Cela fait un moment que la question du logement est devenue une inquiétude sociale de première ampleur. Ces derniers temps, l’accent a été mis sur la rareté de l’offre, le prix élevé par rapport au pouvoir d’achat moyen des citoyens et même l’influence négative des investissements étrangers. Cependant, certaines initiatives prometteuses ont commencé à voir le jour pour mettre sur le marché des logements locatifs à un prix abordable en achetant ou en louant des bâtiments désaffectés qui seront réhabilités pour être mis à la disposition des citoyens qui en ont besoin.
De plus, la communauté d’entreprise andorrane vise la solution de développer des initiatives publiques-privées qui implique les mairies en fournissant des terrains communaux à coût zéro pour les constructeurs et promoteurs qui mettraient en œuvre des projets destinés à résoudre le manque de logements locatifs ou d’achat à prix modéré et abordable par une majorité de la population du pays.
Il ne faut pas oublier qu’une réflexion a également été engagée sur certains des effets négatifs, évidemment pas tous, de l’investissement étranger et de la prolifération des promotions de luxe et de la façon dont ce phénomène a pu influer sur la hausse incontrôlée du prix du logement. En effet, certaines mesures législatives ont été prises visant à atténuer les effets néfastes du développement incontrôlé de la construction, notamment la capacité d’accueil de notre territoire et le nombre maximum de foyers et d’habitants pouvant garantir des ressources suffisantes, telles que l’eau ou l’énergie, qui puissent continuer à être disponibles et éviter ainsi de paralyser la situation.
La logique des événements me fait penser que d’une manière ou d’une autre, une partie du problème est bien identifié et avec quelques efforts, cela sera certainement résolu dans les années à venir. Je souhaiterais cependant me concentrer sur les véritables protagonistes de ce processus, qui ne sont rien de moins que nos citoyens et sur la composante la plus émotionnelle de toute cette stratégie, qui doit servir à les ramener à l’équilibre, à une normalité sans heurts inutiles.
Le processus décrit ci-dessus peut être promu de plusieurs manières, mais il y en a une qui se démarque des autres. Je parle par rapport à cette stratégie qui se concentre sur les gens et leurs émotions. Il ne suffit pas de régler le problème du logement en un éclair et par l’urgence et l’improvisation. Autrement dit, l’ensemble des citoyens de notre pays méritent quelque chose de mieux, de plus organisé, de planifié et qui intègre tous ces éléments déjà présents aujourd’hui qui marqueront l’avenir de l’humanité.
Si quelqu’un s’en souvient, il y a quelque temps, il m’est venu de parler des avantages des ARE’s Aires Résidentielles Stratégiques et de la possibilité réelle de pouvoir faire face au développement urbain du pays pour faire face aux besoins de créer des logements à un prix raisonnable pour une immense majorité de la population. La proposition consistait en une stratégie globale pour le pays impliquant le gouvernement, les mairies et l’initiative privée, mettant à la disposition des promoteurs des terrains communaux à coût zéro, en construisant avec les techniques les plus modernes du système modulaire et préfabriqué, ce qui permettait en même temps une exécution plus rapide et plus économique, générant toute une série de services tels que des jardins, des potagers, aires de loisirs, centres civiques, aires de sport et d’observation de la nature, qui ont généré des unités de vie qui, avant tout, ce qu’elles faisaient étaient dignes de l’être humain auquel elles étaient destinées.
Aujourd’hui, j’ose aller un peu plus loin, conscient des apports de ce qui est si à la mode, « l’intelligence artificielle », dont tout le monde parle même à la légère de ses usages les plus courants, mais, je voudrais souligner celui de l’usage qui touche l’être humain au plus près et qui apporte plus de valeur ajoutée à sa vie.
Que se passerait-il si, dans les ARE, nous intégrions un quatrième élément : les personnes, les destinataires d’une si noble initiative, et nous le faisions à partir de l’analyse de leurs émotions, de leurs sentiments, de leurs préférences, de leur confort et de leur bien-être, et de la « neuroscience », c’est-à-dire en étudiant le système nerveux et les différents éléments qui interagissent au niveau cognitif et comportemental. Si nous faisons un pas de plus dans ce sens, nous arrivons au « neurourbanisme » et à la « neuroarchitecture », concepts qui découlent tous de la neuroscience et que nous allons mettre en relation avec l’intelligence artificielle émotionnelle.
Le neurourbanisme représente l’utilisation des principes des neurosciences pour construire des espaces qui combinent l’emplacement dans l’espace avec la santé physique et émotionnelle dans le but de mieux comprendre les impacts de l’espace physique sur le cerveau humain et comment il peut influencer son comportement. Il recherche l’équilibre entre stimulation et relaxation afin que, grâce à l’interaction avec l’espace physique, l’épanouissement personnel de l’individu qui l’occupe soit atteint, même en y pénétrant si profondément qu’il parvient à analyser les aspects qui vont au-delà de la perception et le contrôle conscient de l’être humain.
La neuroarchitecture est basée sur les sensations des gens à occuper les espaces où ils vivent et développent leur vie. En fait, l’architecture qui prend en compte l’étude du cerveau est née en 1998 de la main du scientifique Fred H Gage qui, avec Peter Ericksson, a découvert comment le cerveau humain était capable de fabriquer de nouvelles cellules nerveuses, des neurones en béton , grâce au fait de vivre dans un environnement plus stimulant. Une découverte révolutionnaire, car jusqu’à ce moment-là, on croyait que ces cellules étaient détruites tout au long de la vie mais jamais récupérées. Cette science influence nos émotions et nos comportements de telle manière qu’elle est capable d’améliorer nos compétences sociales et cognitives, de stimuler la créativité, d’augmenter la capacité de concentration et de réduire le niveau de stress.
Si nous appliquons l’intelligence artificielle émotionnelle à travers des mécanismes modernes qui sont aujourd’hui à la pointe de la connaissance et de la science, nous verrons comment à travers les matériaux, les formes, les couleurs, la lumière, la végétation, de l’orientation de la température, des vues, et tant d’autres aspects , nous avons un impact formidablement efficace sur la qualité de vie des gens et finalement, nous les aidons à se rapprocher d’une manière claire du concept « bonheur », si loin de la dureté de notre quotidien.
Donc, réalisons une fois de plus l’opportunité que nous offre notre exclusive Andorra Living Lab de développer une nouvelle expérience « Smart country », mais cette fois centrée sur le bien-être émotionnel des futurs bénéficiaires de la stratégie nationale du logement. Le résultat serait le renforcement d’un logement abordable de la plus haute qualité et confort et tout cela grâce à l’intelligence artificielle émotionnelle appliquée à la neuroscience.
Imaginons quel exemple pour le monde et quelle manière intelligente, empathique et synergique de la « Marque Andorre » à travers la création d’un modèle de style de vie avant-gardiste et surtout, avec la vertu d’être né au service du bien-être physique et émotionnel de nos citoyens!
Pere Augé, PDG et associé fondateur de l’entreprise Augé Holding Group
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