Asya Fateyeva est née en Crimée. Elle étudiait le piano dès l’âge de six ans, puis elle a choisi le saxophone. Elle étudiait à l’Académie russe de musique Gnessine, puis à l’Université de musique de Cologne (Allemagne) et dans le cadre d’un programme d’échange d’étudiants au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris.
Elle a joué avec l’Orchestre symphonique de Vienne (Autriche), l’Orchestre de chambre Virtuosi de Moscou, l’Orchestre symphonique Tchaïkovski, l’Orchestre symphonique d’État d’Istanbul, l’Orchestre symphonique présidentiel (Ankara), l’Orchestre symphonique de Milan, l’Orchestre symphonique de Bochum (Allemagne), l’Orchestre symphonique national d’Ukraine, l’Orchestre symphonique de la Philharmonie de Crimée et l’Orchestre de chambre de Moscou.
Cette année Asya participe au festival international Andorra Sax Fest en tant que jury. Profitant de cette occasion, nous avons parlé avec cette jeune et talentueuse saxophoniste sur les perspectives de développement de la musique de saxophone :
« C’est ma première que je viens en Andorre. La nature ici est si belle ! J’habite à Hambourg, où il n’y a pas de montagnes, donc j’adore ça. L’Andorre est comme un petit nid, où les meilleurs saxophonistes, professeurs et étudiants du monde entier, viennent une fois par an. Andorra Sax Fest est une marque dont le pays peut être fier. Je suis très heureuse de voir ici un musicien russe parmi les participants au concours. C’est le jeune saxophoniste Dmitry Pinchuk (16 ans).
Le saxophone est un instrument assez jeune, âgé de moins de deux cents ans. Et maintenant, nous voyons la divulgation active de ses capacités. Je ne parle pas de la technique d’interprétation mais je parle des caractéristiques du saxophone en tant qu’instrument de musique. Le saxophone a beaucoup changé même au cours des 10 dernières années.
L’instrument est encore en cours d’amélioration. Nous, saxophonistes, semblons grimper une montagne, et le sommet n’est pas encore visible. Avec le temps, je pense que la musique du saxophone contribuera au développement de nouveaux styles musicaux. En même temps, le monde du saxophone a toujours été connu pour son style avant-gardiste.
J’habite en Allemagne maintenant. Ce pays est assez conservateur en termes de goûts musicaux. Les allemands adorent les compositeurs allemands, soi-disant « trois B » : Bach, Beethoven et Brahms. J’interprète des morceaux musicaux des styles baroque et renaissance. La musique classique m’intéresse. Mais à chaque fois je dois prouver que le saxophone n’est pas que du classique ou du jazz. Il pourrait également s’agir d’un tout nouveau genre de musique.
J’étudiais en France. Si on compare la France avec l’Allemagne, la musique semble plus moderne, il y a plus d’improvisations et d’effets visuels. Bien que des tendances similaires se dessinent progressivement en Allemagne.
Quant à la Russie, c’est peut-être le seul pays où il y a encore des « conférenciers » annonçant l’apparition de musiciens sur scène. Vous ne les trouverez nulle part ailleurs en Europe.
Selon mon ressenti, n’importe quel public dans n’importe quel pays est ouvert. Nous, musiciens, au lieu d’imposer des traditions, devrions constamment proposer quelque chose de nouveau.
En tant que professeur de musique, je peux dire que le saxophone est un instrument très populaire aujourd’hui. Il tombe souvent entre les mains d’adultes qui ont déjà plus de 40 ans. En fait, c’est un instrument pour tous les âges car il est toujours capable de surprendre.
Les gens ont besoin de musique et c’est très important pour les musiciens. Avec les masques, c’est un sentiment très étrange quand je ne vois pas les visages des gens, je ne vois pas leurs émotions. C’est quelque chose auquel on ne peut pas s’habituer. »
Irina Rybalchenko