Du 23 au 26 février, Andorre a accueilli le Summit Art & Innovation 2023. Cet événement a servi à mettre en relation des professionnels de secteurs d’activité classiques avec des disrupteurs, des banques et des institutions publiques plus enclins à la technologie blockchain. Dans le cadre de cet événement, nous nous sommes entretenus avec l’un des intervenants du Summit, Pau Augé, COO d’Augé Holding Grup (entreprise andorrane qui sponsorise l’événement), et avocat fiscal spécialisé dans les nouveaux modèles économiques et la blockchain.
“L’Andorre a besoin d’événements comme le Summit Art & Innovation, car ils illustrent l’engagement à diversifier notre économie, à positionner l’Andorre à l’avant-garde de la technologie réglementaire et à devenir un point d’attraction pour les investisseurs et les entrepreneurs internationaux”.
Les innovations et l’art
Le Summit s’articule autour de deux axes principaux. Le premier, l’innovation, sera véhiculé par des présentations de professionnels spécialisés dans la finance, d’avocats ayant une connaissance des nouvelles technologies, d’entrepreneurs qui développent des modèles d’affaires basés sur la technologie blockchain, des institutions publiques qui suivent une stratégie de régulation du secteur, ainsi que des entreprises internationales et nationales qui parraineront l’événement et se positionneront comme des agents du changement pouvant promouvoir, accompagner et investir des efforts et de l’argent dans de nouveaux modèles d’affaires.
Le deuxième axe, l’art, a été promu grâce aux magnifiques œuvres du célèbre sculpteur Lorenzo Queen, qu’il a exposées par le biais de NFT que toute personne visitant le Summit pouvait acheter. L’événement a été également bénéficié de collaborations exceptionnelles, comme AutoBello, qui a apporté à la Principauté d’Andorre une exposition de véhicules de luxe comme partie plus “ludique” du Summit.
Personnellement, les participants les plus intéressants ont été Alejandro Salomundo et Delox.
La technologie blockchain comme la base des nouvelles technologies
Le secteur de la blockchain est de plus en plus populaire aujourd’hui. La technologie blockchain permet d’enregistrer toute transaction, tout accord ou tout acte de manière immuable, traçable et publique. Cette technologie repose donc sur les piliers de la confiance et du consensus. C’est pourquoi de plus en plus de modèles économiques liés à cette nouvelle technologie apparaissent, conduisant à davantage de garanties, de sécurité et de confiance dans les transactions des consommateurs – des crypto-échanges à la tokenisation des actifs physiques ou, par exemple, aux Smart Contracts qui s’auto-exécutent (logiciel autonome) sans l’intervention des parties.
Cependant, le besoin de réglementation, conséquence de la connaissance des détails de chaque modèle d’affaires basé sur cette technologie, commence à nuire à la décentralisation (un pilier fondamental de la blockchain), bien qu’elle apporte une sécurité juridique aux acteurs du marché.
L’Andorre : les buts et les objectifs
La nouvelle loi qui développe les actifs numériques (loi 24/2022) nous donne une plus grande visibilité en tant que nation engagée dans les nouvelles technologies. Néanmoins, l’Andorre doit renforcer sa marque pays (Marca Andorra), en fixant les limites les plus bas possibles pour les investissements étrangers si nous voulons qu’elle soit une référence mondiale pour les investisseurs, les entrepreneurs et les multinationales d’ici 5 à 10 ans.
L’Andorre doit aspirer à être un centre entrepreneurial (et un Living Lab) concentré sur quelques kilomètres carrés et capable de générer plus de 50 % de son PIB dans des modèles d’entreprise diversifiés, en réduisant sa dépendance vis-à-vis du tourisme et du commerce, qui doivent également continuer à être importants comme l’un des principaux secteurs de l’économie.
En tant que pays, nous devons faire un pas en avant pour devenir une référence éducative dans le domaine des nouvelles technologies et des études liées au sport, à la médecine, à la biologie, etc. De même, le pays doit devenir en 10 ans l’une des capitales internationales du luxe, offrant une gamme inégalée de loisirs, de gastronomie, de sport, de santé, etc.
Je pense que les contrats juridiques intelligents, le registre public des entreprises et la propriété basée sur la technologie blockchain feront partie des prochains défis des États. La réduction de la bureaucratie et la nécessité pour les professionnels de certifier les transactions alors que la technologie pour le faire existe déjà n’auront plus de sens dans les années à venir.
La mise en place de partenariats avec des entreprises spécialisées dans la traçabilité des crypto-monnaies devrait être établie dans toutes les banques du pays dès que possible, ainsi que la possibilité de déposer des crypto-monnaies dans les institutions bancaires – avec la possibilité de les aliéner, de les mettre en gage, de les hypothéquer ou de les introduire dans le secteur légal de la manière dont le consommateur le souhaite.
Le Summit-2024 et ses participants potentiels
Je souhaiterais qu’une des principales plateformes d’échanges soit présente ici par l’intermédiaire d’un représentant de sa société. L’idéal serait qu’une institution bancaire de classe mondiale soit présente au Summit, ainsi que des entreprises spécialisées dans la création d’algorithmes de trading ou d’arbitrage (voire d’intelligence artificielle) et des entrepreneurs capables de programmer des Smart Contracts B2B et B2C dans des modèles web 3 et qui ont des sites web qui fonctionnent déjà avec le grand public au niveau international. En outre, les grandes marques qui ont développé leurs propres produits collatéraux avec des NFT pourraient faire des présentations lors du summit, ce qui serait formidable.
La présence d’un membre des institutions européennes qui ont promu le règlement MICA serait importante. Il serait également très souhaitable que le maximum d’entreprises du pays sponsorise l’événement, afin de générer un consensus encore plus grand au sein de la nation. Enfin, il serait fantastique d’organiser une fête d’ouverture ou de clôture du Sommet où les billets pourraient être fabriqués ou développés par une entreprise spécialisée dans l’émission de jetons utilitaires basés sur la blockchain.
J’espère que l’année prochaine, le Summit pourra également se tenir en anglais, même si je pense que, pour le moment, avoir l’espagnol comme langue de référence est important pour la cible que nous essayons d’atteindre”.
