SEPECAT Jaguar E : avion biplace d’entraînement franco-britannique

SEPECAT Jaguar E

Le programme Jaguar a débuté au début des années 1960, en réponse à un besoin britannique (Air Staff Target 362) concernant un avion d’entraînement supersonique avancé pour remplacer le Folland Gnat T1 et le Hawker Hunter, et à un besoin français (ECAT ou École de Combat et d’ Appui Tactique) pour un avion d’entraînement et d’attaque léger supersonique pour remplacer le Fouga Magister, le Lockheed T-33 et le Dassault Mystère IV.

Dans les deux pays, plusieurs sociétés ont proposé des modèles : BAC, Hunting, Hawker Siddeley et Folland en Grande-Bretagne ; Breguet, Potez, Sud-Aviation, Nord et Dassault de France. Un protocole d’accord a été signé en mai 1965 pour que les deux pays développent deux avions, un avion d’entraînement basé sur l’ECAT et le plus grand AFVG (anglo-français à géométrie variable).

Les négociations transmanche ont conduit à la création de la SEPECAT (Société Européenne de Production de l’Avion d’École de Combat et d’Appui Tactique) en 1966. Bien que basé en partie sur le Breguet Br.121, utilisant la même configuration de base et un train d’atterrissage innovant de conception française, le Jaguar a été construit en intégrant des éléments majeurs de conception de BAC, notamment les ailes et les dispositifs de portance élevée.

La production des composants serait partagée entre Breguet et BAC, et les avions eux-mêmes seraient assemblés sur deux lignes de production ; un au Royaume-Uni et un en France. Pour éviter toute duplication de travail, chaque composant d’avion n’avait qu’une seule source.

Les versions britanniques de frappe légère/soutien tactique étaient la conception la plus exigeante, exigeant des performances supersoniques, une avionique supérieure, un système de navigation/attaque de pointe plus précis et complexe que la version française, un affichage de carte mobile, un télémètre laser et une cible marquée. En conséquence, la conception initiale du Br.121 nécessitait une aile plus fine, un fuselage redessiné, un cockpit arrière plus haut et des moteurs à postcombustion. Tout en modifiant le design du Breguet 121, la nouvelle version britannique s’était éloigné complètement de cet avion subsonique français à un tel degré qu’il s’agissait effectivement d’un nouvel avion.

Les efforts de collaboration précédents entre la Grande-Bretagne et la France avaient été compliqués : le programme AFVG s’est soldé par une annulation et la controverse a entouré le développement de l’avion de ligne supersonique Concorde. Si la collaboration technique entre BAC et Breguet s’est bien déroulée, lorsque Dassault a repris Breguet en 1971, il a encouragé l’acceptation de ses propres conceptions, comme l’avion d’attaque naval Super Étendard et le Mirage F1, pour lesquels il recevrait plus de bénéfices.

La Jaguar E est une version biplace d’entraînement faite pour l’Armée de l’Air française. Deux prototypes et 40 avions de série ont été construits.

Constructeur : Jaguar (Royaume-Uni) et SEPECAT (France)

Premier vol : 1968

Longueur : 16 830 mm

Envergure : 8 690 mm

Hauteur : 4 890 mm

Motorisation : 2 réacteurs Rolls-Royce/Turbomeca Adour

Vitesse maximale : 1 700 km / h

Rayon d’action : 2 900 km

Plafond : 13 000 m

Armement :

→ 2 canons aériens DEFA (30 mm)

→ 4 bombes (550 kg)

Aeroscopia (Toulouse) et musée de l’Air et de l’Espace

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