Madriu-Perafita-Claror a célébré la Journée internationale de la biodiversité avec une visite guidée gratuite

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Madriu-Perafita-Claror a célébré la Journée internationale de la biodiversité (le 21 mai) avec une visite guidée gratuite.

Susanna Simon, la directrice de la gestion de la vallée Madriu-Perafita-Claror:

“Connaissez-vous la vallée Madriu-Perafita-Claror, le seul site du Patrimoine mondial en Andorre?

La vallée Madriu-Perafita-Claror est située au sud-est d’Andorre et couvre une superficie de 4 247 hectares, répartis entre les paroisses d’Encamp, Andorre-la-Vieille, Sant Julià de Lòria et Escaldes-Engordany. Bien qu’elle puisse être atteinte à partir de toutes ces paroisses, l’entrée la plus simple est celle depuis Escaldes-Engordany, via la route d’Engolasters. Une fois la voiture garée, vous avez juste besoin de vos pieds pour vous rendre dans les plus beaux coins de la vallée qui est totalement réservée aux randonneurs.

En 2004, la vallée a été déclarée site du Patrimoine mondial par l’UNESCO dans la catégorie “Paysage culturel”. Elle est définie comme un “exemple du travail commun de l’homme et de la nature qui forme une unité cohérente pour leur esthétique, leur histoire ou leur culture.” Des paysages d’une extraordinaire beauté sont donc le résultat de l’interaction humaine avec l’environnement.

La préservation d’une grande vallée dans son ensemble est rare et c’est le seul exemple qui reste dans les Pyrénées. Mais bien que la plupart de la vallée Madriu-Perafita-Claror ait été maintenue dans son état naturel, la vallée n’est pas un territoire vierge.

Tout au long de ses douze kilomètres, nous pouvons trouver des traces de différentes périodes historiques (les archéologues ont daté les premiers occupants au Mésolithique, autour de 6000 ans avant J.C.) et des traces de ces moments difficiles quand les gens constamment luttaient pour survivre grâce aux profits de la terre. Des murs en pierres sèches, des pistes pavées, des enclos, des granges et d’autres structures nous montrent l’utilisation et le développement de cette zone tout au long de l’histoire, liés principalement à l’élevage, l’agriculture, l’exploitation des forêts et à l’industrie hydroélectrique. La vallée est donc devenue un témoignage vivant de l’histoire et du mode de vie rural du pays de montagne.

Samedi dernier, la Journée internationale des musées (le 18 mai) et la Journée internationale de la biodiversité (le 21 mai) ont été célébrées avec une visite guidée gratuite de la vallée. La journée a commencé à 9h30 à partir du bas du chemin de la montagne et la marche s’est poursuivie jusqu’à  Ràmio. Cette promenade dure environ une heure. Elle n’est pas difficile et est assez courte (2,6 km de long) mais nous devons garder à l’esprit que le dénivelé est de 500 m. Le chemin suit le tracé du GR7, il est donc facile de le suivre grâce à des marques et des panneaux.

Notre visite guidée à pied a pris un peu plus de temps car nous nous sommes arrêtés au cours de l’ascension pour écouter les explications de nos guides.

Eduard et Toni nous ont montré la grande richesse de la flore et de la faune de la vallée. Le chemin pavé nous guidait le long des arbres à feuilles caduques tels que les chênes, les frênes européens, les peupliers faux-trembles, les noisetiers, les érables italiens, les saules et les aunes européens. Une fois que nous avons atteint Entremesaigues, où la rivière Madriu rencontre la rivière Perafita-Claror, les arbres à feuilles caduques ont commencé à s’alterner avec des prairies, utilisées comme pâturages, et la domination du pin sylvestre, qui se mélange avec des myrtilles sur les versants ensoleillés et avec des roses alpines sur les parties les plus ombragées.

Les versants ensoleillés d’Entremesaigües et de Ràmio sont des zones de grande valeur ornithologique. Nous n’avons pas été assez chanceux pour voir les oiseaux mais nous les avons entendus et nous avons trouvé des traces de bec-croisé rouge et de pic noir. Dans la vallée Madriu-Perafita-Claror, les oiseaux trouvent un environnement calme pour nicher et le visiteur peut également voir plusieurs espèces menacées d’extinction dans le reste du continent européen, comme l’aigle royal ou le grand tétras.

Malheureusement, nous n’avons pas eu la chance d’apercevoir des mammifères qui bénéficient également de l’existence d’un espace ouvert. Des chamois des Pyrénées, des mouflons, des campagnols, des marmottes ou des écureuils rouges peuvent être vus si vous êtes assez patient!

Tandis que nous observions l’extraordinaire paysage, le guide David a donné vie aux éléments du patrimoine culturel de la vallée: des murs en pierres sèches et des cabanes, le chemin pavé, les traces de l’industrie du fer… Ses descriptions nous ont donné une bonne idée de la richesse de la vallée, qui lui a valu une reconnaissance mondiale.

Ce territoire a été essentiellement consacré à l’agriculture: le fond de la vallée a été utilisé comme une zone de culture pour l’obtention de produits agricoles, à la fois pour la consommation humaine ainsi que pour le maintien de troupeaux. Les “bordes” (cabanes en pierres sèches) ont fourni aux agriculteurs une sorte de champ de base lorsque les terres agricoles étaient loin de la maison. Ils y ont vécu et gardé leurs outils. Il y a encore 15 “bordes” debout et identifiables situées principalement à Ràmio, où il y a la plus grande concentration de structures avec 7 « bordes » debout et 4 autres qui sont aujourd’hui en ruines.

Notre promenade s’est finie à Ràmio, où nous avons observé ces belles “bordes” bien conservées et des murs en pierres sèches séparant les prairies.

Cette petite promenade n’était qu’un apéritif de ce que la vallée peut nous offrir: des paysages de haute montagne, des prairies, des lacs et des vues spectaculaires.

A bientôt pour plus!

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Photo: Susanna Simon

 

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