Airbus A300 B4 : avion de ligne à large fuselage

Airbus A300 B4

L’ancêtre de l’avion était le projet Galion, étudié par Dassault et Sud-Aviation à partir de 1965. Selon le premier accord, deux avions devaient être développés en parallèle : un moyen-courrier de 300 places, ancêtre de l’Airbus, et un court-courrier de 150 places. À l’époque, Sud-Aviation rencontrait quelques succès avec la Caravelle mais le marché des avions de ligne, surtout les longs-courriers, était dominé par les appareils américains comme le 707 ou le DC-8.

De plus, à la suite du premier choc pétrolier, les américains étaient en train de développer les premiers avions à large fuselage muni de deux allées dans la cabine : le Tristar, le DC-10 et le Boeing 747. Par la suite, Dassault se retira du projet mais continua à développer le court-courrier, qui devint plus tard le Mercure 100, tandis que Sud-Aviation s’associa avec Hawker-Siddeley qui était déjà son partenaire sur Concorde et Breguet, puis avec des industriels allemands.

Les Allemands, dont l’industrie aéronautique commençait seulement à renaître de ses cendres, étudiaient depuis quelque temps, au sein de l’Arbeitgemeinschaft Airbus, un avion à réaction de 300 places destiné aux lignes intracontinentales, notamment en Europe : le développement du trafic aérien créait en effet un besoin d’avion plus grand que les BAC One-Eleven, les Caravelle ou les Vickers VC-10 pour les lignes reliant les capitales européennes.

D’autre part, Nord-Aviation, Breguet et Hawker-Siddeley avaient étudié un projet HBN 100 portant sur un biréacteur de 220 places. L’Airbus 300 est parfois considéré comme une synthèse de ces trois projets.

Craignant que l’Europe ne s’éloigne des avancements aux États-Unis, des ministres français, allemands et britanniques se réunirent en 1967, afin de réaliser une collaboration en faveur d’un nouvel appareil. En conséquence, Roger Béteille fut nommé en tant que responsable de ce projet. Il est de nos jours considéré comme un des fondateurs d’Airbus.

En 1966 déjà, sous l’initiative des ministres britanniques et français, il avait pris la forme d’un biréacteur moyen-courrier de 300 places (d’où le nom A300), presque aussi grand que le DC-10, qui devait être équipé de moteurs Rolls-Royce RB207. En 1968, pour la première fois, une publicité de l’A300, mentionnant encore le réacteur RB207, apparut dans le magazine américain Aviation week & space technology. Elle vante l’A300 d’Airbus International (association de Sud-Aviation, Hawker-Siddeley Aviation et Deutsche Airbus), et s’intitule « C’est le début de quelque chose de grand ».

Toutefois, en mai 1968, Roger Béteille apprit que l’entreprise britannique ne se concentrait que sur le RB211, moins puissante. Il n’existait pas à l’époque le vaste choix de moteurs que l’on a actuellement, et Airbus décida en décembre 1968 de se contenter du RB-211, en cours de développement pour le triréacteur Lockheed Tristar. Rolls-Royce pensait, à tort, que le Lockheed aurait plus de succès que le projet européen. Les britanniques quittèrent alors le projet, car l’appareil devait être modifié, en laissant Hawker-Siddeley sans soutien politique.

Le moteur finalement retenu fut le CF6-50 de General Electric, conçu pour le DC-10 et à peu près de la même puissance que le RB-211. Les moteurs étant moins puissants, la capacité de l’avion dut être réduite à environ 250 places et le fuselage fut raccourci. Sa dénomination changea alors en A300B.

À la suite du retrait du Royaume-Uni du projet, le gouvernement allemand souhaitait fortement continuer le programme. Il s’agissait en effet d’une occasion unique pour les entreprises allemandes, afin qu’elles puissent revenir sur le marché des appareils civils, après une longue interdiction, conséquence de la Seconde guerre mondiale.

Le gouvernement allemand exerça une pression considérable sur la France. L’initiative était surtout soutenue par Franz Josef Strauss. Il faut souligner le courage d’Arnold Hall, dirigeant de Hawker-Siddeley, qui décida de rester dans le projet, son entreprise se voyant confier la fabrication des ailes. Encore fallait-il trouver 35 milliards de livres. À nouveau, l’Allemagne donna cette somme.

Lieu de fabrication : Europe

Premier vol : 1975

Fabrication totale : 822 exemplaires

Capacité : 345 passagers maximum

Motorisation : 2 réacteurs General Electric CF6-50C

Vitesse maximale : 640 km / h

Rayon d’action : 5 500 km

Plafond : 9 km

Aeroscopia (Toulouse)

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