Aujourd’hui, le 15 juin 2020, la France a levé les restrictions de circulation aux frontières intérieures françaises. Cette année, face à la crise du COVID-19, la France parie sur le développement du tourisme intérieur. L’une des destinations touristiques les plus attractives pour les touristes étrangers et les Français eux-mêmes est située au sud de la côte Atlantique. Nous sommes alors dans la région Nouvelle-Aquitaine, dans le département des Pyrénées-Atlantiques. La France y est limitrophe de l’Espagne et les deux pays y sont unis par l’identité basque. Les villes y sont attractives et en particulier la ville d’Anglet.
Anglet, une station balnéaire connue pour ses larges plages de sable, est devenue un lieu particulièrement populaire pendant la “Belle époque”, lorsque les habitants des stations balnéaires urbanisées voisines, Biarritz et Bayonne, ont choisi d’y aller “pour l’air pur de la campagne.” Anglet est aujourd’hui la troisième ville du département et couvre une superficie de près de 27 km2. La population est de 38 663 habitants (indicateur INSEE de 2016).
À Anglet se trouve le plus grand aéroport international régional, l’Aéroport Biarritz Pays Basque. En 2019, le trafic a dépassé le million de passagers. L’aéroport est situé au centre de la métropole, ce qui est assez rare en France et les passagers ont besoin de très peu de temps pour relier l’aéroport et les centres des stations balnéaires voisines.
Anglet abrite également l’usine de l’un des plus grands avionneurs français, DASSAULT AVIATION, offrant à la ville plus de 500 emplois et faisant d’Anglet l’un des leaders de l’industrie high-tech en France.
Le maire d’Anglet, Claude Olive, a expliqué à all-andorra.com comment la ville s’adapte aux nouvelles conditions, ainsi que ses principales attractions:
Interview : Irina Rybalchenko
Face à la nouvelle réalité, comment imaginez-vous le développement du tourisme en été 2020?
Le mois de juillet sera sûrement mitigé car les Français ont encore besoin d’être rassurés et attendent les mesures mises en place par le Gouvernement pour la suite du déconfinement.
D’après les hébergeurs, les premiers chiffres de réservation sont timides.
Nous le savons, cette saison sera particulière mais les français vont favoriser les destinations dans l’hexagone et la région Sud-ouest sera privilégiée.
Anglet dispose de plusieurs atouts pour attirer les français cet été : les plages, les espaces naturels, les forêts et la proximité immédiate avec le Pays basque profond et les Landes, et bien sûr l’Espagne.
Quand pensez-vous que la situation pourra s’améliorer? Quand le tourisme en France en général, et dans votre ville en particulier, pourra-t-il revenir à la normale (autant que possible)?
La reprise du tourisme sera partielle, progressive, et reposera d’abord sur un tourisme de proximité.
Les Français devraient ainsi privilégier la France comme destination.
L’impact de la pandémie de Covid-2019 se fera probablement encore sentir jusqu’en 2022.
Le tourisme ne sera plus jamais comme avant et certaines règles pour les vacanciers et pour les hébergeurs sont en train d’évoluer pour une meilleure sécurité sanitaire.
Anglet est une ville pour les amateurs de surf. Quels autres centres d’intérêts connaissez-vous à votre ville?
Anglet s’affirme comme une ville nature et sportive ! Notre littoral de 4,5 km offre 11 plages avec, au-delà du surf, de nombreuses activités nautiques comme le sauvetage côtier.
C’est aussi le Domaine du Pignada avec près de 250 hectares de forêt et le parc écologique Izadia qui s’étend sur 15 hectares et permet d’observer la faune et la flore.
Anglet propose de nombreuses activités sportives et des équipements comme la patinoire, le golf, le club hippique ou le centre de thalassothérapie.
Anglet c’est aussi des animations tout le long de l’année et une politique culturelle très ambitieuse. On pensera au théâtre, à de nombreuses expositions et au centre d’art contemporain.
Disposez-vous de statistiques sur les touristes qui fréquentent votre ville?
Les derniers chiffres connus (en 2019) font valoir 5 135 000 visiteurs par an avec 502 000 nuitées marchandes (hors Airbnb).
Quels sont les principaux chiffres de l’économie de la ville? Relève-t-elle essentiellement du tourisme ou y a-t-il d’autres secteurs qui se sont développés ?
Le secteur touristique est important pour notre commune mais ne représente que 20% de l’activité économique.
On dénombre plus de 20 000 emplois répartis en différents secteurs dont 54% concernent les commerces, services et transports, 26% la santé, l’action sociale et l’administration, 13% l’industrie (notamment aéronautique) et 7% la construction.
Ainsi, 4 000 entreprises sont répertoriées et 400 hectares sont dédiés aux zones d’activités artisanales. On peut citer par exemple l’usine Dassault, fleuron de l’aéronautique français.
Anglet confirme ce dynamisme économique à travers un aéroport international, une zone portuaire marchande, un port de plaisance et à sec, une université de 1300 élèves, une école d’ingénieurs dans le BTP et des centres de formation professionnelle…
Quels sont les grands projets à venir pour la ville et la communauté ?
Anglet est au cœur de l’agglomération du Pays basque. Nous avons entamé une véritable réflexion sur l’urbanisme et le développement de la commune. Notre volonté est de garder l’âme de la commune avec ses quartiers et ses zones pavillonnaires. Nous tenons compte des nouveaux enjeux de la transition écologique, avec entre autres un plan « nature en ville » ou le développement des nouvelles mobilités.
Deux grands axes routiers, la RD 810 et le boulevard du BAB traversent la ville et sont en cours de réhabilitation. Nous les transformons en boulevards urbains, avec des aménagements végétalisés et piétonniers. En complément, de nouveaux modes de transports sont favorisés grâce au Tram’bus, 100% électrique, véhicule « propre » à zéro émission ou grâce aux pistes cyclables.
Nous dessinons un véritable cœur de ville et de vie avec des commerces et des habitats multigénérationnels.
En complément, en périphérie de la commune, un nouveau quartier est en train de sortir de terre, Cœur de Sutar, afin de loger les Angloys. Là aussi, notre volonté est de créer un véritable centre de vie avec des commerces de proximité, des équipements publics à proximité d’une école.
En matière d’équipement, nous avons entamé une réflexion pour la construction d’un centre aquatique et ludique en bord d’océan, ainsi que la rénovation et l’agrandissement de la bibliothèque.
Quel est le prix de l’immobilier à Anglet (par rapport à Bayonne et Biarritz)? Pensez-vous qu’en raison de la crise de Covid-19, on pourrait s’attendre à une baisse des prix pour l’achat et la location de logements dans votre ville?
La pression foncière est importante au Pays basque et plus particulièrement sur la zone littorale. Les prix d’acquisition se valent sur l’ensemble sur la Côte et sont plus forts que la moyenne nationale. C’est le revers de notre attractivité qui conduit à une forte demande.
Les premiers indicateurs de l’après Covid-19 ne laissent pas apparaitre de baisse significative. En effet, notre région et plus particulièrement notre commune, considérée comme une ville où il fait « bon vivre » sont très attractives. Le marché de l’immobilier est très dynamique.
Notre volonté est surtout de favoriser les locaux à bien se loger dans leur ville, en favorisant des parcours résidentiel et l’accession à la propriété.
Y a-t-il beaucoup de terrains à vendre? Quels projets d’investissement pourraient intéresser votre ville? Comment cherchez-vous les investisseurs?
Si la pression foncière est forte et les zones à aménager sont rares, nous développons notre attractivité économique à travers les nouvelles technologies ou l’éco-construction.
Anglet souhaite également diversifier son offre d’hébergement. Nous réfléchissons sur de nouveaux concepts avec des groupes hôteliers tels que l’installation d’écocamps ou de surfcamps.
Bien entendu, nous sommes ouverts et à l’écoute de tout nouvel investisseur, qui pourrait bénéficier de l’appui des services de la commune et de l’agglomération.