Création de l’Europe. Europe histoire: Andorre

Europe histoire. Création de l'Europe. Andorre

Europe histoire. Création de l’Europe: Andorre

Les premières agglomérations sur le territoire d’Andorre contemporaine sont apparues à la période glaciaire. Cependant, les hommes ont peuplé ces lieux après le recul des glaciers. Les fouilles archéologiques démontrent que pendant les années 3500-2000 avant J.C. des petits groupes de gens ont habité dans la vallée de la rivière Valira et dans les grottes montagneuses. Les tribus se sont déplacées au pied des montagnes, où elles ont commencé à vivre dans des villages. C’est un fait connu que les habitants de ces agglomérations utilisaient les produits de bronze. En adorant les forces naturelles, les esprits des forêts et des lacs, les anciens habitants d’Andorre construisaient des mégalithes et des dolmens. On a trouvé sur le territoire des pièces ibériques de monnaie. Le nom “Andorre” provient soit des mots ibériques “ando” (supérieur) et “orre” (fer), soit des mots celtiques “an” (souffler) et “dor” (vent).

En 220 avant J.C., la guerre entre Rome et Carthage a commencé pour la domination de la péninsule ibérique. En 219-218 avant J.C., l’armée carthaginoise de Hannibal s’est mise en campagne pour Rome à travers les Pyrénées. La Deuxième guerre punique a duré de 218 à 201 avant J.C. Suite à la victoire sur les Carthaginois les Romains ont conquis Iberia. L’Empire romain a donné aux habitants de l’Andorre la langue, les lois et les unités techniques agricoles plus modernisées ce qui a permis de moissonner des récoltes plus considérables.

L’Andorre a fait partie de l’Empire romain jusqu’à l’année 444 après J.C. Ensuite elle s’est trouvée sous le pouvoir de la tribu allemande des Wisigoths, qui a fondé son royaume en France du Sud et en Espagne. L’Etat des Wisigoths a été ravagé par les conquérants arabes au début du VIIIème siècle qui ont envahi la péninsule pyrénéenne de l’Afrique du Nord. Aujourd’hui ce ne sont que les ruines d’une tour mauresque près de la ville d’Ordino qui racontent une période “arabe” de l’histoire d’Andorre. Le plus probable est que les envahisseurs arabes utilisaient le territoire d’Andorre seulement comme la plus courte voie en direction du sud de la France.

Charlemagne (742-814) est le fondateur de l’Etat d’Andorre. Selon les légendes quelques milliers d’Andorrans, commandés par Marc Almougaber, ont aidé l’armée des Francs à combattre les arabes. En 788, en signe de reconnaissance, Charlemagne a déclaré les habitants d’Andorre “peuple souverain” sous sa protection. L’État d’Andorre a été créé comme « état tampon » pour protéger le royaume des Francs des conquérants arabes.

En 817, l’Andorre et les terrains situés au sud de celle-ci sont officiellement passés sous la souveraineté du royaume des Francs. En 819, Louis le Pieux (778-840), fils de Charlemagne, devenu en 814 empereur des Francs, a donné aux habitants d’Andorre la Grande Charte (Magna Carta). Durant l’été 819, les évêques catalans ont rédigé et approuvé la soi-disant “Lettre de liberté”.

C’est notamment ce document qui est devenu la base pour l’indépendance de la communauté des bergers et des agriculteurs de l’Andorre, qui a reçu par la suite un nom biblique “Endor”.

Après la désagrégation du royaume des Francs en 843 le roi de France Charles le Chauve (823-877), fils de Louis le Pieux, a donné le territoire de l’Andorre à Suniaire Ier, qui a reçu le titre du comte de Cerdagne et d’Urgell en 834, comme un signe de reconnaissance pour l’aide au refoulement de l’attaque des Maures à Narbonne. Du IXème au Xème siècle les comtes de Cerdagne et d’Urgell élargissaient constamment leurs territoires dans les vallées andorranes en achetant, en rattachant et en échangeant des terrains. En même temps les possessions des évêques d’Urgell ont aussi augmenté – en général, grâce aux dons des terrains en faveur de l’épiscopat de la part des comtes eux-mêmes mais aussi d’autres personnes. A noter: le premier souvenir de l’Andorre comme un État autonome se retrouve dans des documents de l’épiscopat d’Urgell, datés de 805.

En 1133, tous les droits aux vallées d’Andorre ont été “perpétuellement” vendus par le comte d’Urgell à l’évêque Berenguer. Les évêques espagnols sont devenus les seigneurs féodaux et les habitants d’Andorre ont dû leur payer des contributions annuelles. Au milieu du XIème siècle la défense de l’Andorre est passée dans les mains de la famille Caboé. Ses représentants recevaient les droits de propriété et les privilèges dans les vallées en échange du serment de fidélité vis-à-vis des évêques.

En 1186, la représentante de la famille Caboé a épousé le vicomte Arnault de Castelbon. Arnault et sa fille étaient les partisans des Albigeois (courant hérétique en France du Sud des XIIème-XIIIème siècles; les Albigeois dénonçaient les dogmes de l’église catholique, de la propriété foncière et de la dîme). En 1208 la fille du vicomte de Castelbon s’est mariée avec le comte de Foix, partisan des Albigeois. Plus tard, en 1257, leur héritier, le comte Roger-Bernard III de Foix, a réussi par l’intermédiaire d’un mariage dynastique à devenir un des gouverneurs les plus puissants en France du Sud. Les comtes de Foix ont refusé d’obéir aux évêques d’Urgell et une lutte sanglante a éclaté entre eux. Elle a duré jusqu’à ce que le gouverneur d’Aragon Pierre III dit le Grand (1236-1285) ait forcé l’évêque d’Urgell Pierre de Castrobono et le compte Roger Bernat III de Foix à tomber d’accord.

Le 8 septembre 1279, à Lérida, l’évêque d’Urgell et le comte de Foix ont conclu un accord (“Paréage”) concernant une double suzeraineté sur l’Andorre. Tous les deux sont devenus princes d’Andorre. Deux princes-régents habitaient hors du territoire d’Andorre, et pour une direction alternante du pays ils nommaient leurs représentants: vicaires ou “viguier”. Les Andorrans ont été obligés de payer le tribut aux princes: dans les années paires – à l’évêque d’Urgell, dans les années impaires – au comte de Foix. Le 6 décembre 1288, le deuxième “Paréage” a été conclu. Selon ce contrat, l’Andorre devait payer un tribut annuel à l’Espagne et à la France – de respectivement 340 pesetas et 960 francs. Ce contrat est en vigueur jusqu’à présent – les adeptes de l’évêque espagnol sont les co-régents d’Andorre depuis ce temps-là. Les droits des comtes de Foix ont été transmis au roi de Navarre, puis au roi de France et ensuite – au président de la République française.

En 1419, l’Andorre a obtenu la permission de créer dans son pays un organisme élu, le “Conseil de la terre”, qui s’est transformé par la suite en Conseil général. Les chefs des familles les plus influentes ont reçu le droit d’élire leurs représentants dans cet organisme.

Au cours des siècles suivants, le pays est parvenu à garder l’indépendance des puissants voisins des deux côtés des Pyrénées. Ses habitants profitaient des avantages des citoyens de l’État neutre, ne servaient pas dans l’armée, n’avaient pas de tributs militaires et bénéficiaient bien du transport libre des articles à travers les Pyrénées.

En 1580, la “Maison des Vallées” (Casa de la Vall), où ont été la résidence du gouvernement, le tribunal et la prison a été construite à Andorre-la-Vieille.

Au début du XVIIIème siècle, L’Andorre a conservé la neutralité au cours de la guerre pour un héritage espagnol dont le territoire de la Catalogne a beaucoup souffert. En 1715, l’évêque d’Urgell a officiellement prescrit aux consuls des Vallées d’Andorre n’exercer aucun ordre, à l’exception de ceux qui provenaient de lui-même et du roi de France.

En 1748, l’homme de loi Antoni Fiter i Rossell a recueilli et publié sous forme d’un livre séparé le matériel sur les traditions et les coutumes d’Andorre, et en 1763 le prêtre Antoni Puig a publié “Politar Andorrà” – code des lois et des coutumes du pays.

La Révolution française (1789-1799) a renversé la monarchie. Le roi français Louis XVI, qui était en même temps prince-régent de l’Andorre, a été exécuté en 1793. Les révolutionnaires français ont annulé le “Paréage”. Alors les habitants de la petite principauté ont commencé à avoir peur de la perte de leur indépendance et de l’engloutissement du pays par les voisins plus puissants. En 1794, les troupes françaises sont entrées sur le territoire d’Andorre cherchant à conquérir la Seu d’Urgell. Les représentants des Vallées ont réussi à convaincre le général français Chabret de renoncer à la réalisation de l’opération.

En 1806, les Andorrans se sont adressés par pétition à l’empereur français Napoléon Ier avec une demande sur le renouvellement du “Paréage”. Celui-ci y a consenti en notant que “l’Andorre est un cas politique curieux qu’il faut conserver”. Il a déclaré par décret spécial, à la demande des Andorrans, de la reconduction du “Paréage”, conformément auquel le roi de France et l’évêque d’Urgell sont devenus de nouveaux princes-régents. Cette situation a été suspendue pour une courte période en 1812-1813, lorsque l’Andorre a été annexée par la France et incorporée au territoire du Sègre (en 1813 – département du Sègre-Ter).

Au XIXème siècle, le monde commence peu à peu à connaître une petite principauté. Les voyageurs européens, arrivant en Andorre, parlent avec ravissement de la beauté de sa nature. En 1848, l’opéra parisien a mis en scène le spectacle de Halévy “Vallée d’Andorre” et en 1852, à Madrid, on a joué une zarzuela homonyme (il s’agit d’un genre musical et scénique semblable à l’opérette pendant les XVIIème et XXème siècles) de Gastambidé.

Les guerres civiles en Espagne, engagées au XIXème siècle par les Carlistes (parti clérical et absolutiste en Espagne, nommé au nom du prétendant au trône espagnol Charles Marie Isidore Benoît de Bourbon), menaçaient considérablement la neutralité d’Andorre. Les Carlistes et leurs ennemis cherchaient souvent refuge sur son territoire. En 1866, selon l’initiative du riche propriétaire foncier de Julien Plandolit i d’Areno, on a déployé le mouvement “Nouvelles réformes” et le 14 avril 1866, l’évêque Josep Caixal I Estradé (1853-1879) a approuvé les dispositions de la constitution d’Andorre. Le 31 mai 1866, la première Constitution est entrée en vigueur dans le pays – “Projet de la réforme, adopté dans les Vallées d’Andorre”. En 1869, la Constitution d’Andorre a été ratifiée par l’empereur de France Napoléon III. Conformément à la Constitution le Conseil général comprenant 24 membres, élus par les “syndics” – chefs des autorités locales, devient l’organe supérieur législatif. Depuis l’année 1867, le pouvoir laïc de l’évêque espagnol (dans le domaine d’une vie interne des communautés) a été un peu limité. En effet, son influence a été réduite aux affaires d’église.

A la fin du siècle, les difficultés économiques ont mené à l’augmentation de l’émigration de l’Andorre. L’élargissement des liens avec le monde a favorisé le développement des moyens de communication. On a installé les premières lignes télégraphiques et téléphoniques. Cependant l’Andorre restait toujours un pays isolé et peu connu. Ce ne sont que des voyageurs qui le visitaient de temps en temps.

En 1911, la première route reliant le pays avec la Seu d’Urgell en Espagne a été construite.

En 1914, Pie X a déclaré la Mère Vierge de Meritxell la “patronne des Vallées d’Andorre”. Le 8 septembre 1921, l’archevêque de Tarragone et l’évêque d’Urgell ont couronné son icône. Pour la première fois, l’hymne national d’Andorre a été exécuté pendant la cérémonie. Là on chante: “Je suis la seule fille de l’empereur Charlemagne, croyante et libre depuis déjà onze siècles. Je resterai pour toujours croyante et libre”. Le 8 septembre est devenu une fête nationale en principauté – le Jour de la Mère Vierge de Meritxell – protectrice de l’Andorre.

Après l’année 1914, l’Andorre a commencé à sortir de son isolement traditionnel.

En 1928, le gouvernement espagnol a organisé une communication postale avec l’Andorre et a mis en circulation les timbres avec l’image des aspects fantastiques d’Andorre. La France a fait la même chose trois années plus tard. En 1929, la première grande centrale a été construite en Andorre. Jusqu’à ce temps-là, le pays obtenait de l’énergie de petits générateurs électriques appartenant aux communautés séparées. La nouvelle société “Forces Hydroélectriques d’Andorre” a reçu tous les droits à l’exploitation des ressources hydro-énergétiques. On a attiré les étrangers pour le travail dans cette société.

En 1930, la lutte pour l’introduction du droit de vote universel a été engagée. A l’automne 1933, presque toute la population adulte d’Andorre a exigé des autorités locales, ainsi que de la France et de l’Espagne, l’introduction du droit de vote universel et des avantages à l’utilisation des richesses naturelles de leur pays. L’Espagne a accepté ces exigences et la France a menacé l’entrée des troupes (ce qui, tout de même, était en contradiction avec les accords espagnols et français concernant l’Andorre). La presse d’Espagne et de France ont appelé ces événements la “Révolution d’Andorre”.

Le 10 juin 1933, les autorités judiciaires ont dissous le Conseil général d’Andorre et les vicaires des princes ont fixé l’organisation d’un nouveau scrutin. La réforme du système électoral, suite à laquelle le droit de vote a été reçu par toute la population masculine au-dessus de 25 ans, a été réalisée le 17 juin. Les Andorrans ont aussi obtenu l’abrogation de la série de lois féodales ayant reçu les avantages de jouissance des terrains de la commune, des prairies, des forêts et des eaux. La même année, on a prolongé la route jusqu’au Pas de la Casa à la frontière française pour relier l’Andorre à la France. Avant cette construction, même les membres du Conseil général devaient arriver aux réunions à dos de mulets à travers des sentiers montagneux.

En juillet 1934, l’émigré russe Boris Skossyreff, qui s’est nommé “le comte d’Orange”, accompagné par quelques officiers de la Garde blanche et par certaines personnes douteuses émigrées russes, a pénétré sur le territoire d’Andorre depuis la France. S’étant installé d’abord dans la capitale d’Andorre-la-Vieille, et plus tard dans la ville voisine de Soldeu, il a usurpé le pouvoir avec le soutien complet d’une population locale. S’étant proclamé le “roi d’Andorre Boris Ier” il a promis de réaliser les réformes et la modernisation du pays.

Boris Skossyreff est le fils des nobles ruinés, émigrés de la Russie. En 1934, il a eu 38 ans. Dans sa jeunesse, il s’intéressait aux pays “nains” et aux territoires peu connus. Ayant visité Marseille et Toulouse, Boris Skossyreff passait beaucoup de temps dans les bibliothèques locales en étudiant en détail l’histoire d’Andorre. Dans le sud de la France, il a aussi rencontré les guides des caravanes d’éleveurs à travers les Pyrénées et les Andorrans-immigrants. Boris Skossyreff s’intéressait beaucoup à la “révolution d’Andorre”. Il se lamentait dans les lettres à ses amis que les Andorrans “n’avaient pas de chef… d’organisation nécessaire et de programme des actions ultérieures…”. Donc la tentation de remplir ce vide est apparue.

Boris Ier régissait les décrets et les manifestes, destituait souvent les ministres et les chefs des communautés (districts) locales, dirigeait les pétitions à Paris, Madrid et à la Société des Nations avec la demande de reconnaître officiellement l’indépendance de “son” royaume. “Le roi d’Andorre Boris Ier” se présentait comme le partisan d’une démocratie nationale dirigeable. L’idée de cette démocratie “sous le sceptre d’un monarque éclairé” se réalisait ardemment en Andorre par les émigrés russes.

Les premiers pas du pays pour l’obtention de la souveraineté et de la “voix indépendante” dans la région sont liés au règne de Boris Skossyreff.

En particulier, pendant son règne, Skossyreff a non seulement confirmé le droit de vote universel, reçu lors de la “révolution d’Andorre”, mais il a édité une série de décrets, dans lesquels il appelait les Andorrans à ne pas se soumettre aux directives françaises et espagnoles. Il a déclaré toutes les ressources naturelles patrimoine national. En fait, il s’agit non seulement des stations balnéaires et des sources minérales. Le sous-sol d’Andorre contient du minerai de fer, de plomb, du charbon brun (lignite), du cuivre et de la pyrite. Sur les pentes montagneuses, il y a beaucoup d’essences d’arbres remarquables, en outre beaucoup d’entre elles ne peuvent être rencontrées nulle part ailleurs en Europe.

“Le roi Boris Ier” a interdit la propriété privée à la terre et à ses ressources. Elles se trouvaient jusqu’à présent soit la propriété de l’État, soit la propriété des communautés (régions) donnant, à leur tour, à certains citoyens, y compris aux étrangers, les lots de terrains au bail et à la concession. Ces actions ont trouvé le soutien parmi la population locale mais elles ont bien irrité l’Espagne et, surtout, la France.

Les efforts de modernisation du pays continuaient. En 1935, le Conseil général a donné une concession à la société “Radio d’Andorre”.

Quand la guerre civile a commencé en Espagne, Boris Skossyreff n’a soutenu en public aucun des partis. En effet, il est devenu un allié “souterrain” des autorités républicaines dans la lutte contre les franquistes. Il a permis la traversée des émigrés espagnols en France et dans d’autres pays européens, mais, en même temps, il a interdit aux “observateurs internationaux” (du Comité de non-intervention aux affaires espagnoles à Londres) de contrôler la neutralité de l’Andorre, ce qui a provoqué une critique violente de Chamberlain (premier ministre de la Grande-Bretagne à cette époque). Il a traité Boris Skossyreff “de l’agent peut-être pas de Moscou, mais des républicaines ou de La Pasionaria (Dolores Ibárruri, secrétaire générale du Parti communiste) de toute façon…”.

En février 1939, lorsque certaines unités d’une armée espagnole républicaine et les réfugiés ont été acculés à la frontière espagnole et andorrane, Boris Ier leur a permis, malgré les menaces de Franco, de passer à travers l’Andorre vers la France tout en obligeant la population locale à prêter un concours nécessaire aux émigrants.

Après la conquête de toute l’Espagne, Franco a décidé d’occuper toute l’Andorre et de faire justice de son “roi russe” Boris Ier. Mais la France, qui n’a pas été intéressée au renforcement du régime ennemi sur les lignes méridionales, est intervenue en faveur de l’Andorre.

En 1940, la France est occupée par les nazis. Ils craignaient (et pas en vain) que l’Andorre puisse devenir l’une des bases de repli pour la Résistance française, avant tout pour les troupes de débarquement et pour les agents du général de Gaulle. Donc on a décidé à Vichy et à Berlin d’écarter le régime de Skossyreff et de l’exterminer. A l’automne 1941, les agents de la France de Vichy avec le concours des services secrets de Franco ont arrêté “le roi d’Andorre Boris Ier” à Soldeu et l’ont envoyé dans le camp de concentration de Verne (France) où il est mort en 1944.

Pendant la Deuxième guerre mondiale, lors des années 1939-1945, l’Andorre a conservé la neutralité, bien qu’elle ait donné abri à de nombreux réfugiés. En 1940, ce n’est que l’intervention du nonce du Pape qui a prévenu l’invasion des troupes allemandes (du sud de la France) et espagnoles (de la Seu d’Urgell) en Andorre. Tout de même, les années de guerre ont laissé des traces sur l’Andorre. En 1941, le droit de vote universel pour les hommes a été annulé. En 1944, les unités allemandes et le détachement de la garde espagnole civile sont pourtant entrés sur le territoire d’Andorre, mais en 1945 elles ont été évacuées.

Après la fin de la Deuxième guerre mondiale le droit de vote réservé aux hommes a été rétabli.

Dans les années 50, le développement de l’Andorre est devenu très impétueux, la population a doublé et a dépassé 12 000 personnes des années 1952 à 1964. Le niveau de vie est monté. La reprise de l’économie a commencé. Le pays se trouvant isolé pendant beaucoup de siècles est devenu un endroit populaire pour le tourisme, lié, avant tout, au ski, déclaré sport national en Andorre. Les jeunes Andorrans se sont mis à étudier à l’étranger.

En 1966, on a introduit la Loi sociale. En 1968, on a fondé “la Caisse d’assurance d’Andorre”, on a mis en œuvre un service automatique téléphonique et télégraphique. En 1967, l’Andorre est visitée par son coprince du côté français, le président de la République française en 1959-1969, Charles de Gaulle. En 1973, la première rencontre depuis le XIIIème siècle des deux coprinces, l’évêque d’Urgell Joan Martí i Alanis et le président français Georges Pompidou a eu lieu.

En 1970, le droit de vote a été décidé pour tous les Andorrans âgés de plus de 21 ans (hommes et femmes). En 1977, le droit de vote a été également accordé aux étrangers à la première génération au-dessus de 28 ans. (En 1985, le droit de vote a été abaissé à 18 ans).

En 1975, les premiers partis politiques sont apparus: l’Union démocratique dénonçant la discrimination et se prononçant pour la suppression des survivances féodales, pour la liberté de parole et des associations; le Parti conservateur de la majorité de la principauté et le Parti libéral des retenus. Le premier journal andorran a été publié.

En janvier 1981, le “Décret de la réforme des institutions” stipulant la création du Conseil exécutif a été adopté. Une année plus tard, une réforme politique importante a été effectuée – on a divisé le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif.

La même année, le pays a été gravement sinistré à la suite d’inondations qui ont causé des dommages économiques considérables et ont fait beaucoup de morts et ont suspendu la communication entre l’Andorre et les pays voisins.

En mai 1985, lors du référendum les citoyens du pays ont approuvé une nouvelle constitution selon laquelle l’Andorre a été proclamée comme “État autonome démocratique”. Le pouvoir des princes a été reconnu d’une manière formelle. Conformément à la constitution, pour la première fois dans l’histoire du pays on a accordé le droit à la formation des partis politiques et des syndicats et on a créé un tribunal indépendant. Peu de temps après l’adoption de la constitution, la France et l’Espagne ont reconnu la souveraineté de l’Andorre.

En décembre de la même année, les premières élections au Conseil général ont eu lieu selon une nouvelle loi électorale où l’âge du droit de vote a été réduit de 25 à 18 ans. En janvier 1986, le Conseil exécutif a été créé en Andorre conformément au “Décret de réforme des institutions de l’année 1981”.

En juin 1990, l’Andorre a signé l’accord sur une union douanière avec la Communauté européenne. Le nouveau Code pénal a été adopté.

Au référendum du 14 mars 1993, la plupart des citoyens ont voté pour l’introduction d’une nouvelle constitution démocratique, qui a supprimé un système féodal existant depuis 1278. Alors l’Andorre est devenue une principauté souveraine parlementaire et dans la pratique une république.

Ses gouverneurs, le président de la France et l’évêque d’Urgell, sont les coprinces d’Andorre et sont représentés dans le pays par les gouverneurs généraux-vicaires (viguiers). Le viguier de l’évêque est remplacé tous les trois ans, et le préfet du département français des Pyrénées-Orientales est le viguier du président de la France pendant toute sa vie.

Les coprinces restant les chefs d’État gardaient le droit de veto concernant les questions des relations internationales et la loi. La constitution garantissant aux citoyens des droits généraux de l’homme et les libertés politiques, a permis de créer les partis et les syndicats. Le gouvernement du pays a reçu le droit d’établir des impôts sur le revenu. Après la réception d’une approbation officielle des coprinces et de l’approbation par le Conseil général de l’Andorre (le 2 mars) la nouvelle constitution est officiellement entrée en vigueur le 4 mai 1993.

Jusqu’à l’année 1993, l’Andorre a officiellement été une principauté féodale sous un protectorat commun de la France et de l’Espagne. Les co-régents ont nommé les représentants-vicaires avec les pouvoirs des chefs d’État.
Le 4 juin 1993, le « Traité de bon voisinage et de coopération entre le royaume d’Espagne, la République française et la principauté d’Andorre » a été signé. Suite à ce traité, l’Andorre a reçu un nouveau statut autonome: les pouvoirs des chefs d’État ont été limités avec l’introduction d’un nouveau système parlementaire.

L’Andorre a été reçue à l’ONU le 28 juin 1993. Le pays a supprimé les taxes à l’importation des marchandises des pays de l’EU, mais elle ne s’est pas jointe à cette organisation. La France a cessé de représenter les intérêts d’Andorre aux affaires internationales et elle a perdu le droit d’envoyer la police dans ce pays pour soutenir la loi et l’ordre.

Depuis 1997, l’Andorre s’est renforcée et aujourd’hui elle a consolidé ses positions comme un grand centre touristique et commercial d’Europe. Dans le pays, il n’y a pas d’impôt direct – l’Andorre reste “un paradis fiscal”; ce n’est qu’à la fin de l’année 2007, suite à une crise financière mondiale que l’Andorre a établi une série d’impôts directs d’abord pour les non-résidents, et puis pour les sociétés locales et pour la population. Aujourd’hui la modernisation de la principauté continue de manière active. Les technologies informatiques se développent activement dans le pays. L’Andorre est le premier pays européen où la fibre optique couvre tout le territoire (depuis 2002). Après la création de la télévision nationale le réseau télévisé s’est élargi.

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