Cette année Vallnord est tombée dans la liste des meilleures stations de ski dans le monde, adaptée pour le freeride, pense Directeur Général de FWT Nicolas Hale-Woods

freeride-worldtour-andorra

En Andorre, à la station de ski de Vallnord (secteur d’Arcalis) les 13 et 14 février aura lieu la troisième étape de la Coupe du monde de freeride Freeride World Tour (FWT). Dans la compétition prendront part les hommes et les femmes. Les disciplines sont la planche et le ski alpin. À la veille de cet événement all-andorra.com publie des entretiens avec le directeur général de FWT Nicolas Hale-Woods (Nicolas Hale-Woods).

Interview : Irina Rybalchenko

Depuis combien de temps existe le FWT? Que fait l’organisation et quell est son importance dans le monde entier?

Le FWT a été fondé en 2008. La société s’occupe de l’organisation des compétitions internationales de freeride et de sports d’hiver extrêmes. Toutes les questions d’organisation sont sous ma responsabilité, y compris la recherche des sponsors, la publicité, la communication avec les journalistes, l’organisation de la diffusion en direct, de contenu des photos et des vidéos. Il existe une responsabilité particulière pour les tests des pistes à la veille des compétitions et la surveillance des conditions météorologiques. En effet, cette information affecte directement les conditions de sécurité des sportifs.

Nous organisons des compétitions à travers le monde. Cinq étapes de qualification sont organisées cette année. La troisième étape aura lieu en Andorre les 13 et 14 février. La compétition en France et en Autriche l’a précédée, les suivants d’après la liste sont l’Alaska et la Suisse – sur la station de ski de Verbier, le 25 mars 2015 où aura lieu la finale. Les champions du monde chez les femmes et chez les hommes (de ski alpin et de planche) seront alors connus.

L’événement rassemble les sportifs de pays tels que la France, la Suède, la Suisse, l’Allemagne, l’Italie, l’Autriche, le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Andorre, la Russie, l’Argentine, la Nouvelle-Zélande, les Etats-Unis, le Canada.

Depuis combien de temps êtes-vous dans cette entreprise et que vous êtes impliqué dans ce sport?

Dans cette entreprise, j’y suis depuis 20 ans déjà. La principale motivation est la passion pour le freeride. C’est ma grand-mère qui m’a « réveillé » ! Un jour, quand j’avais 10 ans environ, elle faisait du ski avec moi dans la station de ski en Suisse, d’où je viens. Elle a proposé de rouler sur la piste. J’étais d’accord. Je me souviens encore de cette sensation de liberté qui m’a conquis pour toute une vie. Quand j’avais 18 ans, j’ai rencontré la planche sur neige. À l’époque, c’était une direction absolument nouvelle et peu connue, il y avait très peu de snowboarders. Presque en même temps, j’ai découvert le surf. Pour notre propre plaisir, moi et mes amis, on a créé Swiss Maradona Association. J’ai réussi à trouver des sponsors et notre équipe est allée à la compétition de surf – c’était ma première expérience d’organisation. Nous nous sommes appelés les «Red Knifes» (les «Couteaux Rouges»).

Plus tard on a décidé de projeter ce nom sur le snowboarding – nos planches étaient rouges. L’idée a bien fonctionné. Nous avons obtenu le budget et nous avons fait un très beau film dans les montagnes. De façon inattendue pour nous, des milliers de spectateurs sont venus voir ce film. Nous avons pensé que si c’est si intéressant, ce serait bien de réunir les meilleurs freeriders du monde entier et d’organiser un concours pour afficher au vaste public comment est le vrai freeride. Progressivement, le snowboard est devenu de plus en plus populaire, le nombre de professionnels augmentait et le nombre de fans de ce sport augmentait aussi.

Pourquoi avez-vous décidé d’organiser une étape en Andorre?

Il y a quatre causes principales. En Andorre les montagnes sont excellentes, l’infrastructure technique est optimale, les organisateurs sont professionnels et le parrainage est formidable, y compris au niveau du gouvernement du pays. Les Pyrénées ne sont pas encore très bien connues dans le monde entier, mais je les ai nommées sans exagération « un paradis perdu » ou « l’Eldorado du ski alpin ». Je connais les professionnels du ski alpin de l’Andorre, dont Dani Fornell Prat, qui s’entraînait dans les Pyrénées. Il a passé le tour de qualification, sa formation ne fait aucun doute et il prendra part à l’étape de compétitions à Vallnord.

Les cinq étapes des compétitions sont précédées de soixante tours de qualification et ils ne sont pas organisés pour la première fois à Vallnord – l’un des lieux les plus appropriés pour cela. De plus, nous entendons constamment des commentaires positifs de freeriders qui soulignent la qualité de l’organisation de manifestations dans la principauté d’Andorre.

Cette année, l’Andorre a atteint un niveau supérieur et est devenue le lieu de l’une des étapes du Championnat du Monde de freeride. C’était le souhait de l’ensemble de la communauté qui prend part au déroulement des compétitions de FWT. Par conséquent, cette année Vallnord est tombée dans la liste des meilleures stations de ski dans le monde, adaptée pour le freeride. Le contrat entre FWT et Vallnord est signé pour une période de trois ans, respectivement jusqu’en 2017. Andorre participera à cet événement à l’échelle mondiale.

Vous connaissez personnellement tous les sportifs admissibles pour un championnat du monde. Que pouvez-vous dire à propos de leurs qualités? Que signifie être freerider?

Au premier chef, c’est la combinaison d’une très bonne formation physique, de la technique de patinage et de la pensée créatrice. En suivant la trajectoire de descente dès le sommet jusqu’à la zone de la ligne d’arrivée, les sportifs ont le droit de faire tout ce qu’ils peuvent. Ils déterminent eux-mêmes leur chemin et décident le niveau de complexité qu’il doit avoir. De plus, pas d’improvisation lors de compétition! Si on improvise, on ne gagne pas. Le hasard n’existe pas. La décision est prise bien avant la compétition et on a besoin de temps pour connaitre la piste, l’explorer et à l’apprendre par cœur. Dans la tête de chaque sportif il y a sa propre carte virtuelle, ce qui permet de se déplacer comme avec un routeur.

Encore une qualité inhérente aux freeriders, c’est l’amour de la liberté, de la vitesse et de l’altitude. Et encore, l’amour désintéressé de ce que tu fais. Dans ce genre de sport on ne gagne pas beaucoup d’argent.

Et que diriez-vous de l’autodiscipline?

Nécessairement. Chaque freerider l’est en lui-même. Il n’y a ni équipe, ni entraîneur, ni une certaine méthode. Il faut être capable de se prendre en charge soi-même – à la fois physiquement et psychologiquement.

À quel âge peut-on devenir champion de freeride?

L’écart d’âge est assez large: de 18 à 37 ans.

Où peut-on apprendre le freeride professionnel ?

Auprès de la FWT on a fondé un club international qui collabore avec les écoles de ski alpin. Ces écoles sont en Andorre, notamment à Grandvalira et à Vallnord. Aujourd’hui il y a 20 écoles environ. Actuellement elles sont toutes en Europe, mais peu à peu nous prévoyons de nous étendre.

Dans la liste il y a 60 sportifs qui participeront à l’étape de la Coupe du Monde de freeride mais un seul sportif de la Russie. Pourquoi?

Pour obtenir la possibilité de participer à l’étape de la Coupe du Monde, il faut passer la sélection, ce qui est complexe. Cela dépend beaucoup de l’avis des juges. Ils évaluent la qualité d’exécution, la technique de l’exécution de sauts. À ce jour, un seul de tous les prétendants des sportifs russes, le skieur alpin – Ivan Malakhov, a passé la sélection.

Vos prévisions, combien de personnes regarderont la prochaine étape?

Pour aujourd’hui, près de 100 sont accréditées. Nous passons la diffusion en direct. Le signal satellite permet de relayer l’événement dans tout le monde. Lors de la tenue de la compétition, en France par exemple, nous sommes vus par 120 000 personnes environ seulement sur les écrans des ordinateurs, sans parler des chaînes sportives de télévision, le public dépasse les dizaines de millions. 35 journalistes et opérateurs, huit caméra – dont l’un est installé dans l’hélicoptère – travaillent sur l’événement. Nous organisons aussi le shooting professionnel.

Quel est le budget de l’événement?

De 800 000 à 1,5 million €. C’est le budget de la réalisation de chaque étape de la compétition.

Existe-t-il des plans pour organiser des compétitions de freeride en Russie ? A Sotchi par exemple?

Nous sommes allés à Sotchi quatre années de suite, de 2008 à 2011. “Krasnaya Polyana” convient idéalement pour les activités de ce genre. Nous avons également mené des pourparlers avec la station de ski “Rosa Khoutor”, mais à partir de 2012 en raison de la préparation aux Jeux Olympiques, ils ont été suspendus. Nous serions ravis de les reprendre, mais à l’heure actuelle, la position officielle de “ Rosa Khoutor” est la suivante: il n’y a pas de budget.

En tout cas, nous nous sommes intéressés à l’élargissement de la géographie de freeride dans le monde. C’est pourquoi nous allons poursuivre les pourparlers avec des partenaires russes éventuels.

Read more: Interview d’actualité ...