Nous avons démarré un nouveau master en tourisme culturel, qui permettra aux étudiants d’obtenir trois diplômes d’état : Andorre, Espagne et France, commente le recteur de l’Université d’Andorre Miquel Nicolau

miquel-nicolauMiquel Nicolau est né à la Seu d’Urgell en 1962. En 1985 il a terminé l’Université de Barcelone (faculté de philosophie). Puis il a continué à l’Université Polytechnique de Catalogne, qu’il a terminée en 1989 (faculté d’informatique). En 1995 il a terminé l’Université Ramon Llull (Barcelone) où il a reçu le grade de maître dans le domaine des systèmes intellectuels des calculs parallèles et distribués. La même année il a reçu le grade de docteur dans le domaine de l’ingénierie électronique (Université Ramon Llull).

Miquel Nicolau a travaillé comme directeur du Centre d’informatique à l’Université Ramon Llull (1994-2002), après il a travaillé comme directeur de l’école de la technique électronique et de l’informatique à l’Université Ramon Llull (1995-2002). Il était membre du conseil scientifique de l’Université Ramon Llull (1998-2002). De 2006 à aujourd’hui il est responsable de la tenue des études à l’Université d’Andorre; en 2009 il est devenu responsable du programme de doctorat à l’Université d’Andorre; et depuis mai 2015 il est le recteur de l’Université d’Andorre.

Le recteur de l’Université d’Andorre Miquel Nicolau a parlé pour all-andorra.com des plans du développement et des tâches principales de l’université:

Interview : Irina Rybalchenko

Présentez-moi, SVP, l’Université d’Andorre aujourd’hui?

Notre université est assez jeune: elle a été fondée en 1997. Plus tôt, dès 1988, il y avait des cours pour la préparation des spécialistes dans le domaine de l’informatique, ainsi que les infirmières.

Actuellement nous avons trois centres: le centre d’informatique et de gestion d’entreprise, l’école d’infirmières et le centre des études virtuelles. À ce propos, je pense que nous étions une des premières universités en Europe à introduire l’enseignement en ligne en 1997.

Le premier cycle d’enseignement est le “Bàtxelor” (la Licence, 3 ans): nous avons l’administration d’entreprise, sciences de l’éducation, la communication, le droit, les humanités (la philosophie, l’histoire, l’art), l’informatique, la langue catalane et les soins  infirmiers et de sages-femmes. Le deuxième cycle est le “Master” (2 ans): nous avons le MBA et l’ingénierie informatique. Il y a aussi le “Doctorat (3 ans de plus)”.

Aujourd’hui l’Université d’Andorre fait partie de la Xarxa Vives (le réseau Vives) – c’est un réseau des universités des territoires de langue catalane: la Catalogne, la Communauté valencienne, les îles Baléares, le sud de la France, Andorre et la Sardaigne (Italie) – soit 21 universités en tout.

L’Université d’Andorre fait aussi partie de l’Association des universités européennes (E.U.A., European University Association). Au total, l’E.U.A. compte 850 membres de 47 pays, c’est la plus grande et plus influente organisation des universités européennes. Enfin, notre université est membre de l’I.A.U. (International Association of Universities) – fondée en 1950 par l’UNESCO, cette association unit les établissements d’enseignement supérieur de 120 pays du monde.

En ce moment, nous avons 1500 étudiants; parmi eux 1000 étudiants suivent des formations continues dans des domaines tels que le droit, l’économie, l’immobilier, le tourisme etc. C’est très divers, il y a beaucoup de disciplines différentes.

Vous êtes devenu le recteur de l’Université d’Andorre en mai dernier. Quelles sont les nouvelles toutes récentes ?

Ce cours nous avons démarré un nouveau master en tourisme culturel en collaboration avec l’Université de Perpignan, l’Université  Paris VI e l’Université des Iles Baléares. Il s’agit d’un projet très ambitieux qui permettra aux étudiants d’obtenir trois diplômes d’état : Andorre, Espagne et France.

Notre université, l’entreprise “Andorra Air Service” et le gouvernement de l’Andorre ont signé un accord pour qu’on ouvre à l’Université une nouvelle formation pour la préparation des pilotes commerciaux. L’industrie aéronautique se développe vite et elle manque de bons pilotes. En même temps, on s’attend à une croissance de la demande des pilotes commerciaux à plus proche échéance. L’Andorre se trouve entre deux grands aéroports européens,  Barcelone et Toulouse. La proximité de Toulouse – le centre d’aviation de la France – fait de l’Andorre la place idéale pour le développement de cette spécialité. Nous souhaitons que ce cours puisse commencer l’an prochain.

Dès cette année, il y a d’autres cours nouveaux. En particulier, trois nouveaux cours de langue et culture portugaise sont organisés dans le cadre de la coopération avec l’institut portugais Camões et un nouveau cours sur la planification internationale financière. Il est d’actualité à cause des réformes fiscales en Andorre. Actuellement, le système fiscal de la principauté est comparable aux systèmes fiscaux des pays-membres de l’Union européenne.

Nous proposons aussi un nouveau cours de formation permanente pour les juristes, qui veulent augmenter leurs connaissances dans la sphère des droits de succession. Ce cours est aussi d’actualité, puisque dès le 1er janvier 2016 en Andorre une nouvelle loi sur les droits de succession entrera en vigueur.

Nous avons aussi quelques nouveaux cours à distance.

Quel est votre programme de développement de l’université ?

Nous sommes en train de développer un plan d’action pour le multilinguisme.  C’est d’actualité pour toutes les langues étrangères, mais particulièrement pour la langue anglaise. L’année suivante nous commencerons à enseigner quelques matières en anglais à partir du troisième cours (le dernier cours du premier cycle). Ainsi nous pourrons faciliter l’accueil  d’étudiants étrangers.  De cette manière nous travaillerons en deux langues: le catalan et l’anglais. Quant à d’autres langues – le français, l’espagnol et le portugais – après la première année d’enseignement, les étudiants peuvent passer les examens dans ces langues, ainsi qu’en anglais.

C’est l’initiative de l’Université ou du gouvernement de l’Andorre ?

C’est à l’initiative de l’Université.

Les études à l’Université d’Andorre ont-elles un prix abordable par rapport à d’autres universités en Europe?

C’est le gouvernement qui chaque année fixe le prix de l’enseignement à l’université publique – nous sommes une université publique. Maintenant c’est plus cher qu’en France, mais moins cher qu’en Espagne. Cette année, le prix en moyenne est autour de 25 euros pour un crédit. Dans les 48 pays de l’espace européen, les diplômes d’enseignement supérieur se structurent en matières. Chaque matière a un nombre de crédits. Chaque année on doit obtenir 60 crédits, ou 180 crédits pour trois années du premier cycle. C’est près de 1700€ par année.

Quels sont les programmes du soutien aux étudiants ? Si un étudiant n’a pas assez d’argent, comment peut-il suivre l’enseignement supérieur en Andorre ?

En Andorre, il est possible d’obtenir un crédit à la banque pour l’enseignement supérieur. Il y a aussi des bourses du gouvernement.

Y a-t-il des programmes spéciaux pour l’entrée à l’université  des étudiants doués?

Pas maintenant, mais nous étudions la possibilité d’offrir un double diplôme pour les bons  étudiants après 3 années d’études dans le premier cycle.  Il s’agit de disciplines voisines, par exemple le bàtxelor en informatique et le bàtxelor en administration d’entreprises.

Est-ce que le diplôme de l’Université d’Andorre est valable dans d’autres pays de l’Union européenne ?

Oui, parce qu’aujourd’hui nous sommes dans l’espace européen d’enseignement supérieur. Le niveau du cycle est équivalent. Si un étudiant andorran a reçu son diplôme du premier cycle, il peut continuer ses études de deuxième cycle dans les universités des 48 pays de l’espace européen. À ce propos, le premier cycle de l’enseignement en Andorre est de trois ans. C’est-à-dire que l’étudiant de l’Andorre peut continuer l’enseignement dans le cadre du deuxième cycle dans l’espace européen après trois ans.

Avec le diplôme de l’Université d’Andorre est-il difficile de trouver un bon travail dans d’autres pays de l’Europe ?

Cela dépend de la profession. Par exemple, la profession d’infirmière est réglementée dans tout l’Europe. En France un diplôme d’infirmière de l’Université d’Andorre est reconnu et considéré comme un diplôme d’université français. En Espagne on doit demander la reconnaissance, mais généralement le diplôme andorran est reconnu aussi.

Il y a aussi des domaines, par exemple, l’informatique, où les débouchés sont faciles : le nombre d’offres d’emploi sur le marche du travail est beaucoup plus importante que la quantité de spécialistes diplômés chez nous.

Avez-vous des propositions pour le gouvernement d’Andorre pour la transformation de l’université ou du système d’enseignement supérieur d’Andorre?

Je pense qu’une transformation principale a déjà été l’entrée dans l’espace européen d’enseignement supérieur. Nous sommes entrés en rapport avec cet espace comme université en 2000. L’Andorre est entrée dans l’espace européen d’enseignement supérieur en 2003. En 2008, la loi sur l’enseignement supérieur de l’Andorre a été modifiée pour l’adapter à la législation existante dans cet espace. Tout le système d’enseignement en Andorre a été changé.

Quels sont les avantages du système d’enseignement supérieur en Andorre en comparaison des universités de Barcelone, par exemple?

Académiquement, l’avantage principal de notre système est la personnalisation. Dans chaque groupe, la quantité d’étudiants n’excède pas 30 personnes. Ailleurs, la quantité d’étudiants dans les groupes est plus grande. Un autre avantage de l’enseignement dans notre pays est la sécurité, un taux bas de criminalité. L’Andorre est un pays tranquille et idéal pour les études des sportifs aussi.

Est-il difficile d’entrer à l’Université ?

Ce n’est pas toujours automatique. Dans certaine domaines il y a plus d’inscriptions que des places. Lorsqu’ils sont nécessaires, des examens de sélection sont organisés, pour certaines disciplines, à la fin du mois de juin. La période d’inscription s’ouvre à la mi-mars.

Quelle est la statistique : avez-vous des étudiants qui viennent d’Espagne, du Portugal et de France ?

60 % de nos étudiants sont des Andorrans, 20 % des Espagnols, 8 % des Portugais, 2 à 3 % des Français, et le reste est constitué d’étudiants d’autres pays.

Quelles sont les principales directions des activités internationales de l’Université? Existe-t-il une coopération avec d’autres universités de l’U.E. et du monde entier sur des programmes d’enseignement et des programmes de spécialités précises?

Nous faisons partie d’associations telles que Xarxa Vives, EUA et IAU et nous travaillons aussi dans le cadre du programme européen POCTEFA (le Programme opérationnel de coopération territoriale Espagne-France-Andorre). POCTEFA 2014-2020 est un programme européen de coopération transfrontalière créé afin de promouvoir le développement durable de ces territoires frontaliers. Le programme constitue la cinquième génération de soutien financier communautaire destinée à renforcer l’intégration économique et sociale de la zone frontalière Espagne-France-Andorre.

Nous coopérons avec les universités de Toulouse, Perpignan, Montpellier, Pau, Barcelone, Lleida, Zaragoza, Pays basque parmi d’autres.

Aussi nous participons dans des programmes de promotion des études de doctorat et de la recherche.  En ce moment il y a quatre groupes de recherche, qui travaillent dans les domaines de l’éducation, la santé, la langue et l’économie. Et nous avons beaucoup de relations avec l’étranger dans ce domaine.

Quelles sont les matières les plus complexes pour y entrer ?

La matière la plus demandée est la gestion d’entreprise. Et nous avons beaucoup d’étudiants, qui étudient cette discipline à distance. Ils sont plus âgés que les étudiants présentiel de l’Université. Nous avons aussi un programme ciblé pour les étudiants seniors. La majorité de nos étudiants est bien formée. Le niveau du chômage est très faible avec le diplôme de notre université.

Quelle bourse vos étudiants reçoivent-ils?

C’est le rôle du gouvernement de l’Andorre. Dans le programme des études de doctorat on prévoit le paiement d’une bourse chaque mois pendant trois ans. Quant aux étudiants des premiers et deuxièmes cycles, on peut demander différentes modalités d’aides au gouvernement.

Quel est le volume du financement de l’Université. Quel a été le dynamisme des 5 dernières années ?

J’espère que nous sommes à la fin de la crise économique. Notre financement est resté stable sur les six dernières années. Bien que pour les dix dernières années la quantité de nos étudiants ait triplé. C’est difficile mais c’est important que le budget soit constant. Le budget est de 2 800 000 €: 80 % du budget provient du financement public direct de l’Université. Les autres 20 % proviennent des frais d’inscription des étudiants, de la formation continue et des projets avec d’autres universités.

Quels sont les plans du financement pour l’année 2016?

Pour l’an prochain, le budget sera approximativement le même.

Сes derniers temps, l’Andorre s’ouvre sur le monde pour réaliser des investissements. Quels sont les plans du gouvernement et de l’Université pour développer l’enseignement supérieur en Andorre ?

Le gouvernement de l’Andorre négocie un accord d’association avec l’UE. Cette association peut être une clé du succès. C’est important non seulement pour l’Université, mais aussi pour la mobilité de nos étudiants et la participation aux projets européens dans le domaine de la recherche scientifique. Aujourd’hui nous ne pouvons pas participer à la plupart de projets, parce que nous ne sommes pas membres de l’Union européenne. En même temps le financement de ces projets est extrêmement important. Il s’agit de dizaines de milliards d’euros.  C’est pourquoi c’est important pour notre pays.

Puisque de plus en plus de sociétés avec la présence de capitaux étrangers s’ouvrent en Andorre ces derniers temps, le pays a besoin de plus en plus de spécialistes de haut niveau, particulièrement des financiers. Comment l’université envisage-t-elle de travailler dans cette direction ? Avec quelles entreprises des autres secteurs de l’économie l’Université coopère-t-elle pour la préparation des spécialistes ?

Nous avons des relations avec les entreprises andorranes et avec la majorité de secteurs professionnels. La majorité de nos étudiants font des stages en entreprises pour la formation pratique. Comme je l’ai déjà dit, il y a aussi une grande offre de formation continue dans beaucoup de domaines: la fiscalité internationale, la direction bancaire, le droit international, etc. Si nous avons la demande du secteur concerné, nous tâchons d’organiser ici les cours – comme cette année,  avec un nouveau cours sur la planification internationale financière et un cours de formation permanente pour les juristes, qui veulent augmenter leurs connaissances dans la sphère des droits de succession.

Quel est le corps des professeurs ? Quel est le niveau des spécialistes à présent ?

Notre université est petite. Nous avons 22 professeurs à plein temps, dont une bonne partie a un doctorat. Nous avons un programme de formation continue pour les professeurs. De plus, nous avons autour de 200 professeurs qui proviennent d’autres universités et des entreprises. Par exemple, parmi les professeurs du cours sur la planification internationale financière.  Je pense que cet équilibre entre théoriciens et praticiens donne la garantie de la haute qualité de la formation.

La plupart de nos professeurs a terminé ses études dans les universités de France et d’Espagne.

Quelles sont les personnes les plus connues qui ont fait leurs études dans votre université ?

Parmi nos étudiants, il y a eu  beaucoup des personnes qui actuellement sont en charge de responsabilités publiques et professionnelles. Certains de nos professeurs ont étés primés.

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