Tomás Jerez Munera est un musicien d’Albacete (Castille-la-Manche, Espagne). Il est lauréat du prix honorifique du Conservatoire royal supérieur de musique de Madrid (Real Conservatorio Superior de Música de Madrid), ainsi que du premier prix du IVe Concours International de Saxophoniste « Villa de Benidorm » (2002). Il a participé à des festivals internationaux, notamment en Espagne, Pologne, Portugal, France, Canada et aux USA. Il collabore avec l’Orquesta Sinfónica de la Comunidad de Madrid, l’Orchestre symphonique de la radio-télévision espagnole (Orquesta Sinfónica de Radio Televisión Española) et l’Orchestre de Chambre Andrés Segovia.
Depuis 1994, il a été le professeur de l’Orchestre symphonique municipal d’Albacete. De 2007 à 2014, il a été professeur de saxophone au Centre Musical Supérieur du Pays Basque (MUSIKENE). Depuis 2018, il est professeur de saxophone au Conservatoire supérieur de musique de Castille-La Manche.
Cette année, le musicien a été invité pour la première fois en tant que membre du jury du festival international Andorra SaxFest-2022. Il nous a partagé ses impressions sur ce festival, ainsi que ses idées sur le rôle de la musique et, en particulier, du saxophone, dans la formation des émotions positives :
« C’est la première fois quand je participe à Andorra Sax Fest et je suis très heureux d’être membre du jury du concours de sax solo. Et je tiens à dire que le niveau des participants est très élevé. C’est vraiment remarcable ! Nous y parlons des musiciens entre 16 et 26 ans. Le russe Dmitry Pinchuk est le plus jeune participant.
Quant aux critères d’évaluation des musiciens, c’est une combinaison de la technique et de la capacité des musiciens à transmettre des émotions et à rendre la musique touchante. Autrement dit, la musique est un équilibre entre une bonne technique, la capacité à transmettre des émotions, la capacité d’improvisation, une très bonne préparation et une bonne présentation.
J’ai beaucoup de performances, je vois les publics différents, et voici ce que je peux dire : ce n’est pas une question de différence de goûts musicaux. Lorsque le public vient à un concert, il veut être touché. Le public ne veut que profiter. Si le musicien lui-même aime sa performance, le public l’appréciera aussi.
Je me considère plutôt comme un saxophoniste classique. Je parle de la musique classique, écrite à l’origine pour le saxophone ou bien adaptée. Mais j’aime aussi le jazz, le flamenco, la pop, le rock… En fait, j’aime plusieurs styles.
On me demande parfois pourquoi j’aime le saxophone. Pour moi, le saxophone est, si vous voulez, un instrument caméléon. Il est capable de se transformer. Hier, par exemple, Vincent David jouait dans un tout nouveau style : un peu de jazz et un peu de rock. C’était une musique absolument avant-gardiste. Et tout cela grâce au même instrument de musique : le saxophone. La musique de saxophone est très vivante et variée.
Je pense que cette année sera spéciale pour nous. Après la levée des restrictions liées à la pandémie, l’énergie particulière se fait sentir dans la vie culturelle. Tout le monde veut sortir et s’amuser de façon festive. Nous avons tous reçu une très grande leçon et maintenant nous savons ce que signifie vivre sans émotions. Notre vie est imprévisible, donc nous devons pouvoir en profiter à chaque instant. Et la musique nous y aide. »
Irina Rybalchenko
