Ariane 5
Ariane 5 fait partie de la famille des lanceurs Ariane et a été développée pour remplacer Ariane 4 à compter de 1995, dont les capacités limitées ne permettaient plus de lancer de manière concurrentielle les satellites de télécommunications de masses croissantes, alors que ce secteur était auparavant le point fort du lanceur européen.
Comme pour les précédentes fusées Ariane, Ariane 5 est lancée depuis le Centre spatial guyanais (CSG) à Kourou en Guyane.
La décision de développer un successeur à la fusée Ariane 4 est prise dès janvier 1985 alors que cette version n’a pas encore volé et que le succès des fusées Ariane dans le domaine des satellites commerciaux n’est pas encore évident.
Le programme est officiellement approuvé au cours de la réunion annuelle des ministres européens des affaires spatiales de 1987 qui a lieu cette année-là à La Haye. Le nouveau lanceur Ariane 5 est un des trois composants du programme spatial habité que l’agence spatiale prévoit d’implémenter.
Les deux autres composants sont une mini-navette spatiale de 17 tonnes, Hermès, et un laboratoire spatial Colombus. Alors que Ariane 4 a été optimisée pour placer des satellites en orbite géostationnaire, l’architecture retenue pour Ariane 5 a pour objectif de pouvoir lancer ces engins spatiaux très lourds en orbite basse : le premier étage et les propulseurs d’appoint sont dimensionnés de manière à pouvoir les placer sur leur orbite sans étage supplémentaire (la navette Hermès, placée sur une trajectoire suborbitale, doit toutefois, tout comme la navette spatiale américaine, utiliser sa propulsion pour se placer en orbite).
Ariane 5 devant lancer des équipages, la fusée est conçue pour obtenir un taux de succès de 99 % (avec deux étages). La version tri-étages utilisée pour les satellites géostationnaires doit avoir un taux de succès 98,5 % (par construction le taux de succès d’Ariane 4 était de 90 % mais il atteindra en fait 97 %).
Pour faire face à la croissance régulière de la masse des satellites de télécommunications le lanceur devait pouvoir placer sur une orbite de transfert géostationnaire 6,8 tonnes, soit 60 % de plus que Ariane 44L, avec un coût au kilogramme réduit de 44 %.
Durant sa conception détaillée, la masse de la navette Hermès augmente régulièrement et atteint 21 tonnes. Pour que le lanceur puisse remplir son objectif la poussée du moteur principal Vulcain passe de 1 050 à 1 150 kilonewtons et plusieurs composants de la fusée sont allégés.
Finalement en 1992 le développement de la navette Hermès, trop couteux, est abandonné. Les travaux sur le lanceur sont alors trop avancés pour que son architecture soit remise en cause.
Pays de conception : France
Premier vol : 1996
Vitesse maximale : 25 000 km / h
Altitude : 260 km
Masse : 777 000 kg