Nous voulons ouvrir ici une branche de Institut national d’éducation physique de Catalogne, a dit e maire de la Seu d’Urgell, Jordi Fàbrega

Nous voulons ouvrir ici une branche de Institut national d'éducation physique de Catalogne, a dit e maire de la Seu d'Urgell, Jordi Fàbrega

Élu en juin 2019, le maire de la Seu d’Urgell, Jordi Fàbrega, a parlé à all-andorra à propos des projets les plus importants de la ville, y compris l’ouverture d’une branche d’INEFC Sports et Université de recherche de Catalogne et l’installation de systèmes GPS à l’aéroport d’Andorre-la Seu d’Urgell avant le printemps de l’année prochaine afin que l’aéroport puisse enfin recevoir des vols commerciaux. Il a aussi partagé ses pensées sur les perspectives de l’indépendance de la Catalogne et a critiqué le gouvernement espagnol et comme il craint la démocratie.

Entretien : Irina Rybalchenko

Le problème de la modernisation de l’aéroport de la Seu d’Urgell a été discuté pendant plusieurs années. Mais il ne peut pas encore recevoir des vols commerciaux. Est-ce que ce sujet est adressé d’une manière ou d’une autre ?

La question principale de tout aéroport est la sécurité des passagers. En raison du terrain à la Seu (l’aéroport est entouré de montagnes), il faut un système GPS ici. Les autorités de sécurité aériennes espagnoles ont essayé de résoudre le problème sans un système GPS, parce qu’en Espagne, en principe, il n’y a aucun aéroport qui utilise un système GPS.

Finalement, il a été décidé de demander conseil et coopération à Suisse à ce sujet parce qu’ils ont des aéroports très semblables à celui-ci. Et en Suisse ils n’ont pas trouvé d’autre solution que de faire servir un système GPS. Ce mois de septembre, les suisses vont conduire plusieurs tests ici et ils vont montrer comment et sous quelles conditions devrait s’installer un système GPS.

S’il n’y a aucune autre option, il sera installé. Ce procès prendra de huit à neuf mois. Ainsi, en printemps 2020, nous pourrons y avoir des vols commerciaux.

Est-ce qu’il y a déjà des compagnies aériennes intéressées ?

Tout d’abord, il y a des compagnies charters qui transportent des skieurs en hiver de l’Angleterre à l’Andorre. En ce moment, l’aéroport le plus proche est l’aéroport Lleida – Alguaire. En été, il y a des avions qui volent de cet aéroport à Majorque. Je crois qu’il serait intéressant de voir ces compagnies charters porter des touristes jusqu’ici. Mais, bien sûr, ceci ne sera possible qu’après installer un système GPS, parce que sans celui-ci l’aéroport ne peut recevoir que des jets petits privés.

Est-ce que les services taxi aériens sont populaires de nos jours ?

En 2018, le volume de vols a augmenté mais le coût des services est très élevé. Ce service ne peut être utilisé que par des passagers avec un grand pourvoir acquisitif, et notre objectif est que les vols soient accessibles au public général.

Mais qui est responsable de cet aéroport, la Catalogne ou l’Espagne ?

L’aéroport est en Catalogne et les services de l’aéroport dépendent du gouvernement de Catalogne. Mais Madrid est responsable d’émettre les permis et de résoudre les problèmes de sécurité de l’aviation, et donc il est responsable d’installer le système GPS à l’aéroport.

En ce moment, l’Andorre cherche à construire son propre aéroport, qui pourra recevoir des avions de passagers grands, au lieu de jets petits comme à l’aéroport de la Seu d’Urgell. Croyez-vous que ce projet crée une grande compétence pour votre aéroport ?

Je comprends que l’Andorre veuille recevoir des passagers dans son territoire: c’est logique. Et bien sûr que nous respectons la décision du gouvernement d’Andorre. Après tout, cet aéroport sera contrôlé totalement par l’Andorre et ne dépendra pas des gouvernements espagnol et de catalogne. L’aéroport de la Seu d’Urgell est aussi une grande opportunité pour accepter des vols commerciaux, mais en dehors de l’Andorre, à 15 km de la frontière. Mais je pense que si l’aéroport en Andorre est construit, nous devrions le faire compatible avec l’aéroport de la Seu d’Urgell, pour que l’un des projets ne remplace pas l’autre, mais qu’il l’utilise.

Les vols commerciaux sont une question, mais il y a aussi des écoles de vols, des “vols de loisir” pour les touristes… Tout ceci, si l’aéroport en Andorre est construit.

De toute façon, nous devons commencer à accepter des vols commerciaux, et ensuite l’Andorre décidera si elle a besoin de son propre aéroport, ce qui impliquera des dépenses de recherche dans le domaine économique et de la protection environnementale.

En plus des difficultés techniques dues aux particularités de la topographie du pays.

Quelle est la capacité maximale de l’aéroport de la Seu d’Urgell ?

Nous ne parlons pas d’un aéroport comme par exemple celui de Girona ou Palma. Nous avons des touristes qui viennent ici chaque année, mais bien sûr ils ne vont pas utiliser des jets.

Nous ne pouvons pas prévoir combien de passagers vont venir ici avec des jets, mais je doute qu’il y ait plus de trois ou quatre vols par jour.

L’Andorre est visitée par à peu près 8 millions de touristes par an. Le nombre de véhicules qui traversent la frontière de l’Espagne à l’Andorre est d’à peu près 3 millions.

En ce moment, l’aéroport est utilisé plutôt comme une plate-forme de tournage. Par exemple, en août, il y avait des compétitions de voitures sportives américaines et européennes . Est-ce que d’autres événements sont programmés dans un futur proche ?

L’aéroport essai de diversifier ses activités et non pas seulement transporter des personnes d’un endroit à un autre. Il y a un restaurant avec des vues incroyables près de l’aéroport. Nous tournons des films et des publicités ici, et nous célébrons des conférences avec la participation de compagnies de Barcelone. En même temps, il y a un taxi aérien à l’aéroport et une compagnie qui est impliquée dans la réparation d’avions.

Il y a aussi une compagnie d’hélicoptères, Helitrans, qui se charge de la logistiques de touristes et installe aussi des lignes électriques et des équipements d’éclairage dans les pistes de ski. Maintenir les infrastructures exige de l’argent, et nous devons le réussir de formes différentes. Il y a un grand problème, des quantités énormes de circulation à la frontière entre l’Espagne et l’Andorre, ce qui implique parfois plusieurs heures pour arriver en Andorre.

J’ai posé cette question au ministre de l’économie d’Andorre, Jordi Gallardo Fernandez, et il a dit que ce problème devra être adressée avec l’Espagne. Que pensez-vous à ce propos ?

Évidemment, la douane et la frontière sont sous le contrôle du gouvernement espagnol qui devrait résoudre tous les problèmes qui surgissent. Le problème existe, surtout lors de la haute saison ou les week-ends. Je pense que ceci pourrait être un problème de plus, pour l’Espagne et pour l’Andorre.

Nous devons comprendre comment il serait techniquement possible, sans nuire à l’environnement et le paysage. Ainsi, les deux gouvernements devraient se réunir pour comprendre si ceci est possible ou non. Et si c’est possible, comment l’exécuter.

Pensez-vous que ce problème est une priorité ? Ou ce n’est pas vraiment urgent, selon vous ?

Je pense que c’est un problème prioritaire, même si très cher. Il est aussi important de construire le tunnel Tresponts près de Coll de Nargo, qui reliera la Seu d’Urgell avec Lleida.

Ainsi, il y aura une autre route depuis Barcelone, une alternative à celle qui passe par le tunnel du Cadi. Le coût du projet est de 35 millions d’euros. Toute l’infrastructure routière dans les Pyrénées est très imparfaite.

Cependant, en Espagne, il y a d’autres zones avec les mêmes montagnes que nous avons, mais leurs routes ont de meilleures conditions et les gens de différentes vallées peuvent aller rapidement de l’une à l’autre.

Nous devons considérer améliorer la logistique dans tous l’axe ibérique de Puigcerdà à Vielha. Ici, à la Seu d’Urgell, il nous est très compliqué de réaliser des activités économiques avec la vallée limitrophe et avec des villes telles que Pallars, Sobirà ou Sort. Les routes sont mauvaises et le problème est que les Pyrénées catalanes ne représentent que 1% de la population de Catalogne.

Ainsi, la constructions de routes n’est pas une priorité pour le gouvernement espagnol. Mais ceci n’est pas juste. Si nous voulons de la justice dans le pays, nous devrions recevoir de l’argent et des subventions de la même façon que d’autres parts d’Espagne. De nouvelles routes nous aideraient à avoir des activités économiques avec toute les Pyrénées, ce qui rendra la marque Pirineus plus puissante et attractive.

Le ministre andorran, Jordi Gallardo, m’a aussi parlé de l’idée de mettre en marche la voie ferrée de Barcelone à Andorre…

Oui, depuis Barcelone, en train, nous ne pouvons arriver qu’à Puigcerdà, et avec le train de haute vitesse, jusqu’à Lleida. L’idée est de développer la branche Barcelone-Puigcerdà et ensuite développer une nouvelle voie qui arrive à l’Andorre. Mais il faut d’abord moderniser la branche existante parce qu’elle n’a pas changé depuis il y a 50-60 ans.

Les personnes doivent passer quatre heures en route et les trains modernes peuvent couvrir la même distance en deux heures seulement. Bien sûr, si nous décidons de développer la branche jusqu’à l’Andorre, celle qui existe déjà sera modernisée plus rapidement. Mais je ne connais rien à propos des programmes de Catalogne à ce propos et personnellement je n’ai rien entendu à propos d’initiatives spécifiques de l’Andorre non plus.

Pouvez-vous nous parler à propos de projets intéressants dans les domaines de tourisme, culture et sport ? Quel est votre budget total ? Quels sont les projets communs les plus importants avec l’Andorre et d’autres villes de Catalogne?

Nous avons un patrimoine culturel et naturel riche, ainsi qu’un environnement idéal pour les sports, et c’est ce que nous devons faire servir le plus. Les habitants de Barcelone ont aussi l’opportunité de faire du sport dans la nature, mais pas dans des endroits isolés comme ici. Vous pouvez faire du rafting dans le parc du Sègre.

Lors de la dernière semaine de septembre, du 25 au 29, aura lieu le championnat du monde de slalom (canoë-kayak). C’est le troisième événement de cette magnitude : en 1999 et puis en 2009, la Coupe mondiale s’est tenu ici. Le 14 septembre aura lieu la septième édition de la course transfrontalière, dont la course traversera la frontière d’Espagne et d’Andorre.

Chaque année la direction change : cette année la course commencera à la Cathédrale de la Seu et finira à Sant Julià, en Andorre, et l’année prochaine ce sera dans la direction opposée. Cet événement sportif réunira beaucoup de personnes et c’est une façon incroyable de démontrer comment des pays voisins peuvent travailler ensemble.

En septembre, il y aura aussi une des étapes de la course cycliste La Vuelta, qui passera par la Seu et finira à Andorre. Barcelone s’est aussi présenté comme hôte des Jeux olympiques d’hiver en 2030, et je suis sûr que si Barcelone gagne, l’Andorre pourra aussi se joindre avec ses pistes de ski.

Oliana est un endroit connu pour les alpinistes, Organya pour le parapente. Nous offrons de l’écotourisme qui est à la mode en ce moment, parce que ça ne pollue pas l’environnement. Nous sommes très fiers de notre équipe de basket féminin, SEDIS. Elle a eu la place de choix en Europe, et est devenu une équipe de la première division. Pour une ville comme la Seu qui n’a que 12.000 habitants, ceci est une grande réussite.

En ce qui concerne le domaine culture, le centre historique de notre ville est un véritable musée avec ses places, bâtiments et le palais de l’évêque. Notre bijou et trésor est la seule cathédrale romane de Catalogne, la Cathédrale de Santa Maria de la Seu d’Urgell. Notre cathédrale est candidate à être un site inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, tout comme la Casa de la Vall d’Andorre et ses 14 églises romanes et le château français de Foix : c’est notre candidature commune de trois pays différents, l’Espagne, l’Andorre et la France. Si nous agissons comme un front uni, nous serons capable d’augmenter le nombre de visiteurs de Foix, Andorre et la Seu, ainsi que la région de l’Alt Urgell. Ceci nous renforcera comme marque en ce qui concerne le patrimoine culturel.

Si tout se passe bien, notre objectif est de le réussir en 2023 ou 2024.

Pendant l’été, le Festival de musique ancienne des Pyrénées, FëMAP est aussi une perle. Des concerts sont tenus à différents endroits des Pyrénées, même au nord de la Catalogne et en Andorre.

Un autre événement important est une réunion d’accordéonistes, où participent les meilleurs musiciens de Sibérie, Canada et beaucoup d’autres pays du monde.

Tout au début du mois, du 3 au 10 août, il y a eu des spectacles e théâtre avec la participation de plus de 100 acteurs. Un spectacle musical avec du feu expliqua la vie d’Armengol d’Urgell, et il était possible aussi de visiter son autel. Nous avons aussi la salle Sant Domenec, où se célèbrent avec régularité des congrès et des séminaires, y compris la Réunion d’entrepreneurs des Pyrénées, qui est le lieu de rencontre principal pour les hommes d’affaires de notre zone. Vers la fin d’octobre de cette année, nous y tiendrons une réunion pour les médias locaux.

Nous sommes ouverts à coopérer et prêts à aider dans l’organisation de congrès sur tous les sujets : santé, technologie, sports… Il y a déjà eu plusieurs congrès médicaux : le congrès catalan de pédiatrie, congrès de gynécologues. Il y a aussi des cliniques ambulatoires et des centres de soins médicaux qui ne sont pas dirigés par l’Institut national de sécurité sociale ; ils sont membres de l’Équipe basique d’attention sociale (EBAS). Ils ont aussi tenu une conférence ici l’année dernière.

Il y a sept ans, nous avons tenu aussi un congrès sur la médecine de famille et publique.

Quels genres de projets de la ville peuvent intéresser les investisseurs étrangers ?

Je dirais que l’Andorre a un problème avec le manque de terrain. En même temps, il y a un bureau de douane en Andorre qui retarde les expéditions de biens jusqu’à deux jours. Nous avons beaucoup de terrains où les biens peuvent être entreposés et ainsi les biens ne doivent pas croiser la frontière à chaque fois.

Par exemple, la société andorrane Archimedes, qui a inscrit sa société filiale ici, produit des dentiers et a des installations dans le polygone de la Seu. Au niveau international, notre avantage est que nous avons la fibre optique installée dans toute la municipalité, ce qui veut dire que nous avons une connexion internet de très haute vitesse. Vous pouvez travailler facilement sans sortir de la maison.

Nous voulons promouvoir ce service pour attirer plus d’hommes d’affaires et entrepreneurs privés, pour qu’ils inscrivent ici leurs sièges sociaux. Et Nous voulons créer des “espaces de coworking” ici. Quelques résidents de notre ville sont parti travailler à Barcelone et à Londres, nous aimerions donc créer des conditions idéales pour qu’ils puissent revenir travailler ici depuis leurs maisons dans leur ville natale. Et toutes les réunions avec des clients d’Europe ou d’Amérique peut se tenir de nos jours par internet, parce que maintenant le marché est global.

Quelles sont les entreprises les plus grandes de la ville ?

La compagnie la plus grande que nous avons est la coopérative de fromage et de beurre Cadi.

Nous avons aussi un hôpital d’état. J’ai déjà mentionné aussi Helitrans, une compagnie privée d’hélicoptères qui fonctionne à l’aéroport de la Seu d’Urgell. Et enfin, Mercadona, le supermarché.

En revenant à la question des événements les plus importants de notre ville, j’aimerais faire allusion à la fête foraine d’Armengol d’Urgell qui a lieu le troisième week-end d’octobre. Vous pouvez y goûter les fromages locaux des Pyrénées, ainsi que ceux de Navarre, le Pays basque, l’Aragon et de tous les Pyrénées catalanes, ainsi que des vins locaux.

Est-ce qu’il y a des projets dans le domaine de l’éducation ? En France, à Font Romeu par exemple, il y a des universités de sport, comme le STAPS. Pourquoi ne pas construire quelque chose de similaire ici ?

Nous avons un projet similaire ; nous voulons ouvrir une branche de l’Institut de sports INEFC (Institut national d’éducation physique de Catalogne). L’INEFC est un institut de recherche sportive et maintenant il y a deux branches, à Barcelone et à Lleida. Le financement de cette université dépend directement du gouvernement de Catalogne (Generalitat). L’ancien maire de la Seu d’Urgell, Albert Batalla, commença les négociations qui ont progressé beaucoup dernièrement. Nous espérons donc que ce projet deviendra réel. De 200 à 300 étudiants pourront y étudier dans un cycle de quatre ans.

Nous avons tous les éléments pour ceci, la rivière, les montagnes… L’Institut nous permettra participer à la formation de professionnels de tous les types, en relation avec le sport, ainsi qu’au développement de marques sportives. Nous devons construire un campus et créer l’infrastructure… et nous sommes à la recherche de terrains et d’investisseurs. Sans aucun doute, il s’agit d’un projet très important pour la situation de notre ville, parce que nous ne parlons pas seulement d’enseignement, mais aussi de recherche.

Quel est le taux de chômage dans la ville ?

Ceci est un problème. Nous travaillons durement avec le Service d’occupation de Catalogne (SOC) pour trouver du travail pour tous les chômeurs, mais c’est compliqué. À cet égard, le marché du travail d’Andorre est très important pour nous. En 2003-2004, à peu près 2200 résidents de la Seu travaillaient en Andorre. En ce moment ce nombre a diminué à 1200, mais nous avons un accord avec l’Andorre : quand l’Andorre a besoin de travailleurs, le premier endroit où elle cherche c’est à l’Alt Urgell. Beaucoup de nos résidents sont des spécialistes qualifiés.

Dans notre ville nous essayons de raviver le centre historique afin d’ouvrir plus de magasins pour créer de nouveaux postes de travail.

Quel est le salaire moyen dans le marché du travail local ?

Le salaire moyen est d’environ 1.000 euros.

Et combien ça coûte de louer un appartement ?

Les prix montent ici, s’ils montent en Andorre. Cependant, nos prix sont encore plus bas. Louer un deux pièces ici coûte environ 450 euros. Pour 150.000 à 180.000 vous pouvez acheter un appartement d’à peu près 80 mètres carrés. Ce n’est pas un bas prix quand nous le comparons avec d’autres zones des Pyrénées (à l’exception de Puigcerdà), où les résidents de Barcelone achètent des appartements.

Pour finir, j’aimerais vous demander à propos de l’indépendance de la Catalogne. L’ancien maire, Albert Batalla, soutenait l’indépendance de la Catalogne. Quelle est votre opinion ? Que devient le procès en ce moment ?

Nous avons une coalition de deux partis républicains dans notre équipe du gouvernement : Esquerra Republicana per Catalunya et Junts per la Seu. Tous les deux soutiennent bien-sûr l’indépendance de la Catalogne. Entre les 17 conseillers de la Seu, 11 soutiennent l’indépendance. Ainsi donc, la plupart de nos résidents sont convaincus que la Catalogne aurait plus d’avantages si elle pouvait gérer directement ses ressources et être indépendante.

Mais réussir l’indépendance est très difficile. Nous étions proches lors du référendum tenu le 1 octobre 2017 : ce fut un moment où les habitant de Catalogne indiquèrent clairement qu’ils souhaitaient l’indépendance. Plus de 2 millions de personnes sont sorties voter à faveur de l’indépendance, malgré les policiers qui les privaient de le faire. Cependant, l’Espagne a déclaré que le référendum était illégal : des politiciens et des chefs d’organisations populaires sont en prison sans un procès.

Dans les pays civilisés, c’est du jamais-vu !

Il y en a en exil et ils ne peuvent pas retourner à leur maison, parce que s’ils reviennent en Espagne ils iront en prison. Lors de ce procès, il devint clair que l’état espagnol est une fausse démocratie : c’est un état où il n’y a pas de droit sociaux, où nous ne pouvons pas exprimer nos opinions parce que sinon nous seront enfermés en prison, et il est difficile de s’opposer à la monarchie depuis la prison.

Catalogne a 16 milliards d’euros par an qu’elle pourrait dépenser dans son propre territoire, mais nous sommes privés de cette opportunité parce que Madrid contrôle tout l’argent. Cependant, nous voulons améliorer la qualité de vie des catalans : certaines de nos écoles n’ont pas encore des ordinateurs pour les étudiants et nous voulons améliorer la qualité de la médecine.

Pourtant l’Espagne construit des aéroports et des routes qui n’ont rien à voir avec Catalogne, avec notre argent.

Nous allons continuer la lutte pour l’indépendance de la Catalogne. Il nous faut ouvrir les yeux et dire que nous ne sommes pas au Moyen-âge : nous n’habitons plus à l’époque de la féodalité. Les personnes ont exprimé leur opinion : elles veulent l’indépendance.

Est-ce qu’il faudrait tenir un nouveau référendum que l’Espagne reconnaisse comme légale ?

Le référendum a déjà été tenu. Mais après les résultats obtenus, il est difficile de déclarer l’indépendance pour que la communauté internationale la reconnaisse. Peut-être nous devrions tenir un référendum avec des garanties : un référendum ouvert à tous, où tous les partis s’engageraient à accepter ses résultats et d’agir en conséquence. Si la majorité vote contre l’indépendance, tout restera tel quel ; mais si la majorité votre à faveur de celle-ci, alors la décision devra être respectée.

Nous ne demandons que l’opportunité d’écouter les personnes et de comprendre ce qu’elles veulent réellement. Les partis qui en ce moment soutiennent l’indépendance de la Catalogne sont: Junts per Catalunya, Esquerra Republicana et la UC. Quand on vote, nous parlons de 47-48% de la votation, nous n’arrivons pas à un 50%. Mais il y a aussi des parlementaires indépendants qui pourraient nous aider à réussir ce 2% qui manque.

La seule façon de le savoir c’est de tenir un référendum avec une question claire : “Est-ce que Catalogne veut l’indépendance ? “Oui” ou “non”.

Mais l’Espagne est un état qui craint la démocratie. Nous fûmes obligés à tenir un référendum en secret comme si nous y vivions sous une dictature. À nouveau : la Catalogne est une source très importante d’argent pour l’Espagne. L’Espagne a agi de la même façon avec toutes ses colonies. En Amérique du Sud, l’Espagne a fait de même.

L’Espagne est comme un hôte arrogant qui fait ce qu’il veut et traite les autres comme s’ils étaient sa propriété. Mais ce que je ne comprends pas, c’est comment l’Europe, reconnue par ces politiques de protéger les droits humains, le permet !

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