Le programme du séjour du président de la France et Coprince d’Andorre, Emmanuel Macron, le 13 septembre en Andorre a été planifié selon une tradition remontant à Charlemagne et implica une visite des sept paroisses. Emmanuel Macron a commencé sa visite à 9h15 à la paroisse de Canillo, puis son cortège s’est dirigé vers Encamp et ensuite vers Sant Julià de Lòria (une paroisse limitrophe avec l’Espagne).
À propos du cortège, la voiture du président de la France et Coprince d’Andorre était une Renault Espace.
Le protocole de sécurité prévoyait le blocage des routes principales de toutes les paroisses pendant une heure, conformément au programme du Coprince d’Andorre dans chacune d’elles. Les boutiques des principales rues commerçantes ont fermé plus tôt que d’habitude. Il y avait presque autant de policiers en uniforme dans la ville que les jours ordinaires, mais, à certains endroits, il y avait aussi des tireurs d’élite en service.
À 11h45, Emmanuel Macron est arrivé à la Plaça del Consell, où l’attendaient alignés tous les membres du gouvernement actuel, dirigés par Xavier Espot, ainsi que des membres du parlement.
Emmanuel Macron était accompagné par le deuxième Coprince, l’évêque d’Urgell Joan-Enric Vives et la syndique générale du Conseil général d’Andorre, Roser Suñé.
La réunion des deux Coprinces d’Andorre s’est tenue à huis clos dans l’ancien bâtiment de l’ancien parlement d’Andorre, la Casa de la Vall, où de temps en temps ont été entendus les applaudissements des parlementaires andorrans participant à la réunion.
Après, il y avait programmé la visite à la Casa d’Areny-Plandolit à Ordino. La délégation a déjeuné, à la paroisse de La Massana et, finalement, elle est revenue à Andorre-la-Vieille, capitale de la Principauté, où Emmanuel Macron avait un discours d’une demi-heure dans la place Plaça del Poble. L’accès à la place était ouverte à tout le public.
La visite d’Emmanuel Macron ressemblait plus à un documentaire : de superbes clichés dans de beaux intérieurs et extérieurs avec des personnages habillés de forme très élégante. Il est surprenant qu’il n’y avait aucune communication avec les journalistes, ni locaux ni étrangers. Par conséquent, tous les articles et reportages se sont révélés être « protocolaires » et comme s’ils avaient été clairement planifiés à l’avance.
La veille, j’avais officiellement contacté le bureau de presse des Champs-Élysées pour demander une interview blitz avec Emmanuel Macron et je reçu une réponse officielle par courrier indiquant que « le calendrier chargé d’Emmanuel Macron n’implique aucune interview ».
Emmanuel Macron a serré la main aux andorrans et aux touristes tout au long de la journée du 13 septembre, a signé des autographes et pris des selfies avec tous les nombreux spectateurs. J’étais parmi eux alors que je prenais des photos de tout ce beau processus. Emmanuel Macron m’a serré la main, j’ai traversé du côté opposé, l’attendant à nouveau et continuant mon reportage photos. Je dois dire que le Président a une mémoire du visage phénoménale : sur des milliers de visages et des dizaines d’autres photographes, il m’a reconnu et m’a dit « rebonjour, je viens de vous voir ». Il est dommage que notre communication se soit terminée sur ce point et ne soit pas devenue une interview.
En raison de la « communication avec le public », l’horaire de travail d’Emmanuel Macron a été décalé de 45 minutes. Il a terminé son discours lorsque l’Andorre plongeait dans le crépuscule.
Je me souviens de la visite de François Hollande en 2014 en tant que Coprince d’Andorre. Il était beaucoup plus concis et moins émotif.
À en juger par les gestes et les expressions faciales d’Emmanuel Macron, cette visite lui a procuré un grand plaisir tout au long de la journée. Il a été accueilli avec beaucoup d’amour en Andorre, où les enfants, agitant des drapeaux, ont crié: « Bienvenue chez vous ! ». Les médias locaux l’appelaient « notre charmant Coprince » et sa popularité dans la Principauté a été comparée à la popularité d’une « star mondiale de football ».
Le discours public d’Emmanuel Macron a été interrompu à plusieurs reprises par des applaudissements : notamment lorsqu’il parlait de démocratie et de liberté de choix des Andorrans, du système éducatif français et de la volonté de la France de continuer à investir dans l’enseignement français en Andorre, de la nécessité de faciliter l’accès des étudiants andorrans aux universités de la France voisine, de l’amélioration de la route reliant l’Andorre et la France (un problème très douloureux pour l’Andorre), ainsi que le développement du tourisme et des affaires entre l’Andorre et la France.
Le Coprince d’Andorre a également évoqué la décriminalisation de l’avortement, affirmant qu’il s’agissait « d’une question de choix pour les Andorrans eux-mêmes » et que la France ne s’immiscerait pas dans le débat sur l’avortement.
L’Andorre est l’un des derniers États européens où l’avortement est un crime punissable de six mois d’emprisonnement.
Au cours de son discours, Emmanuel Macron s’est adressé plusieurs fois au public avec « Mes amis », il a nommé les andorrans comme « fraternité montagnarde » et a souligné que l’Andorre est une nation forte avec une économie forte.
L’un des derniers sujets du discours d’Emmanuel Macron était le sujet de l’accord de partenariat entre l’Andorre et l’UE. Des négociations complexes sont en cours pour la signature de l’accord correspondant et Emmanuel Macron a exhorté les Andorrans à ne pas avoir peur du changement et à lui faire confiance : le Coprince d’Andorre, le « garant de l’indépendance » de ses citoyens.
Irina Rybalchenko