve-ment pour le plaisir des visiteurs et des collectionneurs. Ses trois anneaux permettent de proposer des spectacles et animations autour de l’automobile ainsi que des défilés des voitures les plus prestigieuses du Musée. Elle est également un lieu d’accueil pour les différents clubs et associations de collectionneurs de voitures.

Adresse:

17 Rue de la Mertzau, 68100 Mulhouse, France

Horaires :

Ouvert tous les jours de 12h à 15h. (Dernière commande à 14h)Accès libre sans visite des collections.

Ouvert tous les jours (sauf le 25 décembre) : du 6 janvier au 7 février :

semaine : 13h-17h / week-ends : 10h-17h

du 8 février au 3 avril : 10h-17h

du 4 avril au 1 novembre : 10h-18h

du 2 novembre au 3 janvier 2021 : 10h-17h

TARIFS:

Visite de la Cité de l’Automobile+ Spectacle « En piste ! »

Tarif valable tous les week-ends et jour fériés du 6 avril au 29 septembre

Plein tarif : 16 € / Tarif réduit : 12,5 €

Visite de la Cité de l’Automobile

Plein tarif : 14 € / Tarif réduit : 11 €

Groupes (dès 20 personnes) 

Visite de la Cité de l’automobile : 11 €

Visite de la Cité de l’automobile + spectacle “En Piste” : 12,5 €

Conférencier : 118 € de 20 à 30 personnes

Scolaires (dès 20 élèves) : – 6,50€ par élève pour la visite de la Cité de l’Auto-mobile- 7,50€ par élève pour la visite de la Cité de l’Auto-mobile + spectacle “En piste”

 

ACCÈS

En voiture : autoroutes A35 et A36 sortie Mulhouse Centre. Parking visiteurs : 17 rue de la Mertzau, Mulhouse

En bus : n°10 « Austerlitz », arrêt « Musée de l’Au-tomobile »-

En tramway : ligne 1, arrêt « Musée de l’Auto »

En train : Gare TGV de Mulhouse, à 2h40 de Paris

En avion : aéroport Basel-Mulhouse à 20 min

DES ANIMATIONS TOUT AU LONG DE L’ANNÉE

Spectacle « En Piste! » : 17 voitures racontent l’aventure automobile de 1870 à nos jours en exposant leur histoire, la vie de leur concepteur et leurs avancées technologiques.Les modèles, présentés par M.Loyal, se succèdent sur l’Autodrome : Ford T, Coccinelle, 2CV, 4CV, Bugatti type 40, Simca Chambord, Rolls Royce…

Dans un ordre chronologique, les voitures font un tour de piste et sont les protagonistes de courtes saynètes.Un scénario de Jean-Marie Meshaka, metteur en scène, comédien et scénaristeIl propose aux visiteurs de découvrir les voitures à travers 3 grandes périodes :

– Les prémisses de l’automobile et l’avènement du moteur de 1885 à 1905 : du passage de l’hippomobile à l’automobile avec l’un des premiers vélos ou la de Dion Bouton.

– L’Âge d’or de l’automobile de 1905 à 1939 : du taxi de la Marne aux voitures d’avant-guerre

– L’automobile pour tous de 1945 à 1970 : après la Seconde Guerre mondiale, la voiture se démocratise et devient l’objet incontournable du XXe siècle (2CV, Coccinelle).

My Veyron Experience : Lancée en 2019, cette expérience propose aux passionnés de piloter une Bugatti Veyron de l’Autodrome du musée jusqu’aux autoroutes allemandes.

My Classic CAB : Pour la saison 2019, la Cité de l’Automobile propose de découvrir la région de l’Alsace en véhicule de collection avec un itinéraire conçu sur-mesure. Le parcours débute à Colmar et aboutit à la Cité de l’Automobile en passant par les plus ravissants villages du Vignoble.

Coordonnées GPS: 47 ° 45′39 ″ N 7 ° 19′43 ″ E

 

Read more: Les lieux intéressants des Pyrénées et autour avec Jane Cautch ...