Dès la seconde partie du XVIIIe siècle, Mulhouse (ville où se trouve le musée) a posé les fondements de sa future expansion économique et industrielle. Des bourgeois industrieux et entreprenants avaient, grâce à l’impression sur tissus, provoqué son essor industriel. Parmi eux, Jean-Henri Dollfus, Samuel Koechlin et Jean-Jacques Schmalzer. Ces pionniers de l’industrie vont permettre à Mulhouse de connaître une expansion remarquable.
Au XIXème siècle, l’infrastructure de la ville se développe et voit s’installer en 1839 la première voie ferrée. Cette évolution industrielle va créer au sein de la cité une sensibilité particulière à la technique, au développement technologique et aux avancées sociales. De tout temps, Mulhouse fut une ville de sciences et de progrès; c’est là que sont nées les premières écoles d’ingénieurs, de chimie en 1822 et de textile en 1861.
Dans ce contexte vivant de culture scientifique et technique, se sont créés les musées techniques tels le Musée de l’Impression sur Etoffes, celui du Papier Peint…
Les Musées de l’Automobile, du Chemin de Fer accueillent aujourd’hui 650 000 visiteurs par an!
Ce potentiel sans équivalent et la richesse du patrimoine industriel font de Mulhouse le site idéal pour l’implantation du Musée Electropolis, qui fait la synthèse des témoignages de l’industrie du XIXe siècle, des mutations du XXe siècle et des nouvelles technologies.
Au Musée Electropolis, le visiteur suitun cheminement thématique, simple et facile à décoder. La scénographie plonge le visiteur dans des ambiances évoquant les modes de diffusion des connaissances à différentes époques: le cabinet decuriosités, les expositions universelles, l’arrivée du numérique…Ailleurs, les objets sont présentés dans un certain contexte, comme dans le salon bourgeois de l’entre-deux-guerres.
- Le hall d’accueil
La visite commence par une immersion dans une ambiance lumineuse et sonore qui interroge le visiteur sur la provenance de l’électricité dans la nature et sur les énergies de demain.
La découverte de tous les mystères commence par une maquette de 80mètres de long, mise en scène parun nouveau jeu de sons et lumières. En pente douce, le visiteur se laisse emporter par le propre parcours de l’électricité, depuis une ville en bord de mer, jusqu’à une centrale en haute montagne.
La découverte de l’électricité, de l’Antiquité au XIXe siècle
Quatregrands thèmes, mis en scène dans des décorsinspirés des époques visitées,présentent une approche très animée de l’histoire de l’électricité, au travers de projections audiovisuelles, animations et nouvelles technologies:
- Les foudres divines
Dans les civilisations antiques, la foudre a toujours suscité crainte et mystère d’où de nombreuses interprétations, croyances, superstitions : certaines plantes, comme le laurier, protégeraient l’Homme de la foudre; celle-ciserait aussi divine car on la croyait créée par les dieux…Le visiteur découvre une statue en bronze de près de 2 mètres 50 de hauteur, représentant le dieu grec Zeus, quifait l’objet d’un dépôt au musée par la Fondation Groupe EDF.
- Les premières étincelles
L’espace dédié aux pionniers de l’électricité (Thalèsde Milet,William Gilbert). Nous voilà au XVIIe siècle, dans le décor feutré d’un cabinet de curiosité dont les vitrines recèlent, comme autant de trésors, des animaux naturalisés, fossiles et machines aux formes intrigantes.Tant de questions se posent! L’ambre a-t-il une âme pour attirer ainsi les plumes quand on les frotte? Tous les corps conduisent t-ils les effluves? Les collections de machines et d’instruments des pionniers de l’électricité ont été complétées d’objets extraordinaires, grâce aux prêts des musées et collections régionaux.
- La lumière électrique
La lampe à incandescence (1879). La mise au point et l’industrialisation de la lampe à incandescence par l’américain Thomas Alva Edison révolutionnent le monde de l’éclairage à la fin du XIXe siècle. C’est elle qui permet enfin à la lumière électrique d’entrer dans les foyers. En cette fin du XIXème siècle, l’électricité rime avec plaisir et féerie. Jusqu’aux ballerines de l’Opéra, qui portent des bijoux lumineux sur scène!
- Les serviteurs électriques: l’arrivée des appareils électroménagers dans les foyers (1920-1945)
Bien que la France s’électrifie dans les années 1920, les abonnés brillent par leur absence. De même, les appareils électroménagers s’ils apparaissent indissociables de la modernité, demeurent inaccessibles àla plupart des foyers français. C’est confortablement installé dans des fauteuils de l’époque Art Déco, que le visiteur découvreune «réclame» naissante, vantant les avantages de l’électricitéet des extraits du film muet «La maison électrique» réalisé en 1922 par Buster Keaton et Edward F. Cline.
De plus, il y a un nouveau spectacle autour de la grande machine Sulzer-BBC, qui assura une grande partie de la fourniture d’énergie de l’usine Dollfus Mieg et Cie (DMC) à Mulhouse, de 1901 à 1947.
Une nouvelle projection panoramique de trois séquences de trois minutes chacune, embarque le visiteur dans un voyage dans le temps. «Le siècle des lumières», «Dans les entrailles de la grande machine» et «Une machine et des hommes» sont racontés à la façon d’un témoignage historique, illustré de touches humoristiques. Le moment du graissage de la machine par un technicien du musée estensuite visible en pleine lumière toutes les heures.
- Un avenir électrique
Ce nouvel espace de découverte et de réflexion est dédié aux enjeux énergétiques du XXIe siècle et aux usages électriques de demain. La scénographie axée sur le numérique plonge le visiteur au cœur de l’innovation, telle qu’elle est pensée aujourd’hui.
- Le passe muraille
Le visiteur est invité à observer une projection d’objets, souvent familiers, dont les évolutionsn’ont eu de cesse de marquer leur temps. De la disquette au cloud, des premiers ordinateurs aux écrans ultra-plats, de la lampe à incandescence à la LED, ces objets du quotidien marquentle passage symbolique vers le XXIe siècle.
- Le big bang numérique
Une grande fresque murale présente quatre thématiques sociétales que les objets connectés vont transformer en profondeur: la ville, la maison, la santé et la mobilité. Le visiteur découvre en autre un robot de jeu intelligent qui accompagne les enfants autistes, l’internet par la lumière, un projet de voiture volante, un miroir intelligent…
- Planète énergie
Planète énergie invite le visiteur à s’interroger sur notre responsabilité collectiveen termes de production et de consommation d’électricité et leur impact sur l’avenir de la planète. Quelles solutions d’avenir pour la production d’électricité bas carbone? Quels impacts pour le climat?
- Smart Sky
Le film d’animation Smart Sky met en scènes des «innov’acteur.trice.s» qui se sont inspiré.e.s de l’histoire, de la nature, de techniques ancestrales ou encore de tests, voire d’erreurs pour innover.Les chemins de la création sont le fruit de projets s’appuyant sur des équipes, qui interagissent et mêlent des compétences complémentaires. Le Smart Sky est une invitation à penser, à collaborer, c’est un message adressé à l’inventeur, au créateur qui sommeille en chacun d’entre nous.
- Watt’time, l’horloge énergétique
Conçue par le designer programmateur François Brument, cette installation numérique traduit la variation de la consommation d’électricité au quotidien. Superposée à la représentation d’une horloge, la visualisation de cette courbe de charge permet d’apprécier les impacts des activités humaines en temps réel, tout en les comparant à des journées passées.
L’artiste Patrick Suchet a conçu l’installation Firefly, un photomaton artistique qui réinvente les formes du graffiti et invite le visiteur à se mettre en scène grâce à la technique du light painting. Dès la sortie de la cabine, il peut envoyer sa création lumineuse par mail.
D’autres espaces complètent l’approche chronologique de l’histoire de l’électricité
- Qu’y a-t-il derrière la prise?
Espace dédié aux enfants de 5 à 12 ans. De nombreuses manipulations interactives, de jeux, d’objets réels ou sur dimensionnés, d’images vidéo illustrent quatre thèmes: d’un côté et de l’autre de la prise, apprivoiser le courant électrique, comment ça marche?la sécurité électrique.Une coproduction de la Cité des sciences et de l’industrie et EDF.
Un parcours extérieur complète et enrichit la visite du musée. Présenté dans deux pavillons et dans un environnement paysager agréable, le visiteur découvre du matériel exceptionnel, parfois véritable sculpture technologique: groupes turbo-alternateurs, disjoncteurs, sectionneurs, redresseurs, maquettes…et une éolienne de près de 11 mètres de hauteur.
Le jardin redynamisé autour des enjeux de l’énergie et de la transition énergétique ouvrira en juin 2021.
Le Musée Electropolis: conditions de visite
Horaires
Le musée est ouvert du mardi au dimanche, de 10h à 18h.
Fermé: – du 1er au 31 janvier, les lundis-vendredi saint, 1er mai, 1er et 11 novembre, 25 et 26 décembre.
Un musée trilingue : les textes et commentaires audio sont traduits enallemand et en anglais.
Accessibilité : le musée est labellisé “Tourisme et Handicap” pour l’accueil des personnes à mobilité réduite, handicapées mentales, sourdes et malentendantes.
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Tarifs individuels
Adulte 9 €
Enfant de 4 à 17ans 4 €
Enfant de moins de 4 ans gratuit
Famille (2 adultes + 2 enfantsde 4à 17ans) 22 €
Etudiant jusqu’à 26 ans inclus 4,5 €
Comité d’entreprise 7,5 €
Handicapé 4,5 €
Demandeur d’emploi 4,5 €
Enseignant 4,5 €
Tarifs groupes (plus de 20 personnes)
Adulte 6,5 €
Enfant de 4 à 17 ans 3,5 €
Handicapé 4,5 €
Visites guidées sur rendez-vous en français, allemand ou anglais (30 personnes maximum)
Adulte 48 €
Scolaire 36 €
Handicapés 28 €
Fêtes d’anniversaire
Pour 10 enfants et 2 adultes 130 €
Irina Rybalchenko