Le château de Saldes est un château implanté dans la municipalité de Saldes, dans la région de Berguedà, déclaré Bien culturel d’intérêt national. Situé près du centre-village de Saldes, sur son côté nord-est, il se trouve sur une colline dominant la vallée, adossée à la montagne.
Il est actuellement en ruines, même s’il a été en partie restauré. Ce sont les vestiges d’un château rocheux, formé à partir d’un mur le long de la colline à quelques mètres du sommet. Les murs les plus importants marquent un large périmètre. Le château comprend des restes d’édifications adossées aux rochers et une petite chapelle romane à une extrémité. Celle-ci compte une nef à deux niveaux avec une voûte arrondie en pierres de taille irrégulière.
Les vestiges du château de Saldes forment un ensemble formé de deux bâtiments relativement bien conservés, entourés de morceaux de muraille, fondations d’autres constructions en ruines et de l’église qui se trouve à côté du bâtiment fortifié. Sous cet ensemble, vers le milieu, il reste les ruines de deux anciennes maisons.
À l’angle nord-ouest, se trouve une muraille de 90cm d’épaisseur construite avec des pierres irrégulières assemblées avec du torchis.
La structure du château se divise en deux parties clairement identifiables, l’enceinte Jussà et l’enceinte Sobirà. La première conserve des vestiges d’habitat assez tardifs et de mur tandis que la seconde conserve un corps fortifié et la chapelle Santa Maria, près du rocher et d’autres constructions recouverts par la végétation.
L’ensemble du château comprend une série de bâtiments et de structures:
* L’église Santa Maria se situe à l’angle le plus au sud de l’enceinte du château. Il s’agit d’un édifice roman, documenté depuis 1288, qui à l’origine serait formé d’une seule nef couverte d’une voûte en berceau pointu, couronnée dans une abside semi-circulaire avec la porte au milieu et couronnée à l’ouest par un clocher. À une époque ultérieure, l’édifice aurait subi des modifications comme une nouvelle ouverture à l’ouest et une porte surmontée d’une poutre en bois. L’abside prend alors une forme ovale et est recouverte de carreaux de céramique.
* Le corps fortifié est la partie la plus importante du château, conservé à l’opposé de la chapelle. Il s’agit d’un corps rectangulaire de 14,25 m de long et d’une largeur de 5,9 à 6,2 m, structuré sur deux niveaux. Sur les dépendances au nord de ce corps, on peut noter des restes de murs et des entailles dans la roche naturelle qui montre l’utilisation de cet espace en tant que dépendances secondaires, le mur servant de mur extérieur, adossé au corps résidentiel au sud.
On peut distinguer deux niveaux: l’inférieur formé par une salle couverte d’une voûte en ogive, et le supérieur, à moitié en ruines. Le corps inférieur comprend une salle avec une porte d’accès côté est qui est le résultat de travaux plus récents. Le mur méridional conserve trois meurtrières même si celui-ci n’a pas de toit. De l’étage supérieur, situé sur cette voûte, il ne reste seulement que quelques murs d’enceinte qui permettent de deviner qu’il était divisé en plusieurs chambres et dans lesquelles sont conservés des meurtrières.
* La salle d’armes est à l’est du corps résidentiel. C’est un grand espace ouvert délimité, clos au sud par la muraille, à l’est la chapelle et au nord, un édifice de grandes proportions.
* Le périmètre des murailles est conservé en assez bon état, d’une hauteur considérable au sud et l’ouest de l’enceinte Sobirà.
L’intervention menée en 2001 a mis en avant la complexité de l’édifice, dans les deux enceintes; l’enceinte Sobirà englobe le corps résidentiel, la chapelle Santa Maria du château et d’autres structures dispersées aux alentours de l’enceinte. Le portail d’accès à l’enceinte conservait le marche-pied et les montants de l’extrême ouest, la première rangée avec des indices de l’antique portail, sûrement fait avec un arc à moitié courbé. Le portail séparait le clos Sobirà en deux zones: la première formait le corps résidentiel sur deux étages, et la deuxième située à l’opposé avec diverses constructions. L’enceinte Jussà serait formée par une suite de constructions installées au sud du corps Sobirà et définissant la terrasse inférieure. La communication entre les deux enceintes se serait faite au moyen d’un escalier et séparés par un mur de même facture que celui situé au nord de la salle résidentielle. Le long de ce mur, à l’extrême sud-ouest se dressait une tour de forme carrée, de laquelle il reste seulement et partiellement les murs sud, est et ouest. Adossées à la muraille, il y a une suite d’édifications d’époque plus moderne interprétées comme étant des habitations.
Pour ce qui est de la chronologie, on peut considérer que dans un premier temps, il y aurait eu à l’endroit du corps résidentiel une structure qui occupait les mêmes dimensions que l’actuelle. Elle était faite de pierre de taille moyenne, assemblées de forme plane, sur des lignes irrégulières et unies avec un mortier de chaux. Cette structure aurait été divisée en deux étages avec des dalles en bois, qui ont ensuite été remplacés par des voûtes en tonneau. Les auteurs des fouilles proposent les années 1065 à 1095 comme début du château, dates à laquelle Galceran a prêté serment au comte de Cerdagne, Guillem Ramon. Plus tard, au milieu du XIIIème siècle et en liaison avec l’époque de la plus grande splendeur du château, on observe une modification de l’édifice. C’est sûrement à ce moment que la toiture a été changée, que la muraille a été réparée, qu’a été construite la chapelle Santa Maria, et qu’aurait été creusée la tour sud-ouest de l’enceinte Jussà en tant que fortification et défense des habitations, en plein développement à ce moment. C’est à cette période que la lignée de Pinós, propriétaires du château, en font leur résidence habituelle.
Au Moyen-Âge, les murs sud et nord du corps résidentiel ont été réparés. Des fenêtres ont été ouvertes. Une zone a été pavée et une cheminée a été construite sur le mur nord. Toutes les constructions ont été faites le plus simplement. Aussi à ce moment, il a été construit un ensemble de murailles qui englobait les enceintes Jussà et Sobirà, où il restait des vestiges de remparts et du chemin de ronde. Tout cet ensemble de derniers travaux dateraient du milieu du XIVème siècle. Le manque d’intérêt et l’abandon du château se seraient produits au XVIIème siècle, moment où le château était aux mains des ducs d’Alba.
En 839, Saldes est mentionné dans le registre de consécration de la cathédrale d’Urgell. En 1068 et 1095, on trouve diverses citations historiques. Du XIIème au XVème siècles, on peut lire d’autres récits historiques. En 1370, des travaux sont réalisés dans le château. Au XVIIème, les lieux appartiennent au duc d’Alba. En 1966, des fouilles et des travaux de restauration sont conduits par les services de la province de Barcelone.
La première référence documentaire est comprise entre les années 1068 et 1095, quand Galceran, fils de Sicardis jura fidélité à Guillem Ramon, comte de Cerdagne. Postérieurement, entre les années 1109 et 1117 le même sacrement fut repris, cette fois avec le comte Bernat Guillem. À la fin de ce dernier, il passa à Ramon Berenguer III, comte de Barcelone.
En 1165, des seigneurs de ce château étaient à Galceran et Berenguera de Pinós. On pense qu’à cette époque les Castlans appartenaient à la famille Saldes. Entre 1162 et 1196, Galceran de Pinós a prêté allégeance au roi Alfons “el Cast”, pour ce château et pour d’autres. Son fils du même nom qui lui a succédé en 1279 a loué les revenus de Saldes durant cinq ans.
En 1294, Galceran de Pinós et sa femme Berenguera, ont ratifié Jaume Martí, de Bagà, la batllia et la durée de ce château. Un an plus tard, R. De Vallespirans a été nommé gouverneur de ce territoire.
En 1296, Galceran de Pinós donne ce château à Jaume Digo, de Bagà, avec la condition qu’il reste en permanence avec sa famille.
Entre 1306 et 1316, ce château ainsi que celui de Bagà, Gavarrós et Gósol ont été occupés par les forces du roi Jaume II qui était en guerre contre Pere et Galceran de Pinós. Quand le conflit a pris fin, une controverse a eu lieu pour savoir si le roi devait rendre hommage aux châteaux de Gósol, d’Espà, de Saldes et de Querforadat; les juristes ont rendu leur sentence en faveur des Pinós car ils les possédaient de leur propre chef et n’étaient pas inféodés par le roi.
En 1324, le femme de chambre de Bernat de Gósol mourut à qui appartenait le château. Sa fille Violant a pris la suite de P. de Santa Eulàlia.
En 1326, les hommes de Gresolet sont devenus des pénitents car ils ne sont pas allés au son émis depuis le château de Saldes.
En 1344, le baron de Pinós loua ce château pour 85 livres.
En 1357, Ramon Fortuny a été nommé maire de Saldes par Pere III Galceran de Pinós.
En 1370, des travaux furent réalisés dans le château, principalement dans la résidence du seigneur.
De 1365-1370, 58 incendies se sont produits. Il était aussi inclus dans la paroisse de Turbaus. En 1381, il a été enregistré au château de Saldes, 36 incendies.
En 1383, Bernat I Galceran de Pinós, hérite du château de son frère Pere et jura garder les privilèges de Saldes.
En 1484, durant la révolte des « remences”, ce château risquait d’être pris par les paysans.
Au XVème siècle, les références historiques du château commencent à perdre de l’importance et à décliner. Au XVIIème siècle, Saldes est en possession du duc d’Alba, dans la banlieue de Berga et la viguerie de Manresa.
En 1965, l’édifice a été restauré par le Service de catalogage et de conservation des monuments de la province de Barcelone. En octobre 2001, une intervention qui a consisté en une étude d’interprétation, de consolidation et d’excavation d’urgence, a été menée par le père Cascante à la demande de la mairie de Saldes à travers la Société d’Archéologie de Berguedà (Cascante, 2004). La salle principale a été fouillée, en mettant au jour le carrelage au sol d’ardoises.
Coordonnées : 42° 14′ 00″ N, 1° 44′ 21″ E